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samedi, avril 27, 2024

Algérie : le drame de la mauvaise connexion entre les universités et le monde économique

En Algérie, les universités demeurent totalement déconnectées du monde du travail, des activités de l’entreprise et du monde économique. Ce constat peut être illustré par des chiffres et données alarmantes sur le nombre de chercheurs algériens qui coopèrent avec des entreprises pour développer des projets scientifiques à forte connotation économique, à savoir des projets qui peuvent aboutir à des usages industriels pouvant ensuite créer des emplois. 

Algérie Part a confirmé au cours de ses investigations qu’il y a seulement 184 chercheurs algériens qui exercent au niveau de certaines entreprises économiques qui sont entièrement publiques. Oui, seulement 184 chercheurs algériens mènent des recherches ou des projets axés sur l’innovation en partenariat avec des entreprises. C’est un chiffre extrêmement bas qui reflète la quasi inexistence de passerelles entre les universitaires et les entreprises en Algérie.

Ces 184 chercheurs algériens collaborent au niveau de 5 entreprises étatiques algériennes Sonelgaz, Sonatrach, ENIE, Saidal et le Centre d’Études et de Services Technologiques de l’Industrie des Matériaux de Construction (CETIM),  filiale du groupe Industriel des ciments d’Algérie –GICA.

32 % des projets de recherches sur lesquels travaillent les chercheurs algériens sont l’électricité et le gaz. L’industrie Pharmaceutique constitue 27 % des activités de ces chercheurs algériens et l’électronique représente à peine 10 % de leurs activités.

Algérie Part a pu recueillir d’autres données encore plus troublantes sur la recherche scientifique en Algérie. En effet, le nombre de chercheurs permanents mobilisés dans les centres de recherche répartis à travers l’ensemble du territoire national ne dépasse pas les  2.107 chercheurs. Un nombre dérisoire pour un pays où la population dépasse les 45 millions d’habitants.

Il est à signaler, en outre, que le pays compte officiellement 1472 laboratoires spécialisés dans diverses filières scientifiques. Mais seulement 6 % de ces laboratoires sont spécialisés dans les sciences physiques et seulement 5 % d’entre eux oeuvrent pour les sciences mathématiques. L’Algérie compte également à peine 8 % de ses laboratoires qui s’intéressent à la Chimie. 24 % des laboratoires s’intéressent aux Sciences pour ingénieur.

En revanche, 23 % des laboratoires algériens sont spécialisés en sciences sociales et 15 % d’entre eux en sciences humaines et Arts. Su le papier, plus de 58 mille chercheurs universitaires sont affiliés à tous les laboratoires en activité en Algérie. Mais, en réalité, seulement 2.107 chercheurs se consacrent en permanence à leurs activités au sein de ses laboratoires.

Notons enfin que les projets cherchant à produire un impact socio-économique ne dépasse pas les 478 projets. Ce bilan est dramatique car il démontre que l’innovation est de plus en plus faible dans notre pays en dépit de tous les atouts matériels et humains existants. Et sans innovation industrielle, technologique ou scientifique, la croissance économique du pays est compromise et plombée. C’est ce qui explique en grande partie le sous-développement du pays.

 

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