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vendredi, avril 26, 2024

Enquête. Malgré 690 millions d’euros de budget, les hôpitaux algériens dans un état catastrophique : pourquoi ?

Peu d’Algériennes et d’Algériens le savent : des budgets colossaux sont consacrés aux hôpitaux de leur pays. Rien que pour les dépenses de gestion des établissements de santé, l’Etat algérien va consacrer en 2021 l’équivalent de 690 millions d’euros. Concernant les dépenses allouées au personnel des établissements de santé, elles sont estimées à près de 220 millions d’euros. C’est dire que l’Etat algérien ne lésine pas sur les moyens. Et pourtant, les hôpitaux algériens sont dans une situation catastrophique qui nourrit la frustration collective de tous les Algériens. Pourquoi ? Eléments de réponses. 

D’abord, il faut comprendre comment sont financés les hôpitaux en Algérie. Une contribution financière symbolique depuis 1995 est exigée des citoyens pour les consultations et les frais de séjour en milieu hospitalier. C’est ce qui fait que les soins sont totalement gratuits en Algérie. Alors le budget de fonctionnement des hôpitaux algériens comme tout le secteur de la santé publique provient essentiellement, de
deux sources :  l’Etat ,dont la part représente plus de 81% et la sécurité sociale (CNAS) qui apporte chaque année l’équivalent de 16% des financements. Les dépenses de personnel et de médicaments représentent environ 80% de la dotation budgétaire accordée annuellement par l’Etat algérien aux hôpitaux. Quant au budget d’équipement, à savoir les investissements lourds comme la construction de nouveaux hôpitaux ou de nouvelles infrastructures sanitaires,  est entièrement à la charge de l’Etat et ce budget varie d’une année à une autre. Ces dernières années, ces investissements lourds sont en baisse continue à cause de la mauvaise situation financière du pays.

Historiquement, l’Etat algérien, face à la demande d’une population, en grande partie démunie, institue la gratuité des soins dans les structures publiques de santé à partir de janvier 1974. Au fil des années, cette gratuité a, malheureusement, connu une déviation de son noble objectif initial, notamment, par son application indiscriminée, sa gestion et les gaspillages observés.  Conjuguée à la crise économique des années 1990, celle-ci a conduit les pouvoirs publics à engager la révision des modalités de financement du système de santé. C’est ainsi que le concept de contractualisation a pris naissance à partir de 1992.

Partant de ce principe, la contribution des organismes de sécurité sociale au budget des établissements publics de santé a été mise en œuvre sur la base de rapports contractuels liant la sécurité sociale au Ministère de la Santé. les dépenses de prévention, de formation, de recherche médicale et les soins prodigués aux démunis non assurés sociaux sont restés à la charge du budget de l’Etat. La concrétisation de ces dispositions, simples dans l’énoncé, a été entamée en 1995 et a nécessité des travaux préparatoires, longs et complexes; elle a rencontré une certaine lenteur dans l’adoption des projets de textes
réglementaires proposés.

Malheureusement, ces réformes ambitieuses n’ont pas été suffisantes pour moderniser le système de santé algérien ni les hôpitaux publics qui sont pris d’assaut par un nombre de plus en plus élevé de patients. L’explosion des maladies chroniques dans la pays a augmenté la pression et la charge sur les hôpitaux algériens. En 2007, au moins 10% de la population algérienne, un peu plus de trois millions de personnes, était déjà touchée par les maladies chroniques. Certaines personnes souffraient de plusieurs maladies chroniques. Les plus répandues sont l’hypertension artérielle (41.8%), le diabète (20.1%), les maladies cardiovasculaires (16.5%), l’asthme (11.5%), les maladies articulaires (10.6%). Les personnes âgées étaient les plus touchées et les plus exposées. Et depuis, la prévalence des maladies chroniques n’a pas cessé d’augmenter de manière « sensible » avec l’âge, notamment auprès des personnes âgées de 60 ans et plus. Depuis 2016, le nombre des maladies chroniques a dépassé les 5 millions de personnes.

L’explosion démographique a encore aggravé les déséquilibres d’un système sanitaire qui n’a pas progressé pour combler les besoins importants de la population algérienne. Ces dernières années, l’Algérie fait plus d’un million de bébé par an !

Avec cette explosion démographique, l’Algérie a vécu ce que les spécialistes une transition épidémiologique et son lot de nouvelles maladies telles que le développement de l’obésité, qui bien qu’ayant pris des proportions alarmantes, ne font l’objet d’aucune
préoccupation de la part des acteurs. En amont de ces phénomènes, il apparaît clairement que des changements du mode de vie, des comportements alimentaires et de l’activité
physique, et de l’environnement en général, se sont opérés en Algérie.

Dans ce contexte, il faut redéfinir aujourd’hui les priorités et les enjeux en terme de santé, et mettre au point des indicateurs pour mesurer les inégalités et les nouveaux besoins de santé de la population. Les structures de soins inhérentes, y compris la prise en charge des handicaps et les soins palliatifs, sont à mettre en œuvre. Les programmes de lutte contre les maladies chroniques restent entièrement à mettre en place. De nouvelles pistes de travail telles que la nutrition, la sécurité alimentaire, la santé mentale et les études analytiques dans le domaine des cancers, sont à explorer. Si le système de santé est face à de nouvelles priorités, il a encore à renforcer les programmes de lutte contre les maladies transmissibles ainsi que la politique nationale de population.

Dans ce contexte, le manque de moyens financiers qui se répercutent directement sur la quantité et la qualité des prestations attendues par le citoyen, compromettant ainsi le fonctionnement normal des établissements qui sont obligés du coup de réduire les programmes de prévention de population et de maintenance. Ce qui entraîne une diminution de l’accès aux soins.

D’autre part, force est de constater que les gestionnaires des établissements publics de santé prennent en Algérie parfois des décisions en décalage avec les nouveaux textes édictés par d’autres départements ministériels (Finances, Fonction publique…). Ces constats montrent que les mesures de redressement nécessitent une double approche qui doit concerner les aspects proprement sectoriels, mais également faire appel à d’autres secteurs ministériels.

En guise de conclusion, le financement du système de santé algérien d’aujourd’hui qui est basé principalement sur des dotations budgétaires de l’État, d’une contribution forfaitaire des organismes de sécurité sociale et d’une participation des ménages n’est plus adapté aux besoins actuels de l’Algérie.  Pour faire face aux nouveaux besoins de la population dans les prochaines années il faudra mobiliser d’autres sources de financement supplémentaires ou gérer de manière rationnelle celles qui existent déjà.

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1 تعليق

  1. Avec ces budgets colosaux consacrés à nos hopitaux il faut savoir, que les équipements pour équiper nos hopitaux ont tous étaient détourner depuis au moins 30, ils sont revendus de l’autre coté des frontières. des appareils de cardiologie et d’autres appareils y compris les médicaments qui sont détournés et revendu aux pharmaciens je prend comme exmple un tous petit exemple dans les années 80, le vaccin anti-D pour les femmes qui ont le rhésus A négatif et bien ce vaccin on doit le faire avant les 72h à la femme qui vient d’accoucher avant 72 après son accouchement et normalement il doit y avoir dans chaque hopital car l’état finance ce genre de vaccin et je me rapelle à Annaba la soeur de ma voisine qui est gynécologue à l’hopital d’annaba me la dit clairement, on nous a livrer un contenaire de vaccins seulement il l’ont détourner et il y des femmes qui sont mal suivies par leur médecin qui ne leur ont jamais parler de ce vaccin alors quelles ont le rhésus A négatif et le fait quelles n’ont jamais fait ce vaccin et bien après leur premier enfant, les autres grossesses et bien soit le bébé meurt dans le ventre, soit il nait avec un handicape et il y avait plusieurs femme hospitalisées dans cette hopital, l’une avec le bébé mort depuis 4 mois dans son ventre, d’autres avec d’autres complications , quand aux autres détournements , le sérume, les seringues, le valium et la liste est longue.
    Une fois les cliniques privées ont commencer à pousser sans aucune normes et bien les détournements ont prit de l’ampleur car les employés des hopitaux, du simples employés au plus haut responsables détournent ces médicaments financés par l’état et les revendent à ces cliniques privés voilà pourquoi la plupart du temps il y a un manque de médicament dans nos hopitaux
    Pire encore, une infirmière à l’hopital Mustapha qui vit aujourd’hui au USA et bien à chaque fois quelle se rend chez un RAQUI à Oued Roumane elle lui emmène un sac dans lequel il y a au moins 50 sachet de sérum voilà comment nos hopitaux sont dans cette situation quand à la compétence , depuis les années 80 il y a un médecin sur dix qui est un vrais médecin avec de vrais diplomes sinon le reste ils sont médecins sans le BAC et avec des notes qui obtiennent grace à la tchipa ils payent il obtiennent les meilleurs notes.