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vendredi, avril 19, 2024

Tribune. L’Algérianité riche de son arabité, amazighité et francité…

Mouloud Mammeri déclarait que la langue berbère est « une langue où y sont sédimentées au cours des siècles des notions et des valeurs vivantes ».

D’abord parce que le berbère comme langue est resté libre des sphères de pensée, assise sur sa culture orale et populaire, ce fondement lui permit d’être conservée face à la puissance du moment. Donc elle n’a pas seulement survécu mais elle est restée vivante. De ce fait majeur, Mammeri avait compris très tôt deux choses essentielles et vitales qui ont orienté ses recherches et ses travaux.

A l’appui de la méthodologie quasi scientifique et l’essor de la linguistique moderne, et ses nombreuses recherches sur le terrain, le génial précurseur dans la continuité de Boulifa fait état en premier lieu que : le berbère comme langue ne souffre pas de l’étouffement de la sacralité. Ce qui l’aurait confinée dans un espace réduit de l’exercice de la pensée. La seconde se rapporte aux compétences traditionnelles de la langue qui sont restées les mêmes mais constamment en position d’accueil des évolutions utiles est nécessaires.

En résumé, notre langue n’était donc pas préoccupée à considérer les langues voisines (arabe et français) comme langues adversaires, ni même à vouloir détrôner l’une ou l’autre. Tout le monde connaît la célèbre phrase de Mammeri  » une langue peut être étrangère mais pas ennemie ».

Elle ne cherchait pas à calquer ses modèles comme fond et forme pour elle même. Et là on reconnaît le génial coup de force par la pensée et l’intelligence et sans mépris ni aucune violence à passer du domaine de la culture historique, à l’outil linguistique surtout que cette chère et belle langue, miroir de notre culture millénaire a évolué en inventant ses propres articulations qui présentent une logique qui a consacré un système linguistique attesté fonctionnel par la linguistique moderne.

Je pourrais m’arrêter là, mais ça serait une offense et inconvenant de bouder son plaisir, dans une délectation sans fin presque orgasmique, car le fils de Taourirt Mimoun pousse la raison au plus loin, dans le terrain politique et pas des moindres à préparer l’algérien de demain, avec sa pleine algérianité indivisible, et surtout le citoyen conscient de son amazighité qui est le socle revendiquant son arabité et sa francité.

 

Par Mohamed Ghemmour

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