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vendredi, avril 26, 2024

COVID-19. En pleine 3e vague, chute inquiétante de l’utilisation des tests de dépistage PCR en Algérie

Inquiétant et intrigant. Face aux ravages de la 3e vague de l’épidémie de la COVID-19, l’Algérie n’a pas jugé utile de renforcer ses capacités de dépistage sanitaire. Preuve en est, l’utilisation des tests de dépistage PCR, les tests les plus fiables scientifiquement pour détecter le SARS-CoV-2, est en nette diminution en Algérie et ce depuis le début du mois d’août. 

Les chiffres sont éloquents. Entre le 14 et 20 août dernier, les cas confirmés par la méthode de diagnostic RT-PCR représentent à peine 40,7 %  de l’ensemble des cas déclarés positifs au coronavirus COVID-19. Ce pourcentage représente une baisse par rapport à la semaine du 31 juillet au 06 août où cette proportion était de 44,7 %. En clair, l’utilisation des tests de dépistage PCR est de plus en plus faible en Algérie puisque plus de la moitié des cas confirmés n’ont pas été dépistés par ces tests considérés par la communauté médicale mondiale comme les plus fiables scientifiquement.

D’après le dernier rapport épidémiologique de l’Institut National de la Santé Publique (INSP), un organisme scientifique officiel relevant du ministère de la Santé et chargé de mener des enquêtes sanitaires sur le terrain pour déterminer l’ampleur précise des épidémies menaçant la santé publique dans le pays, toutes les régions en Algérie enregistrent une diminution du taux d’utilisation de la RT-PCR dans le diagnostic de l’infection Covid-19. De la même manière, les trois régions du Nord n’atteignent pas
le seuil de 50 %.

A titre d’exemple, dans les wilayas du Centre du pays, le taux d’utilisation de la RT-PCR continue de chuter avec 30,7 % au cours de la semaine du 14 jusqu’au 20 août dernier versus 35,7 % entre le 31 juillet et le 06 août. Quatre wilayas enregistrent un pourcentage d’utilisation des tests de dépistage PCR inférieur à 10 % ! Il s’agit d’Aïn Defla,  Médéa, Djelfa et Chlef. « L’utilisation de la RT-PCR continue de diminuer, le diagnostic par l’imagerie médicale étant majoritaire dans les trois régions du Nord tout en sachant que le diagnostic par les tests antigéniques n’est pas pris en compte dans » les statistiques officielles du ministère de la Santé en Algérie, fait remarquer à ce propos l’INSP.

Cela signifie clairement que l’Algérie se prive d’un outil scientifiquement très important pour tracer l’évolution de la circulation du virus. Un outil qui lui permet de dresser des statistiques fiables et transparentes sur les véritables conséquences de l’épidémie de la COVID-19 sur la santé publique. La diminution de l’utilisation des tests de dépistage PCR démontre un laisser-aller inquiétant de la part des autorités algériennes face aux ravages de l’épidémie. Et pour cause, en l’absence d’un outil de dépistage sanitaire fiable et scientifiquement fondé, le pays ne peut pas fournir des chiffres sérieux et rigoureux sur l’évolution de l’épidémie sur le territoire national et plusieurs cas contaminés ou graves échappent ainsi aux contrôles du système de santé.

Il faut savoir enfin que le test RT-PCR (dans le nez) est le test de référence sur le plan mondial pour dépister la maladie Covid-19. Les tests PCR peuvent être très précis, détectant le virus dans 95% des cas, soulignent à ce propos plusieurs études scientifiques internationales.

 

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