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vendredi, avril 26, 2024

Le premier rassemblement du Hirak post-corona étouffé violemment par les services de sécurité à Béjaia

Le message des autorités algériennes est clair : le retour du Hirak n’est pas toléré. Ce samedi, une première manifestations publique organisée par les activistes et militants du Hirak à Béjaia depuis le début du confinement sanitaire en Algérie, à savoir le 23 mars dernier, a été rudement étouffée et violemment réprimée par les services de sécurité.

Dés 15 H 00, les forces de l’ordre se sont déployées fortement dans plusieurs quartiers et zones stratégiques de Béjaia. Devant la Maison de la Culture de la ville de Béjaia, une dizaine de manifestants pacifiques ont été rapidement assiégés et encerclés par un nombre important de policiers armés des forces anti-émeutes. Une dizaine d’arrestations ont été déplorées et les policiers ont conduit manu militari les activistes du Hirak dans des camions de police vers les commissariat du quartier Seghir de la ville de Béjaia. Parmi les personnes interpellées, Zahir Moulaoui, Ami Ali surnommé Ali Boulahia, Rafik Amzal, Malek Sebaihi ou Farid Ziane ainsi que plusieurs activistes réputés pour leur engagement au sein de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH).

Un peu plus tard dans la journée, les forces de sécurité investissent la Cité CNS qui a été entièrement encerclée par les forces anti-émeutes. Là aussi, plusieurs arrestations ont été enregistrées. En réalité, les arrestations ont commencé dés la fin de la matinée de cette journée du samedi. Le célèbre blogueur Merzoug Touati a été interpellé par les policiers au niveau de la Cité des 1000 logements.

Le dispositif était bien huilé : les services de sécurité ont identifié avant même le début de la manifestation les leaders et initiateurs de cette première action du Hirak post-corona. Après avoir interpellé rapidement les leaders de l’action de protestation, les forces de sécurité ont réussi à réprimer et disperser très efficacement les autres manifestants venus prêter main forte aux initiateurs de ce rassemblement de protestation contre la politique autoritaire du régime algérien.

Force est de constater que les manifestants n’étaient pas très nombreux à répondre à ce premier appel à manifester des hirakistes depuis le début du confinement sanitaire en Algérie.

En l’absence d’une grande mobilisation populaire, les services de sécurité se sont acharnés très facilement sur les initiateurs de cette marche. Parmi les personnes arrêtées : Zahir Moulaoui, Ali Tazerout surnommé Ali Boulahia, Nadjim Bourai (blessé transféré à l’hôpital Khelil Amrane), Mouloud Khelloufi, Kheireddine Braham ou Azi Mustapha. Ces manifestants ont été tous relâchés quelques heures plus tard.

En revanche, le trio Amar Beri, Touati Merzoug et Yanis Adjilia ont été retenus au commissariat central de la ville de Béjaïa. Ils devaient être placés en garde-à-vue pour être présentés devant le Procureur du Tribunal demain dimanche. A la surprise générale, ils ont été présentés cet après-midi et ils ont été traduits en justice dans le cadre de la procédure de la comparution immédiate ! Le Juge d’instruction décide ainsi de les placer sous mandat de dépôt et de reporter leur procès jusqu’au samedi 17 juin, à 14h.

Merzoug Touati et Yanis Adjila sont poursuivis pour «incitation à attroupement, publication et distribution de publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale», ainsi que «mettre la vie d’autrui en danger durant la période du confinement», selon la même source. Amar Beri, quant à lui, est poursuivi pour les mêmes motifs en plus d’«atteinte à la personne du président de la République» et «outrage à corps constitué».

 

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