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vendredi, avril 26, 2024

Ali Bensaad signe et persiste : « Belhimer, avant d’être ministre, a été en contact avec un militaire français de très haut niveau ayant le grade le plus élevé »

Ministre en Algérie et consultant auprès des institutions militaires… françaises ! C’est l’incroyable destin de l’actuel porte-parole du gouvernement algérien, et ministre de la Communication, Amar Belhimer. Ce dernier qui justifie l’emprisonnement des journalistes algériens en les accablant d’avoir été des correspondants de la « mauvaise » presse étrangère notamment française était en réalité l’un des consultants privilégiés du ministère français de la Défense nationale. Une pure schizophrénie. 

Ce dimanche 23 août, le chercheur algérien établi en France, Ali Bensaad, Professeur des universités et spécialiste du Monde arabe, Afrique, Moyen Orient ainsi qu’enseignant à l’Institut français de géopolitique, a publié un nouveau témoignage sur Facebook dans lequel il dit affirmer « solennellement, et je sais les risques que je prends des deux côtés, y compris là où je me trouve, que M. Belhimer, avant d’être ministre, a été en contact avec un militaire français de très haut niveau ayant le grade le plus élevé que je connaisse et s’occupant de produire la réflexion stratégique pour le ministère français de la défense ».

Cette nouvelle révélation d’Ali Bensaad vient discréditer dangereusement la crédibilité d’Amar Belhimer et porte le coup de grâce au discours hypocrite du régime algérien concernant le nationalisme et le patriotisme de ses décideurs qui l’oppose volontiers « à la manipulation de la main étrangère » qui serait derrière les activistes et opposants algériens.

Le témoignage d’Ali Bensaad est plein de lucidité et lance un débat incontournable en Algérie. Celui de la crise morale profonde dans laquelle se retrouve en ce moment le régime algérien.

« Je ne m’empresserai pas de parler comme le font M. Belhimer et le pouvoir de « Haute trahison » contre Khaled Drareni. Je ne suis pas de ceux qui condamneraient le dialogue entre militaires et civils et des deux côtés de la Méditerranée. Au contraire. Mais dans la transparence. Après tout, que ces notes et la participation de M. Belhimer aient pu arriver à la connaissance d’un certain nombre de chercheurs dont moi, signifierait que cet officier n’a pas jugé les choses suffisamment délictuelles pour les entourer d’une forte protection. Mais alors que M. Belhimer s’en explique ou qu’il cite cet officier comme témoin de moralité. En quoi ces échanges de Belhimer dont je ne veux pas douter qu’ils étaient strictement intellectuels, étaient moins dangereux que les relations de M. Drareni avec « SOS racisme » et « Reporters Sans Frontières » », explique ainsi Ali Bensaad d’après lequel il ne veut surtout pas se retrouver dans la posture de celui qui « balance » des vérités scandaleuses sur les personnalités du régime algérien.

« Je suis pour le débat sur le terrain politique mais j’ai aussi pris le parti de « balancer ». Je me suis astreint à « balancer », parce que le pouvoir veut enfermer les Algériens dans un univers mental factice construit par lui et qu’il contrôle. Il n’aime pas les faits qui contredisent cet univers, il n’aime pas quand la réalité fait irruption. Il agit de la même façon qu’un dangereux pervers qui, pour abuser de sa victime, l’enferme mentalement dans un univers qu’il construit avec des dangers et des peurs fantasmés pour lui faire accepter une soumission à sa propre violence. Chez nous, c’est la main de l’étranger, de préférence française, qui joue le rôle de l’ogre pour pousser la société à accepter la violence que le pouvoir exerce contre elle. C’est de cette façon que les maffias ont pu devenir de vrais pouvoirs politiques et sociaux avec l’adhésion et la complicité de leurs victimes qu’ils « protègent » en les dépouillant tout en obtenant leur omerta. Contre cela, une seule parade, casser l’enfermement mental par la puissance des faits, par la force de la réalité, en dévoilant les fragilités, la duplicité et les contradictions des « protecteurs », en les mettant à nu, faibles comme ils sont. Voilà pourquoi je me suis astreint à « balancer » sur M. Belhimer », argue enfin Ali Bensaad dans son témoignage qui ne manquera pas de susciter une nouvelle vive polémique en Algérie.

Rappelons enfin que ces derniers jours plusieurs médias « de propagande » ont été actionnés pour défendre activement Amar Belhimer en le présentant comme « étant une victime d’un dénigrement infâme ». Cette propagande démontre enfin que le régime algérien a réellement paniqué face à ces révélations fracassantes sur son propre porte-parole aux accointances très controversées avec « une puissance étrangère ».

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