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vendredi, avril 26, 2024

Confidentiel. Les factures réclamées par la CSCEC et les intrigants fréquents voyages de Beldjoud à Dubaï

La Grande Mosquée d’Alger a été officiellement réceptionnée le 29 avril 2019 après plus de 7 années de travaux qui ont coûté officiellement à l’Algérie plus de 1,2 milliards de dollars. Oui, « officiellement » parce que du côté chinois, un tout autre chiffre est avancé : il s’agit plutôt de 2 milliards de dollars. La différence entre les deux montants est énorme et jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir algérien n’a jamais révélé ou rendu public le moindre document comptable officiel pour rendre compte des dépenses réelles consenties pour ce méga-projet religieux considéré comme la troisième plus grande mosquée du monde après le sanctuaire Imam Reza (600 000 mètres carrés) à Mashhad, en Iran, et la grande mosquée du sultan Qabus (416 000 mètres carrés) à Muscat à Oman. 

Mais si les autorités algériennes et les partenaires chinois ne sont pas d’accord sur le coût réel de la Grande Mosquée d’Alger, c’est parce qu’il existe encore plusieurs malentendus entre les deux parties qui n’ont pas été entièrement résolus. Des malentendus qui concernent de nombreuses factures impayées restées en suspens. La CSCEC (China State Construction Engineering Corporation), la grande société chinoise qui était en charge des travaux de ce méga-projet, réclame jusqu’à aujourd’hui encore le paiement de plusieurs factures qui ont été contestées en 2020 par les autorités algériennes estimant qu’il s’agit de coûts qui n’ont pas été approuvés par le Maître d’Ouvrage, à savoir l’ANARGEMA (Agence Nationale de Réalisation et de Gestion de Djamaâ El Djazaïr). Mais le maître d’œuvre, à savoir la société chinoise CSCEC, persiste et signe : ces coûts ont obtenu le feu vert des autorités algériennes et ils sont liés à des travaux qui étaient indispensables pour achever la Grande Mosquée d’Alger dans les délais.

A la suite des fortes pressions chinoises pour obtenir le remboursement de ces frais, les autorités algériennes ont fini par déclencher une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de ces travaux destinés à achever la Grande Mosquée d’Alger en vue de sa livraison le 29 avril 2019. Qui paie quoi ? C’est en tentant de répondre à cette question que les services compétents en charge de ce dossier délicat, autour duquel le pouvoir algérien entretient la plus grande discrétion, ont découvert les fréquents et multiples voyages de l’actuel ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud à Dubai pendant la période durant laquelle il occupait les fonctions de secrétaire général du ministère de l’Habitat de 2016 à 2019.

Des fréquents voyages que les revenus de Kamel Beldjoud en tant que fonctionnaire de l’Etat algérien ne sauraient justifier. Des déplacements plus que douteux dans la mesure où l’ex-secrétaire général du ministère de l’Habitat était l’un des principaux interlocuteurs de la compagnie chinoise CSCEC, l’une des sociétés chinoises les plus choyées par le régime algérien durant ces 20 dernières années pour obtenir divers marchés onéreux dans le secteur du BTP.

Par ailleurs, les mêmes « contrôleurs » ont constaté que la famille de Kamel Beldjoud se rendait jusqu’à deux fois par an en Turquie. Des voyages qui coïncident avec des périodes durant lesquelles certaines entreprises turques obtenaient d’importants marchés avec le ministère de l’Habitat. Simple coïncidence ou… ? Algérie Part fera prochainement de nouvelles révélations sur ce dossier dans ses futures publications.

 

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