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vendredi, avril 26, 2024

Plus de 540 millions de dollars dépensés dans une totale opacité en Algérie depuis le début de l’épidémie du COVID-19

C’est un chiffre officiel qui a été révélé le 18 mai dernier par le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouia. L’Algérie a dépensé plus de 540 millions de dollars pour lutter contre l’épidémie du COVID-19. Or, cet argent a été utilisé dans une totale opacité et les Algériens n’ont pas ressenti les effets de ces investissements publics. Explications. 

Depuis le début de l’épidémie du COVID-19 en Algérie, à la fin du mois de février dernier, l’Etat algérien a sorti en toute urgence pas moins de 70 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 540 millions de dollars. De cet argent, 3,7 Mds de Da ont été débloqués très rapidement pour qu’il soit dédiés au ministère de la Santé. Ce qui signifie que le ministère algérien de la Santé a touché un chèque de l’équivalent de 29 millions de dollars pour se renforcer dans la lutte contre le COVID-19.

La partie majoritaire de ce budget a été consacrée pour l’achat des produits pharmaceutiques à l’étranger. 27 millions de dollars ont été dépensés pour des appareils médicaux, de produits de consommation et de matériels de protection comme les masques ou les bavettes médicales. 780 mille dollars ont été dépensés pour des réactifs dans le cadre de la recherche et des services et la même somme a été consacrée pour acheter des caméras thermiques. Ainsi, contrairement à ce qui a été annoncé et expliqué par le Président Abdelmadjid Tebboune le 22 mars dernier, l’Algérie n’a jamais consacré 100 millions USD pour accélérer l’importation de produits pharmaceutiques. Jusqu’au 18 mai dernier, à peine 29 millions de dollars ont été confiés au ministère de la Santé pour couvrir les besoins de ses programmes d’importation. Encore une annonce présidentielle qui s’avère finalement un pur mensonge.

En réalité, la plupart des dépenses consacrés à l’épidémie du COVID-19 n’ont pas porté sur l’achat des masques ou des équipements médicaux comme les tests de dépistage. 16,5 Mds Da, à savoir l’équivalent de 130 millions de dollars, ont été dédiés au ministère de la Santé afin de couvrir la prime exceptionnelle octroyée aux fonctionnaires du service réquisitionnés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 en application du décret présidentiel 79-30.

En revanche, le ministère de la Santé a touché d’autres budgets dont one sait toujours pas à quoi ils ont réellement servi. Par exemple, un autre montant de 8,9 MDs Da, soit l’équivalent de 69 millions de dollars, a été alloué au ministère de la Santé « dans le souci de renforcer la stratégie de lutte contre la pandémie », avait révélé le ministre des finances. Mais qu’a-t-on fait exactement de ce budget ? Que signifie réellement le renforcement de la stratégie de lutte contre la pandémie ? Ces mots vagues traduisent en vérité un manque de transparence criant et une obscurité totale dans la gestion des affaires publiques d’un secteur névralgique comme celui de la Santé des Algériens et Algériennes.

L’Etat algérien a dépensé également 11,5 Mds Da, soit l’équivalent de 89 millions de dollars, pour financer la prime d’allocation de 10.000 Da au profit de 2,2 millions de nécessiteux recensés à travers toutes les communes du pays. Ce qui représente un budget très dérisoire qui ne traduit pas un engagement financier important de l’Algérie en faveur des catégories les plus fragiles de la population.

L’Etat algérien s’est engagée enfin à débloquer un montant de l’ordre de 20 Mds Da, à savoir l’équivalent de 160 millions de dollars,  au profit des pères de familles au chômage et des catégories sociales et professionnelles ayant perdu leur source de revenu en raison de la pandémie du COVID-19. Mais comment cet argent sera distribué ? Une allocation de quelle montant ? Quels sont ces mécanismes de fonctionnement ? Encore une fois, les autorités algériennes font preuve d’une énorme opacité alors qu’il s’agit de l’argent public qui se fait de plus en plus rare dans cette période troublante de crise financière. Sa rationalisation et sa bonne gestion est plus que jamais un processus urgent et nécessaire pour la préservation de l’intérêt général en Algérie.

 

 

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