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vendredi, avril 26, 2024

Confidentiel. Tebboune souhaite procéder à un vaste remaniement ministériel la semaine prochaine : ira-t-il jusqu’au bout ?

Le Palais Présidentiel d’El-Mouradia travaille sur l’élaboration d’un vaste remaniement ministériel qui devrait être opéré au cours de la semaine prochaine,  a pu confirmer Algérie Part auprès de plusieurs sources concordantes. Plus de 7 ministres devraient être remplacés et changés. Et même l’actuel Premier-ministre, Aïmene Benabderrahmane, se trouve sur un siège éjectable, a-t-on pu confirmer auprès de nos sources. Cependant, Abdelmadjid Tebboune n’a pas encore pris de décisions définitives et ne semble hésiter encore car s’il veut aller jusqu’au bout de cette logique de changement, il devra bousculer les rapports de force qui configurent actuellement le fonctionnement du pouvoir algérien. 

Et pour cause, sur la liste des ministres partants, nous retrouvons des poids lourds de l’actuelle scène politique. Des personnalités politiques réputées pour jouir du soutien de plusieurs lobbys puissants au sein de l’institution militaire à l’image de Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne, et Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, deux ministres influents de l’actuel gouvernement qui ont été inclus parmi les ministres partants par Abdelmadjid Tebboune.

Selon nos sources, le Chef de l’Etat n’affectionne pas particulièrement Ramtane Lamamra avec lequel les relations sont superficielles, strictement professionnelles et quelques fois glaciales en raison de la proximité du chef de la diplomatie algérienne avec des décideurs influents de l’institution militaire. L’entourage d’Abdelmadjid Tebboune soupçonne, par ailleurs, Lamamra de nourrir des ambitions politiques présidentielles en prévision de la fin de mandat présidentiel en 2024. Il pourrait ainsi devenir un concurrent redoutable à Tebboune alors que ce dernier ambitionne de briguer un deuxième mandat à la tête de l’Etat algérien.

D’autres ministres ont fortement déçu avec leur maigre bilan dans leur secteur comme le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, ou celui de l’agriculture, Mohammed Abdelhafid Henni qui risque d’être limogé de ses fonctions alors qu’il avait été nommé au gouvernement depuis à peine le 13 novembre 2021. Mais face à l’inquiétante crise alimentaire qui menace l’Algérie, Tebboune veut redonner du souffle à un secteur jugé stratégique en le confiant à une nouvelle personnalité capable de relever des défis de plus en plus difficiles à cause de la conjoncture mondiale marquée par les effets désastreux de la guerre Ukraine-Russie.

Plusieurs autres départements ministériels comme celui du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale ou de l’Education Nationale devront connaître des chamboulements. Kamel Rezig, ministre du Commerce, et le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, sont également dans l’expectative car beaucoup de voix s’élèvent dans l’entourage de Tebboune pour proposer leur remplacement alors que le Chef de l’Etat semble peu enclin à les « dégager » du gouvernement relativisant ainsi les critiques acerbes dont ces deux ministres font l’objet en raison de la mauvaise gestion de leurs secteurs respectifs.

Soulignons enfin que ce vaste remaniement ministériel est conditionné par une décision vitale pour la suite des évènements au coeur du sérail algérien. Il s’agit de la délicate question de la promotion que réclame depuis de longs mois l’actuel Chef d’Etat-Major de l’Armée Algérienne, Said Chengriha. Ce dernier désire être promu vice-ministre de la Défense Nationale pour hériter de la stature prestigieuse du défunt Ahmed Gaid Salah qui avait occupé ce poste politique sensible durant l’ère Bouteflika. Or, aucun consensus n’a été trouvé autour de la réponse que Tebboune doit apporter au « désir ardent » de Chengriha. Et l’avenir de ce dernier à la tête de l’Armée algérienne est, semble-t-il, lié à son accession à ce poste de Vice-Ministre de la Défense Nationale qui est censé renforcer son leadership et sa légitimité en tant que premier chef de l’institution militaire. Signalons en dernier lieu qu’aucun candidat pouvant remplacer l’actuel Premier-ministre, Aïmene Benabderrahmane, n’a été aussi clairement identifié et Tebboune peine à sélectionner les profils pouvant se montrer réellement à la hauteur des lourdes responsabilités de ce poste. Le profil de Brahim Merad, l’actuel Médiateur de la République, a tapé dans l’oeil de l’entourage de Tebboune.

Toutefois, cet ancien wali et ex-conseiller du Président de la République chargé des zones d’ombre ne risque pas de fournir les garanties nécessaires pour assurer le plein succès de sa mission à la tête d’un nouveau de gouvernement de crise qui devra gérer un pays confronté à de nombreuses problématiques socio-économiques et financières très complexes. Le futur Premier-ministre devra être une personnalité qui dispose de compétences avérées et d’une vision concrète pouvant « accoucher » d’un projet pour l’avenir du pays.  Tous ces paramètres risquent d’empêcher Tebboune d’aller jusqu’au bout de sa volonté de « changement profond » en le contraignant ainsi à prolonger le statu-quo qui cause tellement de tort à l’Algérie d’aujourd’hui.

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