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jeudi, mars 28, 2024

Tebboune ne reconnaît pas l’existence de détenus politiques dans les prisons algériennes et prétend être un démocrate

Le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, refuse de reconnaitre les prisonniers politiques et les détenus d’opinion qui croupissent dans diverses prisons algériennes depuis de longs mois. A entendre le président algérien, ces détenus incarcérés pour leurs opinions ou activités politiques sont en réalité des détenus de droit commun inculpés pour des crimes menaçant l’ordre public ou la stabilité de la société. 

C’est du moins ce qu’assure Abdelmadjid Tebboune lors de son intervention télévisée hier mardi soir 15 février. A cette occasion, il a estimé que l’Algérie ne comptait aucun détenu d’opinion en affirmant  que la liberté d’expression était « garantie » pour tout un chacun conformément aux principes stipulés dans la Constitution sans que cela puisse permettre la zizanie, le chaos ou encore des atteintes à la sécurité publique.

S’exprimant encore sur ce sujet lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, Tebboune a beaucoup insisté sur le fait qu’il n’existait pas en Algérie de « détenus d’opinion », ajoutant que « l’opposition au pouvoir et la liberté d’expression sont garanties par la Constitution sans que cela permette de semer la zizanie et le chaos ou encore porter atteinte à la sécurité publique ».

Tebboune a prétendu également qu’il était un démocrate convaincu qui aspire à instaurer la démocratie en Algérie en dépit de toutes les dérives autoritaires et violations systématiques des droits de l’Homme de ces dernières mois. Des violations dénoncées et déplorées par de nombreuses ONG internationales et des instances des Nations-Unis.

Pour Tebboune « la construction de la démocratie passe par une liberté d’expression réelle et responsable et non pas la liberté de sabotage », ajoutant que « rédiger un article hostile à l’Armée nationale populaire (ANP), par exemple, est comme travailler dans une cinquième colonne mobilisée pour nuire au moral de l’armée, chose que certains ont fait en collaboration avec des ambassades étrangères ». En clair, Tebboune est démocrate, mais impose sa propre vision de la démocratie en instaurant ses propres lignes rouges dans l’exercice des libertés fondamentales comme celle de la liberté d’expression.

Pour répondre aux critiques internationales concernant les dérives autocratiques du régime algérien, Tebboune a rappelé que « l’Algérie compte actuellement plus de 8000 journalistes et plus de 180 journaux nationaux imprimés sans paiement des frais y afférents alors qu’il était possible de leur imposer des restrictions, chose que nous n’avons pas faite. Il existe également une vingtaine de chaînes de télévision qui sont considérées comme des chaînes nationales, alors qu’elles ne sont pas légalement réglementées ».

« Les choses vont bientôt changer, car d’ici un mois la nouvelle loi sur l’information qui régit le champ audiovisuel en Algérie sera promulguée », a-t-il cependant affirmé en promettant de lutter contre « les dépassements enregistrés dans le secteur des médias auparavant », où, a-t-il dit « certains ont travaillé pour des institutions étrangères ».

« La liberté d’expression ne signifie nullement porter atteinte à la liberté pour laquelle les martyrs de la nation se sont sacrifiés », a soutenu enfin Abdelmadjid Tebboune. Ces déclarations très violentes à l’encontre des détenus politiques et l’opposition ainsi que des journalistes indépendants en Algérie qui échappent au contrôle du pouvoir démontrent qu’aucun projet d’amnistie n’est prévu à l’occasion du 22 février prochain, date anniversaire du Hirak. Plusieurs rumeurs ont circulé récemment à Alger pour affirmer que le pouvoir s’apprête à gracier de nombreux détenus politiques et prisonniers d’opinion à l’occasion du 22 février pour faire un geste d’apaisement au moment où le pays subit une répression politique d’un brutalité inouïe.

Cette sortie médiatique de Tebboune désavoue ces rumeurs et indique que les prisonniers politiques ne sont même pas reconnus en tant que tels par le pouvoir algérien. Rappelons en dernier lieu que plus de 330 algériennes et algériens sont incarcérés jusqu’à aujourd’hui encore pour leurs opinions politiques.

 

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4 تعليقات

  1. Et en plus Taboune rend hommage à Macron en confondant la commémoration du massacre du Metro de Charonne à Paris où 9 communistes français ont été tué par la police de Papon avec le massacre de la police de Papon suite à la manifestations d’algériens à l’appel du FLN.
    Ce n’est pas la première fois qu’il demontre ses faibles capacités intellectuelles. Il a deja fait ressusciter George Washington pour lui faire offrir des pistolets à l’Emir Abdelkader né… plusieurs années après sa mort!!!
    Taboune fait furieusement penser à ces vieillards desoeuvrés et incultes dans des cafés miteux qui délirent entre deux bières et parties de dominos.