La liberté d’expression et de la presse vivent leurs heures les plus sombres en Algérie. Après le verdict choquant et bouleversant prononcé hier lundi 10 août dans l’affaire Khaled Drareni qui a été condamné à 3 années de prison ferme pour avoir couvert une manifestation publique du Hirak, ce mardi matin c’est au tour du jeune journaliste Mustapha Bendjama de subir un interrogatoire en bonne et due forme parce qu’il a publié… un communiqué de presse !
Le journaliste Mustapha Bendjama, journaliste de la rédaction du journal régional basé à Annaba le Provincial, a été effectivement convoqué ce mardi matin par les services de sécurité, à savoir le commissariat central de la DGSN d’Annaba, pour être auditionné à propos de la publication sur son mur Facebook d’un communiqué de presse du collectif de défense de Zakaria Boussaha, un détenu d’opinion condamné le 21 juillet dernier par le tribunal d’El-Hadjar (Annaba) à un an de prison ferme.
C’est une première en Algérie : un journaliste convoqué et auditionné par les policiers pour s’expliquer à propos de la publication et diffusion d’un simple communiqué de presse. Placé sous mandat de dépôt le 14 avril dernier, Zakaria Boussaha a été poursuivi pour la publication sur les réseaux sociaux de posts qui ont été interprétés comme portant atteinte à la sûreté de l’État ; insulte à l’encontre de fonctionnaires ; atteinte aux symboles de l’État ; incitation à attroupement non armé et menace de trouble à l’ordre public.
Mustapha Bendjama est l’un des acteurs les plus actifs du collectif de défense de ce citoyen injustement emprisonné. Le jeune journaliste algérien est aussi réputé pour son engagement dans les dossiers politiques et économiques qui dérangent l’actuel pouvoir algérien. Il est régulièrement convoqué, harcelé et auditionné par les services de sécurité à Annaba et ce depuis le début du Hirak en février 2019.
