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samedi, avril 27, 2024

L’Algérie a Réussi à Baisser Ses Importations de Près de 8 Milliards de Dollars Pour Résister au Choc de la Pandémie !

L’année 2020 a été marquée par un important recul de l’activité économique mondiale, affectée, comme chacun le sait par un choc sans précédent, qui aura des conséquences durables sur l’emploi, le chômage et les revenus.

Cette situation, la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, fera perdre selon les prévisions de la Banque mondiale une perte cumulée, pour 2020 et 2021, de plus de 10 000 milliards de dollars par rapport à la situation qui aurait prévalu sans pandémie !

Selon la Banque Mondiale, la situation économique de l’ensemble des pays de la planète n’est pas près de s’améliorer avant 2023, année au cours de laquelle l’économie mondiale devrait avoir retrouvé son niveau d’activité d’avant Covid-19.

A l’instar des autres pays, l’Algérie traverse également à l’ombre de la pandémie, une situation économique difficile, à laquelle les autorités tentent aussi bien que mal de faire face en se fixant des objectifs, bien difficiles à tenir.

Le rapport des statistiques du commerce extérieur établi par les Douanes algériennes pour les 11 mois de l’année 2020, accessible ici, détaille les chiffres enregistrés par les importations et exportation algériennes de marchandises et les compare à ceux de 2019, donnant ainsi une idée de la situation économique du Pays.

La première information à retenir dudit rapport est la baisse du volume global des importations durant les 11 mois de l’année 2020, qui s’établissent ainsi à 31,4 Milliards de dollars, soit une baisse représentant plus de 7,5 Milliards de Dollars, ce qui représente une évolution négative de 18,25 % par rapport à 2019 ! Ces chiffres ont pu être obtenus suite aux mesures prises par les pouvoirs publics visant à préserver les stocks des produits de base, à travers l’établissement d’une liste de 30 produits interdits à l’exportation pour une durée de 6 mois renouvelables.

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a confirmé cette baisse et a annoncé, le 4 janvier 2021, lors de son passage au forum de la radio nationale, que la facture d’importation a été réduite de 8 milliards de dollars jusqu’au 31 décembre 2020 !

Rappelons que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait demandé la réduction des importations de 10 milliards de dollars, à travers plusieurs dispositions concernant l’importation de marchandises agricoles en saison de récolte, la suspension de l’importation des viandes congelées, et l’amélioration de la liste des produits soumis à la taxe supplémentaire provisoire préventive. Un objectif atteint à 80%.

Les exportations algériennes, constitués à 90,6 % d’hydrocarbures en 2020, ont quant à elles enregistré une baisse de 34,2 % s’établissant à 21,55 Milliards de Dollars, soit un recul de plus de 11 Milliards de Dollars en 2020, qui s’explique principalement, et même si d’autres raisons sont évoquées telles l’érosion du volume d’exportation, par la baisse de la demande mondiale des produits pétroliers et une baisse drastique des prix de référence de la matière première, marquée par la pandémie du Covid-19.

Le déficit du commerce extérieur s’établit ainsi à 9,86 Milliards de Dollars en 2020, près du double par rapport à 2019.

Dans le détail, il y a lieu de retenir que les biens d’équipements industriels, qui représentent 8,34 Milliards de Dollars ont baissé de plus de 31,8 %, que les demi-produits (Tubes, Tuyaux et profilés creux, en fer ou en acier…) représentant une facture à l’importation de l’ordre de 7,3 Milliards de Dollars ont enregistré une baisse de 23,02% en 2020 par rapport à l’année précédente, alors que les biens alimentaires, importés pour une valeur de 7,3 Milliards de dollars, ont quasi stagnés avec une légère hausse de 0,63 % en 2020 par rapport à l’année écoulée. La stabilité de cette dernière donnée s’expliquerait par le fait qu’elle constitue des besoins alimentaires incompressibles de la population, appelés également besoins fondamentaux non substituables et non circonstanciels, selon les théories économiques.

Tous les autres biens, hormis celui des produits bruts (Huile de Soja, minerais de fer, fèves de soja) en hausse de 15,52 % à 2,08 Milliards de Dollars en 2020, ont enregistré une baisse à l’importation conséquente dans leur valeur et leur évolution en 2020 en comparaison à 2019.

Les biens de consommations non alimentaires (Médicaments, vaccins, accessoires véhicules…) ont ainsi accusé une baisse de plus 11,5 % par rapport à 2019, s’établissant en 2020 à un montant de 5,25 Milliards de Dollars, et il en va de même de la tendance baissière qui a touché l’importation des produits d’énergies et lubrifiants (importation de huiles non brutes, minéraux bitumineux…) à plus de 26%, ou encore des biens d’équipements agricoles en recul de plus de 56 % !

Notons que la pandémie de Covid-19 a frappé l’Algérie juste après la formation d’un nouveau gouvernement chargé de conduire des réformes politiques et économiques, et de rééquilibrer les finances publiques.

La faible réactivité du gouvernement face aux défis que traverse le Pays et la maladie du Président de la République Abdelmadjid Tebboune, ont pour le moment mis l’Algérie dans une situation de blocage qui ne peut que repousser la relance économique du Pays.

Car il s’agit pour l’Algérie, comme le précise l’expert pétrolier international Mourad Preure, d’adopter une attitude offensive et visionnaire, d’opérer les réformes économiques nécessaires avec rigueur, méthode et toute la volonté requise, et de placer ses moyens humains mais aussi financiers, au centre de son projet économique et politique.

Un exercice certes très difficile, mais pas impossible. Pour peu que place soit donnée aux réelles compétences !

 

Fabienne Outar

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