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vendredi, avril 26, 2024

Pétrole : l’Algérie doit agir vite pour ne pas perdre sa compétitivité face à de nouveaux concurrents

En Algérie, un nouvel état d’esprit est nécessaire pour assurer la compétitivité du secteur pétrolier qui est aujourd’hui confronté à l’une de ses pires crises financières à cause de la pandémie du coronavirus COVID-19.  

Une nouvelle politique de gestion des marchés est nécessaire en Algérie car ses ressources naturelles ne sont plus abondantes. Et si l’Algérie veut rapidement se repositionner en tant que destination attractive et compétitive pour les investissements d’exploration, elle doit être disposée à mettre en œuvre des gains rapides en matière de législation

Il faut savoir que depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19, l’exploration est le segment le plus touché de l’industrie de l’énergie dans le monde. L’exploration est le coeur battant de l’industrie pétrolière. Malheureusement, force est de constater que les dollars d’exploration se raréfient et que la concurrence mondiale augmente pour attirer les capitaux et la technologie dans l’exploration. Si l’Algérie ne fait pas un un meilleur travail pour attirer les investissements, elle risque de se retrouver dans une situation très compliquée où elle ne pourra plus financer les investissements nécessaires à l’exploration et mise en service de nouveaux gisements.

 

En Algérie, les risques liés à la bureaucratie et au caractère sacré des contrats demeurent des obstacles majeurs à l’augmentation des investissements dans l’exploration pétrolier.  L’Algérie doit s’inspirer de toute urgence de ce qui est en train de se faire ailleurs dans le monde notamment en Amérique du Sud pour proposer de meilleures conditions de Contrat de Partage de Production (CPP) des juridictions attrayantes pour les explorateurs et les investisseurs. Même sur le continent africain, plusieurs pays sont en train de revoir les règles de leurs marchés risqués et promeuvent des législations qui ne découragent pas les investissements.

L’Algérie sera bientôt confrontée à une nouvelle concurrence qui provient de ces pays africains considérés comme des marchés en devenir tels que le Sénégal, le Niger, le Tchad, le Kenya ou l’Ouganda. Ces pays se sont lancés dans des réglementations progressives en matière de contenu local en tenant compte du statut émergent de leur industrie locale, d’autres marchés établis comme le Nigéria, le premier producteur de pétrole du continent, est en train de réfléchir sur une adaptation des termes et conditions de leur CPP aux nouvelles réalités du marché.

Enfin, la promotion des superficies et des blocs algériens doit s’accompagner de données et d’informations de meilleure qualité. Malheureusement, les autorités algériennes n’ont psa su déployer le genre d’efforts et d’argent qui garantiraient la collecte de données de haute qualité pour soutenir les cycles de licences à travers le continent. Le manque persistant d’accès à des données fiables et de qualité complique encore davantage les efforts de promotion des investissements dans notre pays.

L’Algérie devra se rattraper très vite car la forte concurrence qui est en train de naître en Afrique risque de lui voler de nombreux investisseurs. En effet, des rapports mondiaux notent que les perspectives les positives avec des puits extrêmement prometteurs prévus pour le forage ne sont pas situées en Algérie, mais dans d’autres pays comme  l’Afrique du Sud, la Namibie ou l’Angola.

Ces pays multiplient les réformes pour se doter d’une industrie pétrolière et gazière afin de grignoter des parts de marchés à l’Algérie. Signalons que pour l’heure, l’Algérie demeure le troisième plus important pays producteur de pétrole après le Nigéria et l’Angola. Or, de nouveaux acteurs évoluent vite et peuvent surpasser l’Algérie à partir de 2021-2022.

L’Egypte s’est d’ores et déjà hissée à la cinquième place des producteurs de pétrole d’Afrique avec une production dépassant les 653 000 barils par jour. Le Congo (Brazzaville) ne cesse d’évoluer avec une production qui dépasse, désormais, les 354 000 barils produit par jour. La Guinée Équatoriale, avec une production journalière d’environ 206 000 barils, est en train de monter très vite au moment où la production pétrolière en Algérie est en recul notable avec moins d’un million de barils par jour depuis 2018.

Par ailleurs, les réserves algériennes en pétrole ont continuellement baissé et l’Algérie ne fait plus partie des pays composant le TOP 10 possédant les plus grandes réserves de pétrole d ans le monde. Seulement deux pays africains se trouvent dans ce top 10.  Il s’agit de la La Libye qui se trouve en 8e place du classement. Avec un volume estimé à 48,4 milliards de barils, elle représente 3,3% des réserves mondiales prouvées dans le monde. Elle est suivie par le Nigeria à la 9e place, dont les réserves sont évaluées à 37,5 milliards de barils. Non seulement le Nigeria représente donc 2,55% des réserves mondiales de pétrole, mais il reste aussi le premier pays africain producteur de pétrole.

L’Algérie n’arrive qu’à la quinzième place, avec une réserve de pétrole estimée à 12,2 milliards de barils. Elle est suivie à la seizième place par l’Angola, dont les réserves sont estimées à 8,4 milliards de barils. La concurrence sera donc rude, très rude pour attirer des investisseurs dans le secteur des hydrocarbures après la pandémie de la COVID-19.

 

 

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