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mercredi, avril 24, 2024

Un activiste pacifique est mort en prison et les autorités algériennes demeurent étrangement silencieuses

C’est un silence intrigant, voire choquant et révoltant. Les autorités algériennes n’ont toujours pas réagi à l’annonce de décès brutal d’un militant pacifique du Hirak à la prison de Koléa, l’une des plus importantes prisons du pays. Hakim Debazi, 52 ans et père de 3 enfants, est décédé hier dimanche 24 avril dans des conditions qui demeurent troublantes et indéterminées. 

Selon plusieurs diverses sources concordantes, la famille de Hakim Debazi a été informée du décès de son fils une heure à peine avant le ftour. D’après ces sources, le défunt militant souffrait d’un état de santé très fragile et ses proches ou avocats n’ont pas cessé de demander à la Justice algérienne de le remettre en liberté provisoire afin de le protéger contre les risques d’une détérioration qui pourrait lui être fatale.

Aucune de ces demandes de libération n’a été acceptée ou sérieusement étudiée. Pis encore, d’après les mêmes sources, l’administration pénitentiaire a négligé Hakim Debazi en refusant de lui administrer les soins appropriés provoquant ainsi un véritable drame qui ne manquera pas de noircir encore davantage la sinistre image de la Justice algérienne en raison de ses dérives autoritaires.

La Ligue Algérienne de Défense Des Droits de l’Homme (LADDH) a interpellé directement ce lundi les pouvoirs publics en réclamant l’ouverture urgente d’une enquête approfondie pour déterminer les circonstances de ce drame.  « Le défunt, activiste du Hirak pacifique a été arrêté le 22 février 2022 et depuis mis en détention provisoire à la prison de Koléa.  Selon des avocats, une demande pour sa remise en liberté provisoire a été introduite à cause de son état de santé déjà inquiétant », indique à ce propos la LADDH dans un communiqué rendu public sur sa page Facebook. La LADDH confirme les informations d’Algérie Part et explique que la demande de libération de Hakim Debazi « a été rejetée ».

« Les autorités judiciaires sont tenues d’informer l’opinion publique sur tous les détails; circonstances et cause de cette disparition tragique. Tout en présentant ses sincères condoléances à la famille du défunt, paix a son âme, la Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l’Homme LADDH déclare qu’elle suit de près ce dossier et appelle les autorités judiciaires à ouvrir une enquête judiciaire immédiate pour situer les responsabilités, révéler toute la vérité et rendre justice », a conclu la LADDH.

Signalons enfin que le décès en détention de Hakim Debazi a provoqué un véritable émoi sur les réseaux sociaux en Algérie. Et jusqu’à l’heure où nous mettons en ligne notre article, le ministère de la Justice n’a fait aucun commentaire et le gouvernement algérien se mure dans un silence qui soulève de nombreuses interrogations sur ce qui s’est passé exactement à la prison de Koléa.

 

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