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jeudi, mars 28, 2024

Une enquête universitaire internationale dessine le profil type du meurtrier en Algérie

La Revue de Médecine Légale a publié récemment une vaste enquête universitaire international qui dresse le profil type du tueur et meurtrier en Algérie. Cette importante publication scientifique trimestrielle est considérée comme une référence dans le monde scientifique concernant les dernières avancées, des référentiels et de la mise à jour des connaissances en médecine légale. Cette publication est éditée par les éditions Elsevier Masson, un prestigieux éditeur français spécialisé principalement dans les livres et revues médicales et scientifiques.

C’est dans les colonnes de la Revue de Médecine Légale que nous pouvons retrouver une enquête scientifique intitulée  « L’homicide en Algérie : étude exploratoire documentaire sur 604 dossiers d’enquêtes d’homicides ». Cette enquête a été réalisée par deux chercheurs de l’Université de Liège en Belgique et de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, une université francophone affiliée au réseau de l’Université du Québec au Canada. Ces deux chercheurs s’appellent  Boucif Souidia et Saïd Bergheulb

Cette enquête a planché sur les caractéristiques sociodémographiques des auteurs et des victimes des crimes en Algérie et la spécificité des homicides en Algérie. Et pour ce faire, les deux chercheurs universitaires ont mené une étude de terrain qui s’est basée sur le recueil de données documentaires des dossiers d’enquêtes de 604 homicides survenus entre 2011 et 2014 à travers l’ensemble du territoire algérien.

Et les données examinées par cette vaste enquête indiquent un profil type de meurtrier qui se distingue par les caractéristiques suivantes : homme entre la vingtaine et la trentaine, célibataire, sans emploi, impulsif, peu instruit, pauvre, consommateur d’alcool, utilisant l’arme blanche et caractérisé par des motifs de nature expressive. Il s’agit visiblement des principaux traits distinctifs du tueur classique en Algérie. C’est dire que les criminels algériens sont influencés énormément par les conditions de vie dans lesquelles ils ont évolué. A en croire cette étude universitaire, la pauvreté, la misère sociale et l’alcoolisme ainsi que les stupéfiants sont les principales sources de la criminalité en Algérie.

La même enquête a planché sur le rôle des femmes dans la criminalité.  « Les femmes constituent une proportion beaucoup plus importante de victimes, notamment dans les homicides passionnels et conjugaux », nous apprennent ainsi les deux chercheurs universitaires de l’Université de Liège et du Québec. « Quand les femmes tuent, elles le font habituellement au sein de la famille, essentiellement pour se venger de leur partenaire intime ou par crainte de la répréhension de la famille », indiquent enfin la même étude qui a formulé ces conclusions après avoir épluché les circonstances du crime (mobile, lien victimologique, mode opératoire, lieu et moment du crime) et en analysant de nombreuses caractéristiques socio-démographiques des victimes et des auteurs (sexe, âge, niveau d’instruction, situation matrimoniale et professionnelle, mode de vie).

 

 

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