12.9 C
Alger
vendredi, avril 26, 2024

Les retraites des anciens ministres, Walis ou dirigeants de l’Etat algérien ont coûté plus de 22 millions de dollars en 2021

En 2021, les retraites des anciens ministres, Walis, secrétaires généraux, hauts commis ou anciens dirigeants de l’Etat algérien ont coûté pas moins de 3 milliards de Da d’argent public, à savoir l’équivalent de plus de 22 millions de dollars, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. 

C’est effectivement avec cet argent public que les pensions de retraites des anciens dirigeants algériens ont été financés. Sauf que cet argent est dépensé ou utilisé, comme chaque année, dans une grande opacité pour la simple raison que le régime des retraites des anciens ministres ou dirigeants algériens est totalement séparé du régime classique des retraites des autres citoyens lambda ou simples travailleurs mortels.

En effet, les retraites des dirigeants algériens sont gérées et versées annuellement par le fameux Fonds Spécial de Retraite des Cadres de la Nation qui existe depuis de longues années, il a été créé officiellement en 1983 et modifié à plusieurs reprises, et apporte un traitement spécial aux retraites des plus influents et puissants anciens dirigeants de l’Etat algérien.

Le Fonds Spécial de Retraite des Cadres de la Nation relève exclusivement du ministère des Finances alors qu’il dépendait jadis de la Caisse nationale des retraites. C’est, en réalité, une caisse à part dont bénéficient seulement les cadres supérieurs de l’État, les anciens ministres, les anciens Walis, les P-DG des entreprises publiques, et même d’anciens cadres du FLN, des mouhafedhs et d’anciens membres du Bureau politique du temps du parti unique.

Un simple travailleur algérien perçoit, après 32 ans d’activité et une fois l’âge de 60 ans atteint, 80% de la moyenne de leurs salaires des 5 dernières années. En revanche, un ancien dirigeant ou Cadres de l’Etat, souvent des postes purement politiques, perçoit une pension correspondant non seulement à 100% du dernier salaire perçu,  mais peut aussi voir sa pension augmenter au fur et à mesure des revalorisations du salaire du dernier poste occupé.

Un exemple éloquent : un ancien wali, qui a quitté ses fonctions dans les années 1990, par exemple, perçoit une retraite équivalant à celle d’un wali actuellement en poste, contrairement à un retraité du régime général qui garde le montant de sa pension au moment de son départ à la retraite. Ce traitement favorable et spécifique accordé aux « Cadres de la Nation » fait d’eux de véritables privilégiés de la rente du régime algérien.

Il est à signaler enfin que chaque ancien ministre algérien touche une retraite évaluée à plus de  320 000 DA, à savoir plus de 32 millions de centimes. Mais pour bénéficier de cette retraite dorée par rapport aux conditions de vie du reste de la population algérienne, le ministre algérien doit rester dans son poste au gouvernement pendant 18 mois de présence au gouvernement. Il faut savoir également qu’un ministre algérien continue de percevoir son salaire et garde sa voiture de fonction une année après avoir quitté ses fonctions. Ces privilèges onéreux sont uniquement financés par l’argent public.

dernières nouvelles
Actualités