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vendredi, avril 19, 2024

Un tiers du parc immobilier algérien est concerné : les logements dégradés, un danger majeur pour la santé des Algériens

Les logements dégradés représentent une problématique délicate et sensible en  Algérie. L’Algérie a subi une urbanisation rapide, massive et disparate. S’y côtoient des constructions modernes et planifiées, des ensembles auto-construits, spontanés, et des quartiers anciens, datant de la fin du XIXe siècle au début des années 1970. Le bâti de ces derniers est aujourd’hui lourdement dégradé. Un tiers du parc immobilier algérien est concerné et près de 20 % des logements de la wilaya d’Alger (collectivité territoriale), nous apprennent à ce propos des données recueillies par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). 

Il s’avère que cette dégradation et dévalorisation progressives du patrimoine urbain compromet dangereusement la santé de la population algérienne. Plusieurs études internationales ont démontré que des logements de mauvaise qualité produisent un un impact dévastateur sur la santé mentale. Quand il est dégradé, le logement ne remplit pas ses fonctions sociales et individuelles. Il y a alors atteinte à la santé, absence d’ancrage, non-protection de l’intimité, ont constaté plusieurs études menées dans des pays développés.  Dans les pays européens, un habitat est qualifié d’indigne quand il est impropre par nature à cet usage et dont l’état expose les occupants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé.

Lorsqu’un logement est délabré, il devient insalubre. Et dans ce contexte, il peut provoquer ou accentuer de nombreuses pathologies comme le saturnisme lié aux peintures au plomb dégradées, des maladies respiratoires liées à l’humidité et au manque d’aération, des maladies infectieuses favorisées par des équipements sanitaires insuffisants, le mal-être et troubles psychiques en cas de logements trop exigus ou sans ouverture sur l’extérieur, accidents domestiques accrus par la présence d’installations électriques défaillantes, par l’instabilité de planchers, plafonds, escaliers.

L’état d’abandon dans lequel se trouve le patrimoine immobilier algérien, s’explique par la privatisation d’une grande partie des logements publics, en application des lois relatives à la cession des biens de l’Etat à des particuliers promulguées au début des années 80, sans prendre la peine de transférer la responsabilité de l’entretien des logements privatisés à leurs nouveaux propriétaires ou copropriétaires. Faute de dispositif réglementaire et législatif susceptible d’encadrer les syndicats d’immeubles sensés assumer cette lourde responsabilité, l’Etat s’est vu contraint de continuer à assumer cette charge à travers ses offices (OPGI, AADL).

En attendant de corriger ces insuffisances, les Algériennes et Algériens continuent de subir les conséquences néfastes de la dégradation de leurs logements notamment en cette période de canicule et de fortes chaleurs où la mauvaise qualité des bâtiments et des maisons aggravent les dangers pour la santé de la population algérienne.

 

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