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samedi, avril 27, 2024

Chargé de la Révision de la Constitution et Auteur d’Obstruction à La Justice !

Ce Lundi 27 Juillet, une délégation du comité d’experts chargé de la révision de la Constitution a été reçu par le Président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune. Lors de cette entrevue le professeur Ahmed Laraba, Président du comité d’experts, a présenté au président de la République un exposé sur les travaux du comité et la méthode adoptée dans l’étude des propositions relatives à l’avant-projet de la mouture de la Constitution.

Si nos sources nous indiquent que la loi fondamentale algérienne sera soumise au parlement au mois de Septembre, et qu’un référendum sera tenu au mois de Novembre, plusieurs cadres de partis et certains acteurs politiques ayant fait des propositions et enrichissements pour la future constitution, doutent fortement que le calendrier proposé soit scrupuleusement respecté.

Il faut dire que la démarche de l’universitaire Ahmed Laraba ne ferait pas, selon les sources proches de ce dossier, l’unanimité au sein même du comité qu’il préside et n’ait pas réussi non plus à convaincre les plus hautes autorités du Pays. Et pour cause !

Suite à nos investigations, nous avons appris que ce professeur de Droit, auquel le Président a remis la tâche d’apporter des propositions pour l’élaboration d’une nouvelle constitution basée principalement sur le droit à la justice des algériennes et algériens, avait lui-même entravé l’exercice de la justice, avec l’aide de son amie et ancienne présidente de la cour de Tipaza…

Mr Laraba le sait très bien, en Algérie, la constitution algérienne impose que le pouvoir judiciaire est indépendant et qu’il s’exerce dans le cadre de la loi.

Les articles Art. 157 et 158 de la constitution indiquent clairement que, et le professeur de droit le sait pertinemment, le pouvoir judiciaire protège la société et les libertés, il garantit, à tous et à chacun, la sauvegarde de leurs droits fondamentaux.

Tout comme il ne peut ignorer que cette constitution, qu’il est chargé de faire évoluer, consacre que la justice est fondée sur les principes de légalité et d’égalité, qu’elle est égale pour tous, accessible à tous et s’exprime par le respect du droit !

Or dans notre enquête, nos sources nous ont présenté, dans un document que nous avons pu consulter, une longue liste d’avocat(e)s connu(e)s pour leur manque de probité avérée, ainsi que d’anciens magistrats recyclés en avocats et réputés pour leur pouvoir de  »persuasion » leur permettant de faire orienter les décisions de justices, et avec lesquels cet ancien professeur de l’Ecole Nationale d’Administration travaillerait…

Ces magistrats notoirement corrompus, et bien connus de la profession et des services de sécurité, auraient le pouvoir d’influer sur des dossiers de justice et des affaires de droit commun, pour aboutir à des jugements sur mesure, moyennant de grosses sommes d’argent que les avocats et les magistrats se partagent !

Dans une affaire récente et juste avant sa nomination au sein de la commission de la constitution, nos sources nous ont indiqué qu’usant de son statut de conseiller juridique de l’Etat algérien, Si Ahmed, comme il aime se faire appeler, serait personnellement intervenu dans une affaire de justice en cours au mois de Mars 2019, et ce avec la complicité de l’ancienne présidente de la cour de Tipaza, la sulfureuse Fatiha Boukhers.

Dans une affaire de droit commun,  »Monsieur Constitution » aurait exercé une énorme pression sur une jeune magistrate « Z.M » par l’intermédiaire de l’épouse de l’ancien Chef de la Gendarmerie Nationale Ghali Belkecir, afin qu’elle falsifie des rapports d’enquêtes concernant une personne proche, coupable et recherchée par la justice.

Le but étant de modifier les délibérés d’un arrêt et spolier la victime, un simple citoyen, de ses droits les plus élémentaires. Rien que ça !

Pour cet ancien professeur de l’école supérieur de la magistrature, l’exemplarité dans le respect du droit et de la justice ne devraient jamais être mis en doute. Tout comme les interventions dans des affaires en justice pour confectionner des jugements sur mesure pour ses amis, ne devraient jamais lui être reprochés, et ce par n’importe quel journaliste ou par un quelconque citoyen.

Mais pas en Algérie semble-t-il, ou les jugements sur mesure, qu’on nomme  »Jugements shoppings » se négocient pour les initiés qui savent faire jouer leurs contacts aux niveaux des tribunaux algériens.

Et pour des personnes comme Si Ahmed, ce serait encore plus facile…

Comment peut-on dans ces conditions croire ce personnage choisi pour élaborer une nouvelle constitution par le Président de la République, qui est de surcroît garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, alors qu’il agirait en contradiction même avec les principes défendus dans cette même constitution ?

Comment peut-on faire confiance à une personne pour mener un chantier aussi gigantesque que sensible pour l’avenir du Pays, alors qu’elle serait impliquée dans ce qui s’apparenterait à une obstruction à la justice, afin de rendre des jugements et des arrêts au mépris des lois et du droit ?

Se pourrait-il que l’armée ait eu vent de ces frasques, et n’accepterait plus de voir le projet de la nouvelle constitution entre les mains d’une personne qui s’amuserait à fouler du pied la justice de son pays ?

Une probabilité qui expliquerait bien mieux les retards qu’accuse cette nouvelle constitution, que l’argument fallacieux de la crise sanitaire qu’on a mis en avant…

Fabienne Outar

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