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vendredi, avril 26, 2024

Le prix du blé bat un nouveau record : 381,75 euros la tonne et l’Algérie doit chercher 1,5 million de tonnes ailleurs qu’en Russie

C’est un nouveau record. Le blé meunier et le maïs ont connu une nouvelle flambée des cours ce jeudi 3 mars, sur le marché européen, clôturant respectivement à 381,75 euros et 379 euros la tonne sur les échéances de mars, alors que la guerre en Ukraine se poursuit, provoquant l’inquiétude sur l’offre en grains, rapportent de nombreuses agences de presse internationales dont l’AFP.

Le blé et le maïs ont ainsi chacun connu un bond de plus de vingt euros sur la séance, alors que l’Ukraine ne peut plus exporter les nombreux grains qui restent dans ses silos. « Quand on voit comment les Ukrainiens réagissent et se battent, on voit bien que ce conflit risque de durer et c’est ça qui déclenche ces achats », a déclaré à l’AFP Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage. Ce courtier spécialisé dans les marchés mondiaux des produits agricoles a fait savoir que l’Algérie fera partie des pays les plus durement ébranlés par cette flambée inédite des prix des céréales.

Un avis que partage amplement un autre expert des matières premières agricoles. Il s’agit de Michel Portier, directeur du cabinet Agritel, un cabinet de conseil et leader de l’analyse des marchés des matières premières dans le secteur agricole et agro-industriel en Europe.

Lors d’une prise de parole au Salon de l’agriculture qui se tient en ce moment à Paris, cet expert a estimé que l’Algérie chercher en urgence pas moins de 1,5 million de tonnes de blé pour renforcer ces stocks. Habituellement, cette quantité de blé était acquise par l’Algérie auprès de la Russie. Or, depuis le début de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine, « plus aucun chargeur ne met un bateau sur la mer Noire « , a révélé le même expert d’après lequel « à court terme, il faut enlever la Russie et l’Ukraine des exportateurs ».

C’est une situation inédite qui va marquer immanquablement l’approvisionnement des marchés mondiaux et menacera directement les plus pays les plus dépendants des importations des céréales comme l’Egypte ou l’Algérie.

Concernant le maïs, l’Ukraine, qui en produit normalement 40 millions de tonnes chaque année, sera-t-elle en mesure de semer le mois prochain ? « Gros doute », répond M. Portier, qui s’attend « à une poursuite de la hausse des cours » pour les prochains jours, rapport encore à ce propos l’AFP.

Le seuil des 400 euros, inimaginable il y a encore quelques jours, pourrait-il constituer un plafond psychologique ? Tout est possible, mais sans garantie, dit en résumé M. Vercambre. Il souligne toutefois que ces échéances records connaissent leurs derniers jours de cotation, ce qui peut donner de la fermeté aux cours « avec des gens qui ne sont pas couverts et sont obligés de courir après la marchandise », avant leur clôture.

Pour rappel, les prix du maïs s’envolaient depuis le 28 février 2022 sur le marché européen. Les opérateurs cherchent toujours des solutions de repli alors que les ports ukrainiens sont bloqués et la mer d’Azov toujours fermée à la navigation.

Lundi dernier, vers 16h40, la tonne de maïs gagnait 25,75 euros, à 315,00 euros, sur l’échéance de mars et 16,75 euros, à 285,00 euros, sur celle de juin sur Euronext. Le blé grimpait de 23,75 euros, à 313,75 euros la tonne, sur l’échéance de mars et de 19,75 euros sur celle de mai, à 309,50 euros.

Sur une carte montrant la navigation des vraquiers publiée par le cabinet Inter-Courtage, on pouvait constater lundi matin que « la mer d’Azov est toujours interdite à la navigation et que les ports ukrainiens sont de facto bloqués ». Les opérateurs observaient la poursuite de chargements dans les ports russes de la mer Noire, ainsi qu’en Roumanie et en Bulgarie.

Les marchés sont encore dans l’inconnu quant au commerce des grains russes, d’éventuelles difficultés logistiques et surtout quant aux « conséquences des sanctions européennes qui pourraient bloquer les transactions », a déclaré Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel, rapporte à ce sujet le site spécialisé la France Agricole.

« Si pour le blé, il semble possible, au moins à court terme, de compenser avec d’autres origines, notamment française, le problème pour le maïs est celui de la disponibilité du grain jaune », conclut la même source. C’est dire enfin que des jours très difficiles attendent les pays les plus fragiles comme l’Algérie qui devront sortir le chéquier et négocier âprement pour espérer trouver des volumes de matières premières agricoles qui peuvent satisfaire leurs besoins nationaux.

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5 تعليقات

  1. Les habitants d’un pays surnommé autrefois le grenier de l’Europe, vont devoir se serrer d’avantage la ceinture pour tenir debout.
    Oh mes aïeux, que de progrès avons-nous accompli depuis ?
    Mais bon, tout monde sait que c’est de la faute aux martiens, où peut-être des voisins, où alors celle de pas chance ?
    Et là, tous les cahiristes patentés, sont d’accord avec moi.

  2. c ‘etait :

    Algérie, parmi les nations en voie de développement, dispose de richesses potentielles, tant agricoles que minérales et énergétiques, qui la placent dans le peloton des pays dont on espère dans les prochaines décennies un essor économique. Ces richesses sont le fruit de la rencontre d’une nature généreuse pourvu que l’on sache maîtriser ses caprices, d’une position géographique et d’une histoire liées à celles du monde industrialisé.

    Par son étendue (quatre fois la France) qui lui permet de chevaucher deux zones climatiques (méditerranéenne et subtropicale), l’Algérie dispose de possibilités agricoles variées en fonction de l’altitude et de l’orientation des reliefs qui cloisonnent les zones fertiles.

    Les cultures de base adaptées au sol et au climat sont, comme dans l’ensemble du monde méditerranéen depuis l’Antiquité, le blé, l’olivier et la vigne. Si les deux premières étaient prospères dans l’Algérie qui exportait alors du blé vers la France, la dernière se développa à partir de 1880 surtout, faisant de l’Algérie le cinquième grand producteur de vin du monde
    Sur les terres lourdes et gorgées d’eau aux saisons pluvieuses de la Mitidja, de la plaine de ANNABA ou de la vallée du Chélif, les céréales donnent de bons rendements, mais ce n’est pas l’unique ni la meilleure vocation de ces riches plaines, mise à part la spécialisation dans le riz sur certains périmètres irrigués.

    Les céréales sont plus adaptées aux hautes plaines monotones et dénudées comme celles de Sétif ou de Constantine, où l’altitude (1 000 m.), la pluviosité (450 mm au moins) et le climat continental leur sont favorables. L’olivier, bien adapté aux pentes des Kabylies et assurant la protection de leur sol, complète, avec le figuier de ces mêmes Kabylies, la gamme des produits de l’autoconsommation.

    Mais les massifs kabyles tout comme les riches plaines pratiquent des cultures d’exportation : frange méditerranéenne du monde européen industrialisé, l’Algérie maintient les courants
    Les primeurs trouvent tout naturellement leur place dans les plaines fertiles en bordure du littoral : Sahel d’Alger et plaine D’ ANNABA artichauts et pommes de terre .( combien coute la pomme de terre du marche ??????)

    La forêt s’étend sur 1 730 000 ha ; les Kabylies et les Aurès possédant les domaines forestiers les plus vastes : chênes-lièges sur 150 000 ha. d’un peuplement ancien, chênes zeens aux troncs rectilignes. qui peuvent dépasser les 30 mètres de hauteur, constituent les forêts de feuillus ; mais l’Algérie possède aussi de magnifiques futaies de résineux, au premier rang desquels doit être placé le pin d’Alep, qui couvre une superficie égale à celle de la forêt landaise (800 000 ha) ; moins étendue mais de haute valeur touristique est la forêt de cèdres, dont les plus beaux dépassent 40 mètres ; les cyprès et les eucalyptus, en plaine et sur les plus basses pentes, constituent les essences principales utilisées dans le reboisement.

    Dans les régions steppiques, qui reçoivent entre 200 et 100 mm de pluies, s’étend la steppe à alfa sur près de 4 millions d’hectares, dont la moitié dans le Sud-Oranais, qui connaît une remontée des influences sahariennes.

    L’élevage, comme dans les autres pays du bassin méditerranéen, donne la primauté aux ovins, mais une réorganisation des plans de culture au profit des cultures fourragères doit permettre de développer l’élevage bovin dans les zones humides du Tell de manière à répondre à la demande en produits laitiers.

    L’élevage du pur-sang arabe a repris depuis l’indépendance. La variété de ces richesses agricoles est le fruit d’une spécialisation des régions en fonction de leurs aptitudes : les cultures dites riches, c’est-à-dire destinées à l’exportation, dominent dans l’Oranais, la Mitidja. la plaine d’Annaba et la vallée de la Soummam ; le Constantinois est la région céréalière (40 % de la production) : les régions semi-désertiques ont pour seules richesses le palmier dattier, l’élevage ovin et la récolte de l’alfa.

    On s’arrête, on réfléchit

  3. @ morgane

    J’ai donc réfléchi.
    Il est un indicatif moderne qui permet d’évaluer l’état d’esprit d’une population. C’est internet. Et il est intéressant de prendre connaissance sur ce média du niveau de prise de conscience des rares citoyens, sensés être algériens, qui se sentent concernés par notre agriculture et notre dépendance alimentaire.

    A partir de quelques opinions, glanées ici ou là, il faut distinguer la personne qui vit en Algérie, de celle qui est ailleurs. Mais le nombre infime d’intervenants est significatif du peu d’intérêts que ce grave problème fait peser sur notre pays

    De toutes façons, cette question intéresse très peu de monde. Les quelques commentaires traduisent une méconnaissance des problèmes agricoles que nos agriculteurs rencontrent et encore moins des enjeux de l’agriculture algérienne par rapport aux conditions climatiques, à l’érosion des sols, aux méthodes de culture, à la démographie.

    La société algérienne n’ a pas su s’organiser et tirer partie de la manne pétrolière en investissant et en modernisant l’Algérie. Et particulièrement l’agriculture. En mettant en place une politique agricole intelligente pour justement assurer une indépendance alimentaire ou tout au moins la préserver en fonction des conditions climatiques et topologiques.

    En fonction des surfaces de terres cultivables, les gouvernances de ce pays n’ont jamais défini des objectifs dans le cadre d’une politique agricole de long terme. Les structures d’exploitations auraient dû être déterminées par une Loi fondamentale se déclinant en 4 lois, la loi foncière, la loi de succession, la loi de concession, le loi de remembrement. En ayant le souci de —protéger les terres agricoles— et de procurer aux professionnels de l’agriculture des conditions économiques et sociales sûres.
    La structure de base de la législation de l’agriculture algérienne devrait être que, celui qui cultive la terre doit aussi la posséder et comme pour les pays industrialisés, les paysans doivent se voir attribuer des conditions économiques semblables aux travailleurs de l’industrie.

    Les organisations syndicales professionnelles ainsi que les coopératives doivent jouer un rôle important dans les négociations avec l’Etat pour fixer les prix des denrées agricoles. Ces négociations éviteront l’instauration d’une législation aberrante et répressive à l’encontre du monde paysan et des commerçants comme il est fait actuellement.

    Tant que le système politique algérien sera pas fondé sur la démocratie et une excellente formation, autant intellectuelle qu’éducative de ses citoyens, ce pays ne pourra pas anticiper, progresser et de s’adapter aux situations nouvelles.

    Tant que des commentaires sur nos problèmes alimentaires, seront ponctués de grandes envolées lyriques sur nos martyrs, notre histoire antiques, nos énormes richesses minières convoitées, notre vaillante ANP, notre immense territoire… et que ces articles se termineront immanquablement par Tahia al Djazaïr, il ne fait aucun doute que ce citoyen vivant de l’autre coté de la mer, dans les beaux quartiers d’Alger, atteint de la folie des grandeurs … ne voit pas certainement pas ce qui l’attend.

    Pour synthétiser ma longue intervention, voici ce qu’écrit un internaute en direction d’un intervenant étranger : « On va vous inonder de nos fruits et légumes et pas seulement la France l Europe entière et tte l Afrique , que dieu m entende inch Allah ».

    Voilà tout est dit ! C’est de cette façon que l’on raisonne au XXI siècle en Algérie.

  4. @Lo ji

    Vu le documentaire.
    Ce reportage, outre le panégyrique qu’il fait de notre pays par rapport à ses capacités agricoles, rappelle à nos yeux du XXI siècle, en priorité, les conditions de vie et de travail difficiles des hommes et des femmes algériens qui étaient, à l’époque, sous payés, méprisés et corvéables à merci, aussi bien au bled que sur les ports.

    D’autant plus qu’ils travaillaient « à la tache ». Ce qui veut dire qu’ils devaient travailler le plus possible dans le minimum de temps, s’ils voulaient gagner quelques sous pour assurer la pitance de leur famille. Il faut savoir que, dans les champs comme sur les ports, ce travail de manutention, digne de bagnards, était accompli uniquement par notre peuple … Quand ils avaient du travail. Et ces manutentions de lourdes charges les conduisaient très tôt vers de graves infirmités et des situations de vie invalidantes. Sans sécurité sociale.

    Ce que témoigne aussi —involontairement— ce film, c’est aussi le travail des enfants algériens, filles et garçons. Ainsi, en 1948, le pouvoir colonial vantant par ce reportage sur l’Algérie « merveilleuse », la pourvoyeuse de richesses alimentaires, ignorait délibérément les souffrances du peuple et des enfants algériens sans qui, oranges, mandarines et autres clémentines n’agrémenteraient pas les « quatre heures » de jolies petites filles gourmandes dans un beau parc… en France. Et cela, alors que le peuple algérien avait faim et vivaient dans des conditions difficiles pour 90% d’entre eux!
    La République française de l’époque ne se souciait guère de scolariser les enfants en Algérie et encore moins si ces derniers étaient sous alimentés.

    L’année 1948 a été une année charnière dans la prise de conscience de l’élite algérienne. Il était devenu évident que les colons français ne lâcheront jamais leur emprise sur notre pays après le massacre du 8 mai et le sabordage du statut de 1947.

    Ainsi, c’est le type même du petit film de propagande dégueulasse à destination du français de base. Et cette vision de l’Algérie le confortera durant des dizaines d’années encore dans le bien fondé de la colonisation de notre pays. Une propagande abjecte qui rejoint actuellement la propagande mentale d’internet sur nombre d’individus .

    Avez-vous remarqué qu’aucun de nos compatriotes ne sourit? Ils ont le regard absent de ceux qui éprouvent une grande douleur physique et morale à la fois. Haine, abus, mépris et brutalités honteuses tels étaient leur quotidien.

    Le gars confond peut être avec les années 40 ? Demandez-vous?

    A mon avis, il ne confond rien. Il n’a pas pris conscience des enjeux économiques et alimentaires qui nous attendent. Il n’a aucune connaissance du temps passé et surtout de ces années suivant la 2° Guerre mondiale. Sa façon de réagir est une fuite en avant devant la réalité de l’Algérie actuelle. C’est ce qui caractérise un individu qui est né avec un estomac à la place du cerveau.