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vendredi, avril 26, 2024

Des hôpitaux saturés et débordés face au COVID-19 : comment la courbe des hospitalisations s’est aggravée en Algérie

Le nombre des hospitalisations des patients atteints de COVID-19 en Algérie a commencé à augmenter à partir du 26 mai dernier. Et depuis cette date-là, les hôpitaux algériens ont sombré dans un véritable cauchemar. C’est le constat que nous dévoile un rapport scientifique officiel et très approfondi de l’Institut National de la Santé Publique (INSP) obtenu par Algérie Part. Ce rapport sur la situation sanitaire en Algérie a été dressé à la suite d’une minutieuse enquête épidémiologique menée par les chercheurs de cet organisme étatique. 

L’INSP est, en effet, l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.

Algérie Part a obtenu au cours des investigations un rapport de l’INSP qui dévoile les dessous de l’évolution rapide et inquiétante de l’épidémie du COVID-19 en Algérie.  L’analyse des spécialistes de l’INSP a permis de retracer l’évolution du nombre de patients hospitalisés un jour donné avec une superposition du pourcentage de malades hospitalisés en réanimation pour les mêmes jours. L’étude de l’INSP s’est planché sur l’évolution de la pandémie du COVID-19 en Algérie à travers trois périodes. La première s’étale du 1er au 28 avril, la deuxième du 29 avril au 26 mai et la troisième du 27 mai au 24 juin. Il s’agit de périodes d’une durée de 28 jours pour les périodes 1 et 2, et de 29 jours pour la dernière.

Ainsi, entre le 29 avril et le 26 mai, les spécialistes de l’INSP ont noté que le nombre d’hospitalisations par jour s’est peu modifié avec un différentiel de 967 patients hospitalisés un jour donné entre les deux dates. Les chercheurs de l’INSP ont noté également un léger pic le 19 mai, jour où l’Algérie a enregistré le nombre maximal de patients hospitalisés pour cette période (4 088). Le pourcentage de patients admis en réanimation a, par contre évolué en dents de scie, avec des valeurs qui ont varié entre 2,8 % (le 06 mai) et 5,6 % (le 26 mai).

En revanche, à  partir du 27 mai jusqu’au 24 juin, les spécialistes de l’INSP ont observé une augmentation progressive et constante du nombre de patients hospitalisés pour Covid-19, un jour donné, à l’exception du 16 avril. Durant cette période, il a été enregistré un différentiel de 4 116 hospitalisés entre la 26 mai et le 24 juin. Ainsi au 26 mai, 3 845 patients étaient hospitalisés pour une infection Covid-19. Au 24 juin, ce nombre est de 7 961, soit un doublement du nombre d’hospitalisés. Cela signifie que les hôpitaux algériens ont vu à partir du 26 mai que la pandémie commençait à faire beaucoup de dégâts puisque l’affluence des patients sur les unités COVID-19 devenait massive et montait crescendo.

La seule nouvelle rassurant est, durant la même période, la proportion de patients admis en réanimation qui a chuté pour se stabiliser autour de 3 %. Au 24 juin, ce pourcentage est de 3,5 %. Mais le rapport de l’INSP n’explique pas les raisons de cette chute car il est probable, comme nous l’affirment plusieurs sources médicales, que les hôpitaux algériens refusaient d’admettre des patients atteints de COVID-19 en réanimation faute de matériel garantissant le placement sous respiration artificielle de ces patients. Ce paramètre fausse totalement les calculs et les études sur l’évolution de la pandémie du COVID-19 en Algérie.

Néanmoins, on peut conclure que la comparaison des trois périodes étudiées par l’INSP, comprises entre le 1er et le 28 avril, puis le 29 avril au 26 mai, et entre le 27 mai et le 24 juin permet de mettre en exergue un certain nombre de points. Ainsi à l’échelle nationale, on observe une augmentation significative du nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 un jour donné, et ce de manière continue depuis le 6 mai avec une accélération plus importante à partir du 26 mai. Cette évolution est marquée simultanément par une hausse de la mortalité et par une augmentation du nombre de cas dépistés uniquement par scanner thoracique, à savoir la méthode appelée TDM, qui a pratiquement doublé entre les 26 mai et le 24 juin.

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