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jeudi, avril 25, 2024

Un 6ème féminicide en Algérie depuis le début de l’année 2022 : Keltoum, 33 ans, égorgée par son ex-mari toxicomane à Boumerdès

Encore un terrible féminicide. Encore un crime horrible et crapuleux commis à l’encontre d’une femme algérienne dont le seul crime est d’avoir refusé l’arbitraire d’un homme violent et brutal. Le 13 février dernier, une jeune femme, une maman, appelée Keltoum a été égorgée par son ex-mari à Boumerdès. Ce crime abject a soulevé l’indignation générale au sein des associations de défense des femmes victimes de violences. 

« Elle venait d’accompagner les enfants à l’école, 3 enfants, une fille de 14 ans, et 2 garçons de 11 et 3 ans, qu’elle avait difficilement récupéré après le divorce, par le biais de la justice, auprès d’un ex-époux drogué et dealer. Il avait déjà essayé de l’égorger, c’est ce qui l’avait obligé à fuir définitivement. 3 orphelins se retrouvent seuls », a déploré à ce sujet l’association le Réseau Wassila. Le réseau Wassila ou l’Association contre les violences faites aux femmes et aux enfants est un réseau d’associations et institutions qui luttent en Algérie pour les droits des femmes, établi en octobre 2000. Ce réseau compte officiellement au moins 28 associations parmi lesquelles SOS Villages d’enfants, Atustep, Tharwa Fadhma n’Soumer, l’Association pour l’émancipation des femmes, Sarp, Amusnaw, Djazaïrouna, des professionnels médicaux et de la santé mentale, des juristes et des militants des droits humains.

Selon le réseau Wassila, avant de subir son tragique sort, Keltoum avait alerté de nombreux services de sécurité et de nombreuses personnes issues de son entourage proche comme lointain. La victime avait effectivement alerté la Direction de l’Action Sociale (DAS) de sa wilaya, les services de la Gendarmerie Nationale, les services de l’APC de sa commune et même les services de la Daira dont relève son domicile personnel. Ses voisins étaient également au courant des menaces terrifiantes qui pesaient à l’encontre de Keltoum à cause des violences répétitives de son mari.

« Tout le monde savait que ton mari, dealer de drogue, était un homme dangereux et que tu risquais ta vie. Personne n’a bougé! Ils n’ont bougé que pour plus te détruire, quand les autorités sont venues mardi dernier détruire les murs d’un gourbi que tu venais de construire pour avoir un toit sur la tête pour toi et tes enfants. Aucun autre habitat illicite dans les alentours, dont celui de la 2ème épouse de l’Imam, n’a été détruit », dénonce ainsi le Réseau Wassila dans une publication poignante diffusée sur sa page Facebook où les autorités locales de la wilaya de Boumerdès sont clairement dénoncées pour leur complicité de ce crime abject et barbare.
« J’accuse tous ceux qui savaient, qui pouvaient et devaient te protéger toi et tes enfants mais qui n’ont rien fait. J’accuse tous ceux qui sont complices de cet assassinat et ils sont nombreux ! Inutile de dire ‘Allah yerhamha’. C’est trop tard. Vous l’avez tuée », dénonce vigoureusement la même publication du réseau Wassila.
Keltoum avait fui son domicile conjugal pour échapper aux menaces de mort de son ex-mari drogué et violent. Elle avait recouru à une action judiciaire pour obtenir la garde de ses enfants. La témérité de cette femme âgée de 33 ans lui avait valu la barbarie criminelle de son ex-mari. Ce dernier a exécuté ses menaces sans ménagement et avec une sauvagerie sans équivalent en égorgeant la mère de ses enfants. Keltoum avait été par le passé violentée et poignardée par son mari. Elle avait saisi et interpellé à maintes reprises la Gendarmerie Nationale, en vain. Son mari violent et criminel n’a jamais été inquiété en dépit de toutes les violences dont il était coupable. Keltoum est la sixième femme sauvagement assassinée par son compagnon depuis le début de l’année 2022. Un bilan macabre qui en dit long sur l’ampleur tragique des violences infligées aux femmes algériennes.
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5 تعليقات

  1. Oser le dire ! Le crier même !
    Nous sommes presque tous, victimes d’une culture archaïque figée ; pour ne pas dire d’une inculture totale !
    Que ce soit politiquement ou socialement. La notion de chef clanique à qui il faut obéir les yeux fermées, même
    s’il est gâteux. Cette même notion ruisselle inconsciemment jusque sur la cellule familiale qui consacre le chef
    de famille, même inculte et voyou à imposer ses vues, à cause de cette « sacro-sainte Rajla » dans l’indifférence
    générale. Voire, complicité pour non-assistance à personne en danger !
    Une question se pose à nous tous algériens (nes) :
    Pourquoi ne sommes-nous pas assez courageux pour remettre en cause cet archaïsme que nous préférons fuir
    chez-nous pour aller vivre mieux ailleurs ? Pourquoi ce boulet que nous couvons, ce tabou que nous laissons le
    soins aux autre de dénoncer à notre place ? Est-ce par peur ? De qui ? Ou tout simplement décrété comme sacré !
    Cette main patriarche archaïque invisible qui commande tout, sans s’expliquer ni rendre des comptes, va très
    loin. Elle en arrive a décréter la Démocratie comme tabou, haram, rien que ça ! Mais ces énergumènes ne s’embarrassent pas d’aller squatter les démocraties occidentales pour y vivre ! On devrait pousser ces gens là,
    dans leurs retranchements pour nous expliquer touts leurs contradictions qui bloquent nos sociétés !
    Ils sont les vrais coupables de nos malheurs !

  2. les agressions contre les femmes sont monnaies courantes et sont même en augmentation il n’existe aucune loi spécifique contre les violences que subissent les femmes. Malheureusement pour ces pauvres femmes battues , elles ne peuvent certainement pas compter sur ce gouvernement Les feminicides en hausse en Algérie.Beaucoup de ces crimes sont dus à la consommation d’alcool et de drogues

  3. La femme doit avoir les mêmes droits mais les islamistes imposent leur code de l’infamie en prétendant que c’est la Loi d’Allah ce qui est un mensonge
    60 % des diplomés , sont des des femmes alors que le taux d’activité des femmes est à peine de 25 %
    l’Algérie est des pays africains et musulmans qui un des taux de scolarité le plus élevés pour les filles
    Comment ce pays peut se developer sans que la moitié de sa composante reste sous tutelle, marginalisée et bridée
    L’éducation commence à l’école , inculquait au petits l’égalité des sexes pour préparer une nouvelle génération car pour la génération actuelle, la femme est bonne a marier et à faire des gosses.

  4. @zakaria75

    Comment peux-tu dire cela :

    zakaria7515
    février 2022 At 22 h 54 min

    La femme doit avoir les mêmes droits mais les islamistes imposent leur code de l’infamie en prétendant que c’est la Loi d’Allah ce qui est un mensonge…la suite voir au dessus,

    Alors que dans un autre post tu disais ceci :

    zakaria75
    14 février 2022 At 14 h 16 min

    Tu as un point de vue…en tant que démocrate , je le respecte, mais je le partage pas
    Moi je suis berbère et fier de l’être
    Mais désolé je suis aussi fier de ma culture arabo-berbère
    Notre histoire ne commence pas en 1962 ( ou après ), ni avec le génocide commis par le colonisateur entre 1830 et 1962, ni avec les tentatives d’invasions espagnoles ou autres , ni la régence Turc, …
    Saint Augustin est algérien, comme la reine Kahina ou le rebelle Massinissa mais il y’a eu 15 seicle de culture musulmane que certains veulent assimiler à une occupation , une greffe, ou rajout
    Comment peut-on prendre au sérieux certains » groupuscules » qui nous parlent de colonisation arabe en 21e siècle ?
    etc… voir post complet-articlle sur la pomme de terre

    —–O—–

    Alors, on appellera ça du grand écart arabo-cachiriste en restant poli ; ou on peut se permettre un peu plus pour te qualifier ? En tout cas, je laisse le soins aux commentateurs qui le veulent bien de nous en dire un mot.