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vendredi, mars 29, 2024

Une étude internationale démontre que l’Algérie ne pourra pas substituer les biens étrangers par la production nationale

L’Algérie est condamnée à demeurer dépendante de ses importations à l’étranger. Néanmoins, cette dépendance va durer à court-terme car le pays n’est pas prêt encore à substituer les biens étrangers par la production nationale. C’est la conclusion à laquelle a abouti une évaluation approfondie menée par une récente étude réalisée par le département des « Etudes Economiques » de la célèbre banque française BNP Paribas, considéré comme le 8ᵉ plus important groupe bancaire international, présent dans 65 pays dont l’Algérie depuis 2002. BNP Paribas a rapporté en 2021 un produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, de 46,2 milliards d’euros.

« La substitution des biens étrangers par la production nationale apparaît difficilement réalisable à court terme, le regain d’activité économique, même modéré, devrait se traduire par un gonflement des importations, ce qui va continuer d’alimenter les
pressions baissières sur le Dinar algérien », a constaté ainsi cette étude.

La dépendance vis-à-vis des importations est une maladie complexe de l’économie, diagnostique cette étude laquelle remarque que « les comptes extérieurs restent structurellement fragiles, en raison de la très forte dépendance du pays aux
exportations d’hydrocarbures, mais aussi de son manque d’attractivité (les investissements directs étrangers n’excèdent que très rarement 1% du PIB) ».

D’autre part, l’Algérie peine à développer une production nationale en raison de « l’étroitesse du tissu industriel ». Ce qui va nécessiter aussi « un niveau d’importations difficilement compressible », expliqua l’étude de la BNP Paribas. En effet, la faiblesse de l’industrie locale en Algérie affaiblit le niveau de la production nationale et ne favorise nullement l’émancipation de l’Algérie vis-à-vis de sa dépendance aux importations.

Dans ce contexte, toutes les mesures de lutte contre les importations seront vaines et n’auront aucun impact significatif sur la réduction des importations du pays. « Les autorités ont introduit plusieurs mesures depuis 2015 pour réduire les importations, que ce soit au travers de quotas, de barrières non-tarifaires ou de la dépréciation de la monnaie », indique encore cette étude d’après laquelle la baisse actuelle des importations de l’Algérie sera momentanée et elle risque de s’estomper dans les prochains mois si, par malheur, les cours mondiaux des hydrocarbures sont tirés vers le bas.

« Cette contraction des importations est à double tranchant. En effet, deux tiers de cette
chute entre 2014 et 2020 résulte de celle des achats de biens d’équipements ou de produits de consommation non alimentaires, avec des effets négatifs sur l’investissement et l’inflation », relève enfin l’analyse consacrée aux récentes évolutions de l’économie algérienne par les économistes du Département des Etudes Economiques de la BNP Paribas.

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