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vendredi, avril 26, 2024

Fermeture radicale des frontières : pourquoi les Algériens doivent s’inspirer de l’exemple des Australiens et saisir le Comité des droits de l’Homme des Nations unies à Genève

Depuis la mi-mars 2021, les frontières algériennes sont hermétiquement et totalement fermées bloquant ainsi des millions de ressortissants algériens à l’étranger, à savoir tous les membres de cette diaspora algérienne qui compte de nombreux binationaux, mais aussi et surtout des algériennes et algériens titulaires uniquement de la nationalité algérienne. Cette fermeture des frontières a plongé dans la détresse des familles entières et séparé les frères de leurs soeurs, les enfants de leurs parents, les femmes de leurs maris, etc. Le régime algérien ne cesse de renforcer cette fermeture des frontières depuis la fin du mois de février 2021 tout en laissant quelques brèches qui profitent uniquement aux membres de la Nomenklatura algérienne et quelques étrangers choyés. 

Cette situation irrite au plus haut point les Algériens qui se sentent ainsi méprisés, humiliés d’autant plus que depuis le 6 avril dernier, la délivrance des attestations exceptionnelles qui autorisent l’entrée, ou la sortie, sur le territoire national a été totalement suspendue et seule la Présidence de la République a, désormais, les prérogatives d’autoriser la sortie ou l’entrée sur le territoire national d’un ressortissant…. algérien qui est traité exactement comme un ressortissant entièrement étranger. Des Algériens ayant perdu leurs parents ou proches décédés ne peuvent même pas revenir dans leur pays pour les enterrer et observer un deuil.

Cette situation est-elle légale ? Non car tous les textes législatifs nationaux et les lois internationales interdisent les Etats de soumettre leurs ressortissants à une telle séparation brutale avec leur propre pays. Et Y-a-t-il un moyen concret pour remédier à cette profonde et triste injustice ? Oui et les Algéries devraient s’inspirer dans ce dossier de l’exemple pertinent des Australiens.

Comme l’Algérie, face à la menace du Covid-19, l’Australie s’est très tôt isolée du reste du monde. Dès février 2020, le pays a décidé de fermer ses frontières et de restreindre l’accès de son territoire aux Australiens de l’étranger. Des mesures pour empêcher la propagation du virus parmi les plus drastiques au monde. Un an plus tard, les restrictions sont toujours en place et de nombreux Australiens sont dans l’incapacité de retourner dans l’île-continent. Beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui en proie au désespoir.

D’après les chiffres officiels, près de 40 000 Australiens bloqués à l’étranger ont fait une demande de retour d’urgence. Un nombre dérisoire par rapport aux millions d’Algériens qui résident à l’étranger. Rien qu’en France, il y a près d’un million de ressortissants algériens résidents sans compter les binationaux dont le nombre avoisine les 2,5 millions de personnes selon plusieurs sources documentaires. Mais contrairement aux Algériens, les Australiens refusent la passivité et la résignation.

Face à la fermeture des frontières de leur pays, un petit groupe d’australiens a commencé à agir  en déposant depuis le jeudi 1er avril, une pétition auprès du Comité des droits de l’Homme des Nations unies à Genève. Et cette initiative a fini par se répandre comme une trainée de poudre mobilisant ainsi des milliers de citoyens australiens bloqués à l’étranger.

Les initiateurs de cette pétition ont chargé Geoffrey Robertson QC, un avocat de renommée internationale, de mener cette action à l’ONU. Ce juriste ne cesse d’expliquer que les limitations drastiques d’entrées sur le territoire ne sont pas justifiées. Les quarantaines obligatoires de 14 jours imposées par les gouvernements régionaux sont largement suffisantes, selon lui, pour éliminer tout risque sanitaire. « Aucun gouvernement digne de ce nom n’imposerait des restrictions pour empêcher, pendant plus d’un an, ses citoyens de rentrer alors qu’ils sont prêts à se soumettre à une quarantaine”, a fustigé cet avocat Britannique d’origine australienne lors d’une interview sur la radio ABC.

La pétition adressée aux Nations unies s’appuie sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui stipule, selon Geoffrey Robertson QC, que personne ne peut être “arbitrairement privé du droit d’entrée dans son propre pays”.  Cette initiative a fait paniquer le gouvernement australien soucieux de l’importance de préserver son image à l’étranger notamment auprès des institutions internationales.

Le gouvernement australien a réagi à cette action auprès de l’ONU en établissant un programme de rapatriement qui permet chaque semaine à pas moins de 4 000 personnes environ d’entrer sur le territoire australien. Le gouvernement australien a justifié ce quota par le faible nombre de places dans les hôtels chargés des quarantaines.

Le gouvernement australien a même pris en charge des vols retour avec la compagnie nationale Qantas depuis Londres, Francfort et plusieurs capitales asiatiques. Mais il n’y a pas assez de sièges pour tous. En difficultés financières, les compagnies étrangères ont dû réduire leurs vols, les forçant à refuser des passagers, voire annuler des vols à la dernière minute. Au final, les Australiens qui peuvent se le permettre payent entre 7 000 et 9 000 dollars australiens (de 4 500 à 5 800 euros) pour un billet considéré comme “fiable”, c’est-à-dire qui leur garantisse presque systématiquement de pouvoir voyager. À cela, il faut ajouter les 3 000 dollars (1 900 euros) obligatoires pour la quarantaine à l’hôtel. Même en dépendant tout cet argent, les ressortissants algériens ne peuvent pas revoir leur pays et restent, malheureusement, inactifs pour ne pas dire passifs et soumis à une terrible injustice alors qu’ils pourraient se révolter et s’inspirer  de l’exemple australien en saisissant le Comité des droits de l’Homme des Nations unies à Genève pour contraindre l’Etat algérien à respecter ses engagements en faveur des lois internationales.

 

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4 تعليقات

  1. Le pouvoir d’achat de l’australien et de l’algérien n’a rien à voir.
    Les sommes annoncées sont énormes.
    Quand on pense que les mesurettes de la junte militaire ne sont d’aucune utilité puisque eux voyagent quotidiennement et font rentrer qui ils veulent moyenant rétro commissions…
    Encore une fois, honte à vous les pseudos juristes qui nous font de grands effets de manches en se faisant passer pour des personnes intègres.
    Sinon, une plainte recevable a été déposée en Allemagne par les opposants biélorusses qui ont été tortures par leurs junte au pouvoir soutenue par les russes.
    Comme quoi, tout est possible.
    Pour ceux qui ont un peu de fierté et n’aime pas le cachir ( même ceux qui sont en indigestion après avoir consommé), l’Allemagne est à l’écoute…..
    Come on !!!!!!

  2. A@AP…
    Journal des Apres midi.
    Pour ta Reponse…
    Meme l’Angleterre ne suit pas la politique de sa majeste…
    Ni les USA et le Canada…
    Sans parler de leurs voisins Asiatiques notamment les Japonais qui ont mis en liste Rouge l’Australie…
    Etc..Etc…

    Maintenant tu nous demandes de suivre un pays qui n’a pas su se deffendre contre le Covid 19???

    Qui est derriere ce Journal de CHIENS ENRAGES??

    Mener une guerre contre l’Algerie est contre productif et surtout ne pas mettre au Dos tout un peuple qui ne vit qu’avec ses reves de devenir un jour 1 peuple Eduque, travailleur, Democrate, scientifique et libre…
    Etes vous jalous de nous????

    Question posee merite une Reponse des Apres Midis

  3. C’est d’une nullité abyssale
    Le gouvernement Australien a raison de protéger ses concitoyens, son système de santé et son économie et aucune juridiction mondiale ne pourra l’obliger à ouvrir son ciel aérien même à ses propres ressortissants
    Les passagers algériens en provenance de Londres, bloqué en transit à Paris ont saisi les tribunaux français et ont été débouté…