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samedi, avril 27, 2024

COVID-19. Retour des marches du Hirak : Attention au danger des mesures sanitaires préventives oubliées

Des milliers d’Algériennes et d’Algériens ont repris les marches contestataires du Hirak après une « pause » qui dure depuis fin mars 2020. Brisant le mur de la peur et déjouant les pièges des dispositifs de la répression policière et judiciaire, les manifestations populaires ont repris depuis la marche grandiose du Hirak à Kherrata le 16 février dernier pour aboutir ensuite aux immenses rassemblements populaires observés hier le lundi 22 février. 

Il est totalement légitime que les Algériens expriment leur colère et se mobilisent pour  sauver l’avenir de leur pays en militant activement contre l’un des régimes autoritaires et les plus controversés du monde. Cependant, la légitimité de la cause du Hirak ne doit pas primer sur la nécessité de continuer à préserver la santé publique face à la menace que représente encore et toujours la COVID-19. Les deux causes nobles sont totalement conciliables et il est possible de poursuivre l’engagement en faveur du Hirak en observant les gestes barrières et les mesures sanitaires préventives. Or, malheureusement, force est de constater que les récentes grandioses marches ayant regroupé dans les rues de toutes les grandes villes du pays des centaines de milliers, voire des millions de concitoyennes et concitoyens, ont cruellement pêché par un inquiétant manque de vigilance à l’égard de la pandémie de la COVID-19 puisque la majorité écrasante des manifestantes et manifestants ne portaient pas le masque de protection.

Contrairement à ce que laissent entendre les autorités algériennes qui versent dans le mensonge depuis le début de la pandémie au mois de mars 2020 pour redorer le blason terni et répugnant du régime au pouvoir, l’épidémie de la COVID-19 n’a jamais disparu sur le territoire national. Elle a reculé régulièrement. OUi. Mais elle a aussi enregistré plusieurs hausses vertigineuses et des pics dangereux. Privé d’une culture scientifique solide et n’ayant jamais fait preuve de la moindre transparence dans la gestion des affaires publiques, le régime algérien a toujours communiqué des chiffres étonnement bas par rapport aux autres pays méditerranéens pour clamer les angoisses de l’opinion publique consciente de ses échecs dans l’édification d’un système sanitaire conforme aux normes internationales.

La réalité est, malheureusement, totalement différente. Prenons les chiffres de l’organisme le plus fiable et sérieux de l’Etat algérien : l’Institut National de la Santé Publique (INSP). Cette source a expliqué dans son dernier rapport sanitaire qu’entre le 12 et 18 février dernier, la wilaya d’Alger a observé une hausse des notifications des cas positifs au COVID-19 estimée à 51,7 % ! C’est une augmentation inquiétante. Elle n’est pas dramatique comme ailleurs dans les pays les plus touchés du pourtour méditerranéen. Mais elle demeure préoccupante car elle peut déboucher sur une situation épidémiologique alarmante.

A l’est du pays,  trois wilayas observent également une augmentation hebdomadaire du nombre de nouveaux cas ; ce sont Jijel (de 27 à 42 cas), El Tarf (de 15 à 17 cas) et Khenchela (de 4 à 8 cas).  Et à l’ouest du pays, deux wilayas connaissent toujours des augmentations des nouveaux cas positifs. Il s’agit de Tlemcen qui passe de 30 à 33 cas et Sidi Bel Abbès de 28 à 31 cas. Pour l’heure, la situation demeure contrôlable en Algérie. Mais, cette situation peut dégénérer si la vigilance de la population n’est plus à l’ordre du jour.

Il est donc urgent et indispensable que le Hirak fasse preuve de sens de responsabilité en insistant sur le port des masques pour les manifestants qui participent aux manifestations populaires. C’est une question de civisme dont doivent faire preuve les manifestants du Hirak. Sinon le régime algérien ne manquera pas de leur faire ce procès d’intention au risque de discréditer la noblesse de ce mouvement de contestation populaire.

 

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