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vendredi, avril 26, 2024

Une femme en prison pour de simples publications sur Facebook : l’affaire Dalila Touat bouleverse les Algériens

L’opinion publique en Algérie est sous le choc. L’affaire Dalila Touat a soulevé une vague d’indignation générale à travers tout le territoire national. Une femme condamnée à de la prison ferme et incarcérée pour de simples publications sur Facebook dans lesquelles elle critique le Président Abdelmadjid Tebboune. Cette histoire a démontré définitivement aux Algériens que la justice de leur pays est l’un des plus immondes au monde. 

Emprisonnée et en grève de la faim depuis le 3 janvier, Dalila Touat a été condamnée hier lundi par le tribunal de Mostaganem(nord-ouest) à 18 mois de prison ferme.  Dalila Touat n’est ni une extrémiste dangereuse ni une terroriste, elle est tout simplement une activiste pacifique et très modérée. Elle est le porte-parole des chômeurs de Mostaganem et milite ouvertement sur internet en faveur des revendications socio-démocratiques du Hirak. Comme de nombreux autres algériens. Mais à Mostaganem, Dalila Touat est devenue une figure incontournable de la gronde populaire et les autorités algériennes ont décidé brutalement de stopper cette femme « dangereuse » qui inspire les hommes et les incident à se battre pour le changement pacifique dans leur pays.

C’est uniquement pour cette raison qu’elle a été condamnée à 18 mois de prison ferme assorti d’une amende alors que lors du procès qui s’était tenu le 11 janvier dernier, le parquet du tribunal de Mostaganem avait requis deux ans de prison ferme assorti d’une amende de 300 000 dinars (1 800 euros). Dalila Touat a été reconnue coupable d’«outrage à corps constitué, diffamations et publications portant atteinte à l’ordre public». Les accusations classiques de la justice algérienne qui instrumentalisent des publications sur Facebook pour emprisonner et briser la vie de militants pacifiques.

Certes, en Algérie plus de 80 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du Hirak et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications sur les réseaux sociaux critiques envers les autorités. Mais le cas de Dalila Touat est particulièrement bouleversant aux yeux des Algériens car il s’agit d’une femme totalement désarmée et esseulée face à l’incroyable machine judiciaire qui s’est mise en branle pour la broyer.

Dalila Touat est, en plus, très connue en Algérie pour son combat pacifique et sa cause noble autour de la défense des droits des chômeurs algériens. Elle est milite dans ce cadre là totalement légitime depuis 2011.

Les Algériens avaient entendu parler de Dalila Touat la première le 05 Mars 2011 lorsqu’elle avait été interpellée à Mostaganem où elle distribuait des tracts appelant à la défendre des droits des chômeurs algériens. Elle avait comparu le 28 avril 2011 pour avoir diffusé justement des tracts appelant au rassemblement des chômeurs.

Dans un récit à Human Right Watch, elle avait décrit son arrestation et sa journée de garde à vue durant laquelle elle a du subir plusieurs interrogatoires. « J’ai été conduite au commissariat où […] l’on m’a annoncé que j’étais accusée de « provocation à un attroupement illégal non armé et distributions de tract illégal », rapporte-t-elle. « Je me suis défendue en expliquant que j’étais au chômage depuis huit ans et que je ne faisais que militer pacifiquement pour défendre mes droits les plus fondamentaux. ».

Dalila Touat était déterminée par la justesse de sa cause, la noblesse de sa lutte pacifique. Elle n’était pas consciente que dans cette « Nouvelle Algérie », mêmes les femmes pures et innocentes qui défendent des causes justes sont une cible privilégiée de l’appareil judiciaire algérien, première arme fatale du régime contre les libertés publiques et les aspirations démocratiques du peuple algérien. Depuis hier lundi, tous les réseaux sociaux en Algérie partagent les photos et les images de Dalila Touat. Elle est devenue la nouvelle égérie d’un peuple meurtri, méprisé et écrasé par une justice infâme qui détruit le plus faible pour faire les yeux doux au plus fort…

 

 

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4 تعليقات

  1. Notre mal est chronique et le restera aussi longtemps que notre justice grabataire restera dépendante.
    Dans les pays civilisés la justice n’est pas instrumentalisée par une caste de la société. Chez nous hélas ! La Hoggra est
    érigée en signe extérieur de puissance. Et le comble, plus musulman que notre pays, tu meurs ! Quel paradoxe !
    Que faire, par ces temps difficiles, où les injustes triomphent par défaut ?
    Attendre que le soleil se lève et les horizons se dégagent !