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samedi, avril 27, 2024

Exclusif. La Turquie a « donné » à l’Algérie Bounouira en échange d’un important contrat d’achat de ses drones militaires

L’extradition par la Turquie de l’ex-secrétaire particulier du défunt Chef d’Etat-Major de l’ANP, l’adjudant-chef à la retraite Gharmit Bounouira, n’était guère un acte de générosité et de bienveillance à l’égard de l’Algérie. Derrière cette opération politique se cache d’immenses intérêts commerciaux et… militaires. En effet, en échange de l’extradition de ce militaire transfuge, véritable boite noire de l’ex-chef d’Etat-Major de l’ANP Ahmed Gaid Salah, la Turquie négocie avec l’Algérie la conclusion d’un important contrat d’armement et d’achat de drones militaires made in Turquie.

Donnez nous Gharmit Bounouira, et on vous achète vos drones militaires. Tel est le deal qui a été négocié secrètement par les autorités algériennes avec la Turquie. Les autorités algériennes négocient, effectivement, l’achat d’une importante quantité de drones militaires fabriqués par l’industrie militaire turque. L’Algérie s’est engagée, a appris Algérie Part au cours de ses investigations, à acquérir le drone militaire Baykar Bayraktar TB2, la fierté de l’industrie militaire turque. Il s’agit de l’un des drones les plus efficaces en ce moment sur la scène militaire mondiale. Vendu à 5 millions de dollars l’unité, ce drone turc a prouvé son efficacité sur le front libyen permettant aux alliés de la Turquie de gagner des batailles contre les forces du Maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, une force militaire libyenne soutenue par les adversaires de la Turquie dans le conflit libyen, à savoir l’Egypte, les Emirats Arabes-Unis et la Russie.

Ces drones militaires turcs ont été d’ores et déjà vendus au Qatar, Ukraine et la Tunisie. Depuis le début de l’année 2020, la Turquie s’est imposée comme la superbe-puissance de drones et de drones armés au Moyen-Orient. La Turquie est montée à la 3e place mondiale dans l’utilisation de ces armes. Il est à signaler, par ailleurs, que ces drones militaires trucs sont développés et conçus par un groupe privé dirigé par Selçuk Bayraktar, le gendre du Président Turc Recep Tayyip Erdogan, le mari de sa fille cadette, Sümeyye.

Pour convaincre les autorités turques du bien-fondé de l’extradition de Gharmit Bounouira, le régime algérien a donc été contraint de sortir le chéquier pour acheter les drones turcs. A travers ce deal dont le montant n’a pas été encore fixé puisque les négociations sont toujours en cours, la Turquie se positionne de façon stratégique au Maghreb et notamment en Algérie, le premier acheteur et importateur d’armes dans la région et en Afrique. Ce marché est dominé traditionnellement par la Russie, les Etats-Unis et la Chine. La Turquie vient grignoter des parts de marchés et son lobbying en Algérie prend une dimension prestigieuse grâce aux futures livraisons de ces drones militaires. L’affaire Bounouira était donc un véritable jackpot pour la Turquie.

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