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mardi, mars 19, 2024

Le régime algérien l’a fait : l’exploitation des gisements du phosphate du pays cédée à deux sociétés chinoises de petite taille et liées à des intérêts occultes

Le régime algérien l’a fait ! Comme il avait été révélé à plusieurs reprises par les investigations et enquêtes d’Algérie Part, les autorités algériennes ont bel et bien cédé l’exploitation des plus importants et grands gisements du phosphate du pays à deux sociétés chinoises de petite taille et liées, de surcroît, à des intérêts occultes dont des actionnaires israéliens. Ces deux petites sociétés chinoises ont été privilégiées par l’Etat algérien au détriment du géant CITIC, l’un des plus puissants groupes étatiques chinois qui devaient réaliser ce méga-projet depuis fin 2018.

L’Algérie est devenue ainsi le premier pays au monde qui écarte de la sorte un immense conglomérat chinois comme Citic Group, dont les activités vont de l’immobilier à la banque en passant par les mines, pour « offrir » l’exploitation de ses plus précieux gisements de phosphate à deux sociétés chinoises totalement méconnues sur la scène économique internationale.

En effet, ce mardi 22 mars 2022, les groupes algériens ASMIDAL (filiale de Sonatrach) et le Groupe industriel minier Manadjim Eldjazair (MANAL) d’une part, et les sociétés chinoises WUHUAN et TIAN’AN d’autre part, ont signé à Alger un Pacte d’Actionnaires pour la création, en partenariat, d’une société par actions de droit algérien pour entamer les activités préliminaires relatives au développement du Projet Phosphates Intégré (PPI).

Selon les informations communiquées officiellement ce mardi par les autorités algériennes, la nouvelle société dénommée Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC), est détenue à 56% par la partie algérienne et à 44% par la partie chinoise.

« Représentant un investissement d’environ sept (7) milliards USD, le PPI est le premier projet intégré en Algérie dans le domaine de l’exploitation minière et la production d’engrais, selon les données obtenues lors de la cérémonie de signature », rapporte encore à ce propos l’APS, le bras médiatique du gouvernement algérien.

Ainsi, à travers cette cérémonie officielle, l’Etat algérien a officiellement cédé l’exploitation et développement du gisement de phosphates de Bled El Hadba, Djebel Onk, wilaya de Tébessa, la transformation chimique des phosphates à Oued Kébérit, wilaya de Souk Ahras, la fabrication des engrais à Hadjar Soud, wilaya de Skikda, ainsi que la réalisation des installations portuaires dédiées au niveau du port de Annaba, à deux sociétés chinoises totalement méconnues sur la scène industrielle mondiale.

Il s’agit effectivement des sociétés chinoises WUHUAN et TIAN’AN. Comme il avait été révélé précédemment par Algérie Part dans ses investigations, Wuhuan Engineering est une filiale d’une autre compagnie chinoise appelée la CNCEC.

La CNCEC est un simple bureau d’études et d’engineering qui n’a jamais consenti à un énorme investissement au niveau des marchés internationaux. Il n’a ni les capacités ni la vocation de mobiliser des investissements de 6 ou 7 milliards de dollars US nécessaires à la réalisation du méga-projet du phosphate de Tébessa comme il vient d’être annoncé par les autorités algériennes. Preuve en est, CNCEC n’a jamais fait un investissement en dehors de la Chine mais a toujours supervisé en dehors de ses frontières des projets EPC (Engineering, Procurement and Construction). Dans cette modalité, la CNCEC est uniquement responsable de la conception préliminaire et détaillée, ainsi que de la gestion des achats, de la construction, de la supervision et de la mise en service des installations industrielles d’un projet déterminé. Elle n’a jamais apporté le moindre investissement direct aux pays dans lesquels cette compagnie chinoise intervient. Au contraire, elle est payée seulement pour ses prestations techniques d’Engineering.

La deuxième société chinoise choisie par l’Etat algérien pour lancer ce méga-projet du phosphate de Tébessa est encore plus ténébreuse et troublante. La société « TIAN’AN » comme elle est présenté par le compte-rendu de l’APS est, en réalité, Yunnan Tianan Chemical Co, une toute petite société chinoise spécialisée dans la fabrication et la distribution d’engrais chimiques et de matériaux et produits chimiques.

Elle est liée à une autre société, beaucoup plus experte dans l’exploitation et transformation du phosphate, qui s’appelle la Yunnan Yuntianhua Co., Ltd. Or, celle-ci est partiellement détenue par des actionnaires israéliens. En effet, cette société chinoise est  dominée depuis 2016 par un important actionnaire israélien, à savoir le groupe Israel Chemicals (ICL) qui est entré en janvier 2016 au capital du Chinois Yunnan Yuntianhua. Il avait pris 15 % des parts de ce groupe spécialisé chinois en échange d’environ 250 millions de dollars.

Cette prise de participation fait partie du projet de coentreprise 50/50 entre les deux groupes, une fusion qui remonte à décembre 2014. Cette société conjointe est effective depuis octobre 2015 exploite une mine de phosphate dans la région de Kunming (Chine), d’une capacité de production de 2,5 millions de tonnes par an, ainsi qu’un complexe adjacent disposant de capacités de 1,85 Mt/an d’acide sulfurique, de 700 000 t/an d’acide phosphorique, de 850 000 t/an d’engrais, de 60 000 t/an d’acide phosphorique purifié, de 120 000 t/an d’engrais de spécialité et de 65 000 t/an de phosphates de spécialités.

Yunnan Tianan Chemical Co est, en réalité, un simple rideau derrière lequel se cache Yunnan Yuntianhua Co., Ltd. D’ailleurs, le 27 janvier 2021, Yunnan Tianan Chemical Co., Ltd a annoncé un placement privé (PP), à savoir une émission de titres (ou un prêt) que cette entreprise chinoise a réservé à un investisseur détenant des actions au sein de l’autre société chinoise….  Yunnan Yuntianhua Co., Ltd.  La transaction a été approuvée par la 29e réunion (temporaire) du 8e conseil d’administration de la Yunnan Tianan Chemical Co.

C’est dire que les autorités algériennes ont pactisé ainsi avec des sociétés chinoises dominées par des intérêts occultes notamment israéliens. Le choix des autorités algériennes est évidemment inconscient et dangereux car ce méga-projet du phosphate de Tébessa pourrait rapidement tourner au fiasco s’il n’est pas géré par des investissements dotés d’un important savoir-faire et d’un génie industriel avéré sans oublier la capacité de lever des investissements de… 7 milliards de dollars USD.

D’ailleurs, lors de la signature de la création de l’Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC), aucun dirigeant algérien n’a fourni des explications sur la provenance des futurs 7 milliards de dollars qui seront investis en Algérie pour la réalisation de ce méga-projet.

Comme il a été expliqué récemment dans une enquête précédente d’Algérie Part, le géant chinois CITIC s’est engagé officiellement à apporter les 80 % de parts de l’investissement de 6 milliards de dollars nécessaires pour la réalisation de ce méga-projet d’exploitation et de transformation de phosphate. Le géant chinois a également signé publiquement au moins deux accords officiels avec le gouvernement algérien pour concrétiser ce méga-projet.

Le 26 novembre 2018, l’ex-PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et le PDG de la société chinoise CITIC, Chen Xiaoijia, ont signé un accord officiel à la direction de transfert du gaz à Oglet Ahmed, dans la wilaya de Tébessa, en présence de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui stipule un partenariat à 51-49 % entre les groupes industriels publics algériens Sonatrach et Asmidal, majoritaires, et le conglomérat chinois Citic. Le projet intégré d’exploitation et de transformation du phosphate et de gaz naturel, dont la partie algérienne détient 51% contre 49% pour la partie chinoise, est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba dans la wilaya de Tebessa (Est d’Algérie), sur 2045 hectares, la plateforme de Oued Kebrit à Souk Ahras, s’étendant sur 1484 ha , celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et enfin le port de Annaba sur 42 ha.

A partir avril-mars 2021, les autorités algériennes ont décidé d’exclure et d’éjecter le géant CITIC de ce méga-projet pour le remplacer par de nouveaux acteurs et sociétés étrangères douteuses et suspectes qui pourraient accepter plus facilement le versement « des commissions » et « rétro-commissions » lesquelles font saliver les dirigeants algériens. Tout un méga-projet est donc compromis à cause de la voracité honteuse de certains hauts responsables du pouvoir algérien.

Rappelons enfin que CITIC groupe est un conglomérat pékinois fondé en 1979 par l’ancien vice-président chinois Rong Yiren dans le but d’attirer et d’utiliser des capitaux étrangers, introduisant des technologies avancées et adoptant les standards internationaux de gestion. Il contrôle  depuis 2011 plus de 44 entreprises, dont CITIC Securities – le premier courtier chinois -, Citic Resources Holdings, Citic Pacific et China Citic Bank.

Le conglomérat avait également investi dans une activité d’exploration-production de pétrole au Canada et d’extraction de charbon en Australie. Depuis fin 2010, CITIC groupe possède des actifs de 2.540 milliards de yuans (307 milliards d’euros). Aujourd’hui, ses actifs sont évalués à plus de…. 1000 milliards de dollars USD.  CITIC Group est le plus puissant conglomérat financier de Chine. Et il a été éjecté du marché algérien pour laisser de la place à deux sociétés minuscules et insignifiantes. C’est tout simplement bluffant.

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1 تعليق

  1. Arrêtez avec vos actionnaires israéliens ! Vous êtes des petits joueurs dans le Monde capitaliste ! Faites donc la leçon au Sultan de tous les musulmans, le grand Erdogan, qui a reçu en grande pompe le président israélien Herzog !
    Aucun media algérien n’en parle !
    L’algerien choisit bien ses pays pour faire sa leçon de morale # cette fameuse morale algérienne# !
    Vive l’Algérie Chinoise !