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vendredi, avril 19, 2024

Usine de Dessalement d’Eau de Tlemcen – Les Incroyables Ramifications Internationales de la Corruption Algérienne !1ère Partie.

L’usine de dessalement de Souk Tleta à Tlemcen est un projet de joint-venture avec Malakoff Berhad de Malaisie Malakoff Corp, le groupe malaisien qui a décroché en 2007 la construction de la centrale de dessalement, et la société publique Algérie Energy Corporation (AEC), une entreprise publique, lancée en 2001 par Sonatrach et Sonelgaz à parts égales, et qui depuis 2019, appartient exclusivement à Sonatrach. 

L’usine de dessalement, dont la construction avait coûté 251 millions de dollars, a toujours tourné en sous-régime avant de tomber totalement en panne en 2016.

Usine de dessalement Souk Tleta – Tlemcen

Les groupes malaisien Malakoff et singapourien Hyflux, qui l’ont construite avaient dès l’origine rencontré de nombreux problèmes dont celui de la turbidité de l’eau. Mais ce n’était là que le début, bien plus grave allait remonter à la surface…

Une affaire de surfacturation d’équipements, instruite depuis 2014 par la justice algérienne, pourrait coûter plus de 4 milliards de dinars de pénalités à Almiyah Attilemçenia (AAS-spa), l’affaire n’étant pas encore définitivement close.

Cette procédure judiciaire pour « violation à la réglementation des changes »concerne des équipements livrés par le singapourien Hyflux, dont des membranes de dessalement, et qui auraient été surfacturés d’environ 27 millions de dollars !

La société de traitement de l’eau Hyflux, qui est depuis en difficulté financière, a déclaré au mois de mars 2019 qu’elle avait fait l’objet d’une demande d’arbitrage de la société algérienne de l’énergie (AEC) concernant son usine de dessalement d’eau de mer en Algérie.

La demande, déposée auprès de la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris, concerne des différends entourant plusieurs accords relatifs à l’usine datant de 2007. L’Algérie demande 80 Millions d’Euros de dédommagement pour des manquements et négligences dans la conception, l’exploitation et la maintenance de l’usine de dessalement de Tlemcen. Mais ce n’est là que la partie apparente du scandale…

La société espagnole d’origine basque Elecnor, un des principaux groupes à l’échelle mondiale dans les domaines du développement, de la construction et de l’exploitation de projets, a participé en 2008 à ce projet d’usine de dessalement de Tlemcen, à travers la construction d’un réseau de transport d’eau par canalisation linéaire d’une longueur de 157 km, entre la station de dessalement de Souk Tleta et le réseau de distribution de la région de Tlemcen.

Pour décrocher le marché de la centrale d’alimentation en eau de Souk Tleta en Algérie et pour d’autres projets au Chili, la société Elecnor aurait payé au total 7,4 millions d’Euros au Vénézuélien Nervis Villalobos, ancien vice-ministre vénézuélien de l’énergie et du pétrole entre 2004 et 2006.

Selon les informations recueillies auprès du journal espagnol El Pais, Nervis Villalobos a facturé 3,9 Millions de d’Euros la compagnie énergétique basque Elecnor pour des services de conseil en Algérie via une de ses sociétés basées à Malte : Merol Ganem Developments Limited, à travers deux factures émises en 2011 et 2012.

Merol Ganem Developments Limited avait été créée en Octobre 2009 avec un capital social de 1250 euros avec pour siège Villa Gauci, Mdina Road à Balzan…

Arrêté à Madrid en 2017 à la demande des États-Unis pour avoir fait partie d’un projet de blanchiment d’argent et de corruption à travers la filiale américaine de la principale société d’État vénézuélienne, Petróleos de Venezuela SA (PDVSA), Villalobos fait l’objet, selon la presse espagnole, d’une enquête judiciaire lancée par les autorités de la principauté d’Andorre, sur des affaires de commissionnements illégales à des entreprises étrangères, mais fait également face à des accusations de corruption devant les tribunaux aux États-Unis et en Espagne.

Rappelons que pour ce même projet, et faisant suite à une plainte déposée par la société singapourienne Hyflux en 2019, le procureur de la République près de tribunal de Tlemcen, avait convoqué les frères Kouninef, dans le cadre d’enquêtes préliminaires sur les contrats d’achats douteux liés à la station de dessalement de souk Tleta ainsi que pour les faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger estimés à plus de 08 millions de dollars.

Le 21 Juin 2020, la Société Hyflux à travers, Hamid Hamraoui, son PDG Europe et Afrique du Nord, avait déclaré que la société singapourienne subissait de actes de malveillance et de sabotage par la partie algérienne !

Une bien surprenante histoire qui donne corps à la corruption en Algérie et ses ramifications à l’international avec la complicité de responsables aussi bien algériens qu’étrangers…

Mais quelle est donc la nature du lien entre l’ex Ministre vénézuélien Villalobos et la partie algérienne en charge de l’usine de dessalement de Tlemcen, qui a permis le versement d’une commission de plusieurs millions de dollars par la société espagnole qui a décroché le contrat canalisation ?

Vous le saurez dans nos prochaines publications. A suivre…

Y.F.Cheikh

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