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vendredi, avril 26, 2024

L’Algérie risque de terminer l’année 2021 avec une production pétrolière inférieure à moins de 1 million de barils par jour

L’Algérie risque de terminer l’année 2021 avec des résultats très décevants et dérisoires concernant le secteur des hydrocarbures, son principal poumon économique et sa seule sources de revenus en devises. Et pour cause, l’Algérie risque de ne plus pouvoir produire 1 million de barils de pétrole par jour comme ce fut le cas en 2019. A cause de la conjoncture internationale toujours marquée par les conséquences de la crise sanitaire et la faiblesse de ses investissements productifs conjugués à la mauvaise gestion actuelle de la Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, l’Algérie ne pourrait plus retrouver le seuil symbolique du 1 million de barils de pétrole. 

Lors de la 15ème réunion ministérielle, du 1er avril, les pays membres ont décidé d’approuver un ajustement à la hausse des niveaux de production pour mai, juin et juillet
2021, tout en convenant que chaque ajustement mensuel ne devait pas dépasser 0,5 million de b/j. Ainsi, l’Algérie sera autorisée à augmenter sa production progressivement durant les trois mois à venir pour passer de 887 000 b/j en mai, à 898 000 b/j en juin puis 912 000 b/j en juillet. Ces chiffres restent en deça de la production algérienne mensuelle de référence, estimée à 1 057 000 b/j par l’OPEP.

Cependant avec une marge de progression limitée de ses capacités de production, à brève échéance, l’Algérie va beaucoup souffrir, et perdre beaucoup d’argent car moins de barils produits signifie moins de barils exportés, avant de pouvoir retrouver une hausse contenue de sa production.

Pour rappel,  le prix du baril de Sahara Blend – référence du baril de pétrole brut algérien – s’est élevé en moyenne à 42,1 USD en 2020. Ce prix moyen enregistre un recul de 12,4 USD (-34,7%) sur un an (64,5 USD en 2019). Le prix du baril de Sahara Blend a connu d’importantes variations au cours de l’année 2020. Après s’être établi en moyenne à 65,3 USD en janvier, le prix du Sahara Blend a progressivement chuté jusqu’à atteindre un plancher à 17,1 USD en avril, conséquence de la pandémie de Covid-19.

Une remontée des prix a par la suite été observée grâce à l’effet combiné de i) une réduction de production décidée par les pays de l’OPEP+ (membres de l’OPEP, associés à 10 pays non-OPEP dont la Russie) et une reprise de la demande mondiale. Cette remontée des prix s’est accélérée fin 2020, le prix du baril de Sahara Blend atteignant 50,0 USD en décembre, soit son plus haut niveau depuis le mois de février.

La production pétrolière de l’ensemble des pays de l’OPEP a atteint 25,647 millions de barils/jour (mbj) en 2020, soit un recul de près de 4 mbj sur un an (29,337 mbj en 2019).

L’Algérie a pour sa part produit 897 000 barils/jour en 2020, ce qui représente une baisse de 125 000 barils/jour par rapport à 2019 (-12%, 1,022 mbj il y a un an). Le pays se positionne comme 8ème producteur de l’organisation, réalisant 3,5% de la production totale.

En parallèle, les recettes issues de l’exportation d’hydrocarbures avaient chuté de plus de 30% en 2020, passant de 33 Mds à moins de 22 Mds USD.

Le 5 janvier, les pays de l’OPEP+ se sont accordés sur une légère augmentation de leur production pour 2021. Alors que l’accord jusqu’alors en place prévoyait une réduction de la production des pays membres du cartel de -7,7 mbj sur la période août-décembre 2020, le nouvel accord signé prévoit une réduction de -7,20 mbj en janvier, de -7,13 mbj en février et de -7,05 mbj en mars. Les réductions de production avaient atteint jusqu’à -9,7 mbj en mai, juin et juillet 2020.

Cette année 2021 risque donc de prolonger le déclin de la production pétrolière algérienne. Un déclin qui va durer encore longtemps et qui va s’aggraver encore davantage au cours des années à venir en raison de la faiblesse des investissements dans la mise en valeur de nouvelles réserves prouvées des hydrocarbures conventionnelles.

D’ici à 2050, la production de pétrole brut de l’Algérie devrait baisser de près de 65%, et représenter environ 130 millions de barils (0,4 million de barils par jour), a révélé ainsi une étude réalisée par le Think Thank « The Shift Project » sur les perspectives de l’approvisionnement de l’Union européenne. Résultat du taux élevé de déplétion des réserves (79%) et des faibles perspectives de renouvellement, la production de pétrole en Algérie devrait continuer à décliner fortement, a indiqué la même étude.

Selon la même étude, « en 2030, la production algérienne devrait passer en dessous du seuil des 240 millions de barils produits (soit 0,7 million de barils par jour) contre 380 millions de barils en 2019 (1,1 million de barils par jour) ». L’Algérie devra se préparer à tourner prochainement la page du pétrole.

 

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