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vendredi, avril 26, 2024

8,5 millions d’Algériens habitent dans des zones qui manquent de « gaz, d’électricité et d’eau »

Le poids de la crise financière qui touche l’Algérie depuis la première crise pétrolière de 2014 commence à peser très dangereusement sur le rythme et la qualité de vie des Algériens. Preuve en est, le gouvernement algérien vient de reconnaître officiellement qu’il y a plus de 5.000 zones d’ombre habitées par 8,5 millions d’Algériens ! Un chiffre tout simplement effarant qui fait froid dans le dos. 

Une zone d’ombre est une zone urbaine qui souffre de plusieurs déficiences comme l’absence d’une eau potable fournie 24 H sur 24 H, des coupures régulières d’électricité ou un mobilier urbain dévasté ainsi que des routes en très mauvais état sans oublier l’absence du réseau internet ou même d’un réseau d’assainissement des eaux usées conforme aux normes modernes. C’est le ministre de l’Intérieur qui fait ce constat amer en affirmant que la wilaya d’Alger compte à elle seule « 299 zones d’ombre » !

Hier lundi, en réponse aux préoccupations des membres de la Commission des Finances et du Budget à l’Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre de l’examen du projet de loi portant règlement budgétaire de l’Intérieur pour l’exercice 2017, Kamel Beldjoud a estimé qu’il « est tout à fait admissible que les difficultés dont souffrent ces zones dans la capitale ne sont pas du même degré que celles des zones situées dans l’Algérie profonde et qui ne disposent parfois même pas de besoins élémentaires tels que le gaz, l’électricité et l’eau ».

Le ministre algérien a essayé de rassurer face à cette situation très inquiétante qui démontre qu’en Algérie, la mal-vie ronge des millions de concitoyens et de concitoyennes. Pour rassurer, le ministre de l’Intérieur a affirmé que « nous œuvrons à concrétiser l’équité entre toutes les wilayas en fonction des spécificités de chacune d’elles ». Mais comment ?  

Plus de 2200 projets de développement ont été lancés, a fait savoir le ministre de l’Intérieur qui peine tout de même à convaincre car aucun détail concret n’a été fourni sur ces projets de développement local d’autant plus que la conjoncture financière du pays est dans le rouge et ne permet nullement de prendre en charge de façon sérieuse les besoins de ces 8,5 millions d’algériens souffrant des conditions de vie déplorables et désagréables.

Cette détérioration des conditions socio-économiques de ces 8,5 millions d’algériens est la conséquence directe de la détérioration aggravée de la situation financière de l’Algérie depuis 2014 année à laquelle, les cours du baril ont chuté sous le seuil symbolique des 60 dollars. Depuis cette année-là, les revenus pétroliers et gaziers de l’Algérie ont reculé de plus de 25 % chaque année Et depuis 2018, la production pétrolière de l’Algérie a baissé au-dessous de 1 millions de barils par jour. 2019, avec l’enclenchement du Hirak et le lancement du projet affolant du 5e mandat, l’Algérie entre dans une spirale d’instabilité politique qui perturberont encore fortement sa principale tirelire, la secteur  des hydrocarbures. Le recul de la production et des exportations s’aggravent et avoisinent les 30 %. L’Algérie perd des marchés gaziers européens et ses recettes en devises sont en chute libre. Début 2020, la pandémie du COVID-19 finit par paralyser l’économie algérienne plongeant ainsi le pays dans une paupérisation accélérée. L’addition très salée puisque ces 8,5 millions d’Algériens risquent de s’appauvrir encore plus dans les semaines, voire mois à venir et d’autres algériens risqueront de rejoindre les rangs de cette population souffrant d’un dangereux mal de vivre.

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