19.9 C
Alger
vendredi, avril 26, 2024

En 2021, les salariés algériens ont payé l’équivalent de 5,7 milliards de dollars d’impôts alors que les entreprises ont payé uniquement l’équivalent de 2,2 milliards

Cette situation symbolise parfaitement le déséquilibre et l’irrationalité de l’économie algérienne. En 2021, les salariés algériens ont payé presque trois fois plus d’impôts que les… entreprises ! C’est une situation inédite rarement égalée à travers le monde entier. En effet, en 2021, l’Impôt sur le salaire global (IRG) sur les salaires des Algériens a permis au Trésor Public d’encaisser pas moins de 796,67 milliards de Da, soit l’équivalent de 5,7 milliards de dollar, alors que l’impôt sur les bénéfices des sociétés a uniquement rapporté 307,66 milliards de Da aux caisses du pays, soit l’équivalent d’à peine 2,2 milliards de dollars. 

C’est tout simplement absurde. Des salariés qui rapporte beaucoup plus d’argent que les… entreprises qui sont elles-mêmes censées créer des richesses et rapporter de la croissance économique au pays. Ces chiffres ont été confirmés officiellement et révélés ce mardi 9 novembre par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF 2022) à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance plénière présidée par  Brahim Boughali, président de l’APN, en présence de membres du gouvernement algérien.

Ces données démontrent que l’économie algérienne est profondément déstructurée car elle ne dispose d’aucun processus réel de création de richesses. C’est une économie qui prend de l’argent aux travailleurs au lieu de leur offrir des revenus pour leur permettre de  s’épanouir dans leur propre pays.

En 2021, comme lors des précédentes années, l’impôt sur le revenu global (IRG), l’impôt direct qui s’applique aux revenus et profits des personnes physiques comme les travailleurs algériens, s’impose toujours comme la première et principale source des recettes fiscales de l’Etat algérien. Oui, l’IRG sur les salaires des Algériens est bel et bien la première source des recettes fiscales du pays loin devant les entreprises, les importateurs ou les commerçants.

Le 23 mars dernier, Aymen Benabderrahmane avait lui-même reconnu que cette configuration financière de l’économie algérienne est anormale et injustifiée. Il avait indiqué à ce propos que l’IRG sur salaires représente 43 à 45% des revenus de la fiscalité ordinaire de l’Etat. Il avait qualifié ce taux d' »énorme » et « handicapant » pour la masse de population fonctionnaire et employée. Mais au-delà de l’avenu, rien n’est fait pour remédier à cette anomalie. Pourquoi ? Parce que l’Algérie n’a jamais su se doter d’une économie basée sur des entreprises prospères et dynamiques. Aucun climat d’affaires n’est favorable à l’entreprenariat et les conditions politiques ne sont pas encore réunies pour garantir la stabilité institutionnelle du pays.

Rappelons enfin que le salaire en Algérie est imposable à l’IRG à partir du montant de 30.000DA mensuellement. Si vous êtes un salarié célibataire ou marié avec ou sans enfant, vous bénéficiez en Algérie d’un abattement de 40%. Toutefois, cet abattement ne peut être inférieur à 12000DA/an ou supérieur à 18 000DA/an (soit entre 1000DA et 1500DA/mois).

Concernant l’exonération totale de l’IRG, elle ne s’applique que sur les revenus qui n’excèdent pas 30.000 dinars. L’IRG est fixé à 30 % pour les salaires inférieurs à moins de 120 mille Da et atteint les 35 % pour les salaires dépassant les 120 mille Da.

 

 

 

dernières nouvelles
Actualités