De la prison encore et toujours. A El Bayadh, au sud-ouest du pays, un militant du Hirak et internaute a été condamné à la prison ferme pour un simple post sur Facebook dans lequel il critique très légèrement les forces de la gendarmerie nationale en lançant un appel solonnel au Wali d’El-Bayadh.
Ni écart de langage, ni diffamation, ni injures et pourtant, le jeune Mustapha Messaoudi, l’un des visages du Hirak à El-Bayadh, a été condamné hier dimanche dans un procès expéditif organisé en comparution immédiate à 18 mois de prison ferme pour cette même publication sur Facebook ! C’est totalement inédit d’autant plus que Mustapha Messaoudi n’avait même pas appelé à des manifestations ou à l’organisation d’actions de protestation hostiles aux autorités algériennes. Son post sur Facebook se résumait à un appel lancé au Wali d’El-Bayadh, située à plus de 500 KM au sud ouest d’Alger, lui demandant d’intervenir afin de mettre fin à certaines brimades dont furent victimes des enseignants de la part de quelques membres de la gendarmerie nationale.
Cet appel a valu au jeune militant Mustapha Messaoudi 18 mois de prison ferme. Le sort malheureux réservé par la justice algérienne à ce concitoyen a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et plusieurs avocats membres du comité national de libération des détenus (CNLD) se sont mobilisés pour défendre la cause de Mustapha Messaoudi dans l’espoir d’obtenir sa remise en liberté.
Rappelons enfin que le premier jour de ce mois du Ramadan, la wilaya d’El-Bayadh a été le théâtre de l’oppression à l’encontre des militants du Hirak. L’activiste et membre du bureau de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) d’El Bayadh, Mohamed Lagari, avait été placé sous mandat de dépôt le premier jour du Ramadan à la suite de la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux où Mohamed Lagari et un autre activiste ont dénoncé vigoureusement les affaires douteuses qui ébranlent la mairie d’El Bayadh. Mohamed Lagari et son camarade ont notamment dénoncé la gestion opaque des aides financières octroyées aux familles nécessiteuses à l’occasion du mois du Ramadhan.
