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samedi, avril 27, 2024

Une étude de la Banque Mondiale explique pourquoi l’Algérie ne profite pas beaucoup de la remontée des prix mondiaux du gaz naturel

Contrairement à ce que laissent croire les dirigeants algériens, l’Algérie ne profite pas beaucoup de l’actuelle explosion des cours mondiaux du gaz naturel sur les marchés internationaux. Et c’est une étude de la Banque Mondiale qui vient de démontrer ce constat. Cette étude a été publiée dans les colonnes du dernier rapport de la Banque Mondiale consacré exclusivement à la situation économique en Algérie et publié le 3 août dernier sous le titre « Renforcer la résilience en période favorable ». 

Cette étude nous apprend que les prix à l’exportation du prix du gaz naturel algérien suivent une dynamique distincte des prix de référence du gaz sur les marchés internationaux.  « Ainsi, si le prix de référence du gaz Henry Hub a gagné près de 50% entre le T2 et le T3-2021, le prix à l’exportation du gaz naturel algérien n’a augmenté que de 0,5% sur la même période (EIA, Banque d’Algérie) », indique ainsi cette source en expliquant que l’Algérie est prisonnière de ses contrats à long terme négociés avec ses principaux clients européens comme l’Italie et l’Espagne.

« En effet, ces prix sont établis contractuellement, parfois sur le long-terme, et sur la
base de négociations bilatérales avec les acheteurs », relève à ce propos la même étude de la Banque Mondiale laquelle signale également qu’il « n’existe pas d’information publique sur les mécanismes de fixation du prix du gaz algérien à l’exportation, ceux-ci sont présumés arrimés — du moins en partie — au prix du pétrole et s’ajuster à ce dernier avec un délai ».

Il faut savoir que les contrats long terme pour le gaz courent sur une durée de 20 à 30 ans la plupart du temps. C’est grâce à ces contrats que la majorité du gaz est acheminée vers l’Europe de la Norvège, de la Russie et l’Algérie.

Ces contrats sont considérés comme des achats sont de gré à gré (ou Over The Counter, OTC) parce que les transactions sont conclues directement entre le vendeur et l’acheteur. Les fournisseurs ne passant pas l’intermédiaire des marchés organisés du gaz. Cela signifie donc que les négociations se font de manière relativement opaque, contrairement aux échanges sur le marché ouvert. Si la majorité de l’approvisionnement en gaz naturel dans le monde se fait encore de cette façon, cette méthode est toutefois en perte de terrain.

Cette étude de la Banque Mondiale souligne enfin que les prix à l’export du gaz naturel en Algérie atteignent USD 6,4 /million btu en moyenne au dernier trimestre de 2021, USD 7,2 en moyenne au premier trimestre de 2022 et vont culminer ensuite à $7,7 à partir de mars 2022. « Compte tenu du maintien des prix du pétrole à un haut niveau au premier semestre 2022, il est également attendu que les prix à l’exportation du gaz algérien demeurent
élevés sur le reste de l’année 2022 », analyse enfin cette étude la Banque Mondiale d’après laquelle en 2022 les prix du gaz naturel exporté par l’Algérie vont augmenter entre 11 et 12 % au cours de cette année 2022.

 

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