14.9 C
Alger
samedi, avril 27, 2024

Exclusif. Comment Abdelaziz Djerad et Toufik Hakkar ont saboté la mise en oeuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures

La nouvelle loi sur les hydrocarbures a été officiellement approuvée et votée depuis le 15 novembre 2019. Plus d’une année et demie plus tard, elle n’est toujours pas mise en oeuvre pour la simple raison que sa concrétisation demeure encore impossible en raison de l’absence… de ses textes d’application. Abdelaziz Djerad et ses ministres n’ont pas terminé l’élaboration des textes d’application de cette loi censée relancer l’investissement dans le seul secteur qui procure des recettes d’exportations en devises pour l’Algérie.

Et pourtant, fin janvier 2021, le gouvernement dirigé par Abdelaziz Djerad avait promis que les 43 textes d’application de cette nouvelle loi seront prêts d’ici la fin du trimestre de 2021. Nous sommes à la fin du mois de mai et absolument rien de concret n’a encore vu le jour. Et pour cause, c’est le Premier-ministre Abdelaziz Djerad et son acolyte le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, qui sont à l’origine d’un « véritable sabotage caractérisé » de cette loi névralgique pour l’avenir du pays, a constaté Algérie Part au cours de ses investigations.

En effet, jusqu’à la fin février dernier, l’ex-ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar a pu transmettre au Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, pas moins de 35 articles qui ont été finalisés et approuvées par la commission de travail mise en place par le ministère de l’Energie pour plancher sur l’élaboration des textes d’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Pour rappel, cette commission est présidée par Arezki Hocini, l’ex-président de l’ALNAFT, à savoir l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures. Arezki Hocini a été nommé au cours du mois de juillet 2020 comme l’un des principaux conseillers du ministre de l’ex-ministre l’Energie, Abdelmadjid Attar. Aux côtés de Hocini, il y avait dans cette commission de travail l’actuel patron de l’ALNAFT, Nourredine Daoudi, ainsi que Rachid Nadil, l’actuel directeur de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). 4 cadres dirigeants de Sonatrach assistaient et participaient aux travaux de cette commission de travail.

Malheureusement, après le limogeage d’Abdelmadjid Attar le 21 février dernier à peine sept mois après sa nomination, le Premier-ministre Abdelaziz Djerad va encore ralentir le processus de l’adoption des futurs textes d’application de la stratégique Loi sur les Hydrocarbures. Djerad va effectivement, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, charger le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar de réévaluer pas moins 15 articles de cette nouvelle loi. 15 articles qui ont été, pourtant, d’ores et déjà examinés et validés par la commission de travail du ministère de l’Energie.

Cette manoeuvre de Djerad avait uniquement pour but de remettre en selle l’impopulaire PDG de Sonatrach Toufik Hakkar, son protégé et l’un des principaux acteurs de son clan au sein du pouvoir algérien, qui était décrié pour son incompétence par Abdelmadjid Attar et dont le remplacement à la tête de Sonatrach était préconisé au Palais Présidentiel d’El-Mouradia par de nombreux fins connaisseurs des enjeux du secteur  de l’Energie.

Avec cette manoeuvre, Djerad a redoré le blason de Hakkar en lui donnant du prestige sur l’échiquier décisionnel du gouvernement algérien. Or, cette manoeuvre ne fera que provoquer un véritable gâchis. Et pour cause, les 15 articles « transférés » par les services du Premier-ministère à la direction générale de Sonatrach ont été à peine retouchés et réétudiés. Pis encore, le PDG de Sonatrach a apporté quelques modifications qui ont été désapprouvées ensuite par la commission de travail du ministère de l’Energie laquelle a relevé de nombreuses irrégularités et maladresses dans les modifications apportées par le cabinet de Toufik Hakkar.

Le dossier est une nouvelle fois sur le bureau d’Abdelaziz Djerad depuis plusieurs jours. Et le Premier-ministre algérien peine encore à trancher car il est tiraillé entre les recommandations de la commission des experts du ministère de l’Energie et la nécessité de préserver son allié Toufik Hakkar en grande difficulté à Sonatrach. Jusqu’à la fin de ce mois de mai, ce dossier sensible traîne au niveau du Premier-ministère et Abdelaziz Djerad a une nouvelle fois impliqué le PDG de Sonatrach dans la révision de 5 derniers articles de cette nouvelle Loi sur les Hydrocarbures. 5 derniers articles qui ne présentent, pourtant, aucune complexité car ils traitent de certains aspects commerciaux purement formels des contrats liant Sonatrach à ses partenaires étrangers. Ce travail a été d’ores et déjà accompli par la commission des experts du ministère de l’Energie. Mais Djerad se contrefiche de l’intérêt général et de la nécessité de faire aboutir ce projet de loi.

Il veut seulement mettre en exergue et en valeur les interventions de son poulain Toufik Hakkar pour qu’il puisse plaider sa cause auprès de la Présidence de la République en le présentant comme le « véritable artisan » de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Un pur mensonge à travers lequel Djerad espère sauver la tête de Toufik Hakkar de la future vague de changements prévus au sein de l’Etat algérien après le scrutin des législatives anticipées du 12 juin prochain.

Rappelons enfin que la nouvelle loi sur les hydrocarbures vise à assouplir et simplifier le régime juridique et fiscal du secteur des hydrocarbures, pour attirer à nouveau des investisseurs. Elle prévoit un régime contractuel plus flexible et un régime fiscal plus favorable aux partenaires étrangers dans le but de les convaincre d’investir massivement en Algérie pour explorer de nouveaux gisements pétroliers ou gaziers afin de permettre à l’Algérie d’augmenter sa production nationale et ses exportations en devises à l’étranger qui déclinent dangereusement faute d’une capacité d’exporter un volume conséquent de barils de pétrole ou de Millions de BTU de Gaz naturel. L’importance de cette nouvelle loi pour l’avenir de l’Algérie est incontournable. Mais le duo Djerad-Hakkar font passer leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général de tout un pays…

 

dernières nouvelles
Actualités

2 تعليقات

  1. Entre Tebboune et Djerad il n’y a jamais eue un bon accord , Tebboune est dirigé par le clan G. Saleh et chingriha et Djerad est dirigé par le clan d’autres généraux et le clan des anciens de boutef, rappelez vous que lorsque tebboune partait en Allemagne il a critiqué Djerad et même dit a son retour il nommerait un autre 1er ministre , mais quand il est rentré en Algérie il a été mis à l’ordre par le groupe des généraux soutien de Djerad ,il a vite abandonner la partie , tant que ces gens sont au pouvoir et qu’il y a encore un peu de pétrole et gaz ,ces gens ne partiront jamais , sauf si le peuple décide autrement.

  2. Si on avait une vision à long terme en Algérie, ça se saurait depuis longtemps, depuis 60 ans, on bricole, on passe le temps avec des intérimaires sans motivations. Djerrad et Hakkar sont en CDD pour traire ce qu’il en reste de la vache avant de l’envoyer à l’abattoir et point barre !
    C’est toujours comme ça avec les envahisseurs, ils ne s’occupent que du transfert du butin avant le réveil des autochtones anesthésiés !