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vendredi, avril 26, 2024

Annaba : le principal responsable du service de lutte contre la COVID-19 démissionne parce qu’il en a marre de voir « les gens mourir sous ses yeux »

Enorme malaise à Annaba à cause des ravages de la 3e vague de l’épidémie de COVID-19 et de la désorganisation terrifiante des autorités sanitaires face à la détresse de la population locale. Le professeur Fouad Khalloufi, chef de service de pneumologie au sein du CHU Ibn Roch à Annaba a démissionné de son poste parce qu’il en avait « marre de voir les gens mourir sous yeux » alors que les soignants manquent cruellement de les moyens élémentaires pour accomplir leur mission et affronter les dégâts de cette 3e vague de l’épidémie de COVID-19. 

Insécurité, sous-effectif, services hospitaliers saturés, pénurie de l’oxygène médical, agressions multiplies et successives des familles des patients contre le personnel médical et paramédical, le professeur Fouad Khalloufi a fini par jeter l’éponge alors qu’il avait tout essayé pour sensibiliser les autorités publiques afin de débloquer davantage de moyens pour lutter plus efficacement contre cette 3e vague qui provoque des drames au quotidien.

Ce professeur a envoyé une vingtaine de correspondances au premier responsable du CHU d’Annaba, au directeur de la Santé et de la Population de la wilaya (DSP). Malheureusement, ces missives sont restées lettres mortes et aucune haut responsable n’a voulu assumer sa responsabilité pour tenter de soulager les souffrances des soignants livrés à eux-mêmes face aux effets désastreux de la 3e vague.

Avec un personnel médical et paramédical à bout de souffle, des patients qui meurent quotidiennement faute d’oxygène médical, l’impossibilité de transférer des patients gravement souffrants au service de réanimation car toute la ville d’Annaba, l’une des plus grandes villes du pays, dispose uniquement de 16 lits en réanimation médicale, etc., toutes ces conditions décourageantes ont fini par avoir raison du courage du professeur Fouad Khalloufi.

Selon nos investigations, il y a eu au moins 3 agressions lâches perpétrées contre les soignants du CHU d’Annaba en moins d’une semaine. Une médecin assistante au niveau du service des maladies infectieuses a été victime d’une agression sauvage qui a failli lui coûter des blessures très graves. Auparavant, un parent colérique d’un patient souffrant des formes les plus graves de la COVID-19 a tenté de saccager de pneumologie du CHU d’Annaba. Les familles désespérées et en colère des patients décédés dans des conditions déplorables et inhumaines peinent à comprendre que les soignants sont privés de tous les moyens humains et matériels pour pouvoir sauver des vies et affronter ce pic épidémique.

Le vendredi 6 août dernier, au moins 18 patients atteints de COVID-19 sont décédés dans ces conditions cruelles et face à un personnel hospitalier totalement impuissant. Le lendemain, le CHU Ibn Rochd d’Annaba a déploré la mort de pas moins de 21 autres patients souffrant notamment de l’insuffisance respiratoire. Plusieurs morts ont été également déplorés au niveau des hôpitaux d’El Hadjar et d’Ain Berda ou Chetaibi. Annaba pleure ses morts et ses soignants pleurent les larmes de leur corps parce qu’ils ne peuvent pas arrêter cette hécatombe.

 

 

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