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vendredi, avril 26, 2024

Procès d’Ali Haddad : la justice algérienne veut sacrifier l’ancien Wali d’El-Bayadh et occulte le rôle de la Présidence

C’est une véritable mascarade judiciaire qui va entrer dans les annales de la justice. Rare sont les pays où les juges se ridiculisent au vu et au su de l’opinion en affichant publiquement leur partialité. Lors du procès du milliardaire et oligarque Ali Haddad, l’ex-patron du patronat algérien le FCE, dont le audiences se déroulent encore et toujours au tribunal de Sidi M’hamed, les juges ont voulu nous faire croire qu’il avait obtenu pas moins de 50 mille hectares de terrains dans le cadre de la concession agricole à El-Bayadh à la suite d’une simple intervention du l’ex-Wali de cette région et en échange d’une simple promesse d’un logement à Club-des-Pins. Quelle foutaise. 

Oui, hier mercredi lors des audiences qui se sont déroulées au tribunal de Sidi M’hamed à Alger, le Procureur de la République et le juge ayant présidé la séance ont voulu malmener  Mansour Abdallah, l’ancien wali d’El-Bayadh, en l’accusant d’être le seul qui a été derrière l’attribution de tous ces milliers de terres agricoles au milliardaire Ali Haddad. Le juge de siège a même accusé l’ex-Wali d’avoir « rendu service à Ali Haddad » parce que ce dernier  avait promis au commis de l’Etat de lui obtenir un logement à Club-des-Pins ! Un argument totalement absurde au regard de la gravité de l’affaire. On parle quand même de 50 mille hectares, soit l’équivalent d’une ile grecque en Méditerranée. 50 mille hectares, c’est l’équivalent de six fois la surface de Paris !

En dépit de la gravité des faits et de ce scandale sans précédent, les juges veulent nous faire croire que seul le Wali d’El-Bayadh a agi en faveur d’Ali Haddad dans l’espoir d’un obtenir un logement à Club-des-Pins ! Naturellement, l’ex-Wali a balayé d’un revers de main ces accusations ridicules.hectares. « Il n’y avait ni téléphone, ni pressions, les instructions venaient de la présidence de la République », a expliqué à ce sujet Mansour Addellah qui cite clairement des « instructions » de la Présidence. Aucun Wali en Algérie, encore moins le Wali d’une Wilaya isolée comme El-Baydh, ne peut décider de l’octroi d’un tel nombre de terrains agricoles en concession au profit d’un oligarque puissant comme Ali Haddad sans l’autorisation express et écrite de la Présidence.

Mais les juges ont-il enquêté au niveau de la Présidence ? Sont-ils partis chercher ces documents officiels qui retracent les échanges entre l’ancien Wali d’El-Bayadh et le Palais Présidentiel d’El-Mouradia ? Bien-sûr que non ! Les investigations bâclées de la justice algérienne se sont arrêtées au rôle de l’infortuné Wali, un simple fonctionnaire de l’Etat, certes coupable et complice dans ce scandale, mais qui n’est guère le premier instigateur de cette immense supercherie de dilapidation des terres agricoles car tout se décidait en haut lieu au niveau d’El-Mouradia ou de la résidence présidentielle de Zéralda.

Comme dans le cas de tous les autres prévenus, lorsque l’ex-Wali d’El-Bayadh parle du rôle de la Présidence, le juge de siège et le Procureur de la République s’emmurent dans un silence intrigant. Le « téléphone » ne leur a pas demandé d’aborder la responsabilité de l’ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le « téléphone » leur a juste demandé de sacrifier des petits moutons comme un ex-Wali. Triste justice.

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