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vendredi, mars 29, 2024

Torturé, emprisonné à tort pendant plus de 8 mois, il se retrouve promu adjoint du Procureur Général au tribunal militaire de Blida !

Dans une précédente révélation, Algérie Part avait raconté le calvaire du lieutenant-colonel Foued Boukhari, fils de Bekacem Boukhari l’ex-directeur central de la justice militaire et ancien Procureur Général près le tribunal militaire permanent de Blida. 

Nous avions expliqué dans notre enquête, nous avions raconté comment ce jeune procureur militaire a été au début muté vers la 6e région militaire sur instruction du défunt Gaïd-Salah, l’ex-chef d’Etat-Major de l’ANP, dans le seul but de l’éloigner de Blida où la nouvelle équipe de magistrats militaires ayant prêté allégeance à Gaid Salah exécutait en catimini l’agenda secret du défunt chef d’Etat-Major de l’ANP.

Ensuite, le lieutenant-colonel Foued Boukhari a été contraint de demander la retraite anticipée pour éviter à son père le colonel Belkacem Boukhari de se retrouver dans le viseur de la machine judiciaire militaire au service de Gaid Salah lequel vouait une haine viscérale pour l’ex-procureur Belkacem Boukhari en raison de quelques troublantes déboires judiciaires du passé militaire de Gaid Salah.

Les déboires du jeune Fouad Boukhari avec Gaid Salah et son équipe se sont aggravés après qu’il ait regagné la vie civile. En effet, le général Wassini Bouazza, l’ex-patron de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), monte un guet-apens au lieutenant-colonel Fouad Boukhari.

A la suite d’une sombre et douteuse affaire ayant ébranlé toute la hiérarchie de la direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) à l’époque du colonel BOB, mais qui n’a jamais été élucidée par la justice militaire, Fouad Boukhari fut interpellé et emmené en juillet 2019 dans le plus important centre opérationnel de la DGSI, la fameuse caserne « Antar » à Ben Aknoun.

Le lieutenant-colonel à la retraite Fouad Boukhari a été descendu manu-militari aux sous-sols de la caserne « Antar » où rien ne lui a été épargné : insultes, crachats, coups de bâton, chiffon « nechaf », bref, des actes de torture qui renvoient les services algériens aux heures les plus horribles de notre histoire contemporaine. A la fin de cet interrogatoire musclé, Fouad Boukhari a été transféré à l’infirmerie de la prison militaire de Blida avant d’être incarcéré en bonne et due forme dans le cadre de son inculpation dans une affaire supposée de chantage, d’abus de fonction et d’enrichissement illicite.  8 mois plus tard, à savoir fin avril 2020, comme le colonel Bob, le lieutenant-colonel Fouad Boukhari a été innocenté par la justice militaire et bénéficie d’un non-lieu.

Mais l’histoire incroyable du lieutenant-colonel Fouad Boukhari ne s’arrête pas-là. La fin de la semaine passée, l’ex-prisonnier et victime des brimades des tortionnaires de la caserne Antar a été promu… Procureur de la République Adjoint près le tribunal militaire de Blida ! C’est, dorénavant, lui qui devra traiter en partie les dossiers de ses ex-bourreaux le général Wassini Bouazza, le colonel Yacine, l’ex-patron du centre opérationnel d’Antar à Ben Aknoun, le colonel Lotfi, l’ex-directeur de la police judiciaire de la DGSI sous l’égide du général Bouazza, et le lieutenant-colonel Mameri Zaki, l’ancien responsable du DRS à l’aéroport international d’Alger. Tous ces officiers ont été incarcérés à la prison militaire de Blida là où pendant 8 mois, le procureur Foued Boukhari croupissait dans une cellule infecte et froide. La roue tourne…  N’est-ce pas une belle histoire à méditer pour ceux et celles qui sont en train d’emprisonner à tort et à travers les manifestants et activistes du Hirak ?

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