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vendredi, avril 26, 2024

Jeunes, habitants du sud et des hauts plateaux ou les startups : l’Etat algérien leur a consacré en 2021 l’équivalent de 830 millions d’euros sans aucun contrôle

En 2021, l’Etat algérien a officiellement consacré pas moins de 129 milliards de Da, soit l’équivalent de plus de 830 millions d’euros, pour financer de nombreux projets de développement et des investissements au profit des jeuness, des habitants du sud ou des hauts plateaux ainsi que les startups. Des fonds publics qui ont été débloqués et dépensés au cours de cette année 2021 sans aucun contrôle transparent ni le moindre bilan traçable montrant des réalisations concrètes ou un suivi détaillé des projets entamés.  

Oui, 129 milliards de Da ont été dépensés depuis le début de 2021 sans aucun devoir de transparence. Ces sommes colossales ont été mobilisées dans le cadre de 4 fonds spéciaux financés et dirigés par le ministère des Finances, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. Il s’agit du Fonds spécial de développement des régions du sud, du Fonds spécial de développement économique des hauts plateaux, du « Fonds d’Appui et de développement de l’Écosystème  » Start-up » ou du « Fonds national de soutien à l’emploi des jeunes ».

Ainsi, pour les besoins des régions du sud, une enveloppe budgétaire de 38,3 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 250 millions d’euros, ont été mobilisés pour financer divers projets dont on ne retrouve aucune trace sur des plans détaillés ou approuvés au niveau des wilayas du sud du pays, l’une des zones les plus sous-développées et les moins équipées du pays. Quels sont les projets sélectionnés ? Dans quelles régions se situent-ils ? et quelles sont les populations bénéficiaires de ces futurs projets ? Toutes ces questions demeurent sans réponse tant l’opacité qui entoure ces dépenses publiques est entretenue par tout un appareil administratif qui brouille toutes les pistes et renvoie à chaque fois la responsabilité de la bonne gestion de ces investissements publics entre le ministère des Finances et les exécutifs des wilayas bénéficiant de ces financements.

Le même constat est à dresser pour les 57,5 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 370 millions d’euros, consacré aux régions des Hauts Plateaux. Il s’agit de budgets colossaux consacrés à des wilayas partiellement sous-peuplées et souffrant de l’isolement géographique et de la faiblesse criante du tissu économique local.

Si le soutien à l’emploi des jeunes a bénéficié d’une enveloppe de 31 milliards de Da, les startups ont bénéficié d’un investissement public dérisoire évalué à seulement 2 milliards de Da, soit l’équivalent d’à peine 13 millions d’euros. Une somme ridicule au regard du grave et alarmant retard technologique dont souffre l’Algérie depuis de longues années. Ce sous-investissement public en faveur des startups et leur développement dans le pays contredit royalement les annonces faites par le président Abdelmadjid Tebboune depuis 2020. Le Chef de l’Etat a promis monts et merveilles aux jeunes fondateurs des startups algériennes. Et au du compte, ces jeunes entrepreneurs dynamiques et pleins de rêves reçoivent des investissements ridicules qui discréditent largement l’Etat algérien lequel démontre finalement qu’il n’est guère préoccupé par le renforcement de la créativité nationale dans les secteurs les plus innovants de l’économie.

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