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jeudi, avril 25, 2024

Selon Kamel Daoud, le régime algérien a obtenu une « sorte de sursis, de crédit de la part de la vaste population rurale algérienne »

Ce jeudi matin, l’écrivain algérien Kamel Daoud a jeté un véritable pavé dans la mare en commentant l’actualité politique algérienne. L’auteur francophone qui est devenu ces dernières années très célèbre à l’étranger en raison de sa plume acérée et son opposition farouche à l’ancien régime de Bouteflika, a estimé au micro de la radio française France Inter que le régime algérien a obtenu en ce moment « une sorte de sursis, de crédit de la part de la vaste population rurale algérienne ». 

« En Algérie, nous sommes dans une situation très complexe. D’un côté il y a un régime qui a un projet pour la société. Qu’il soit légitime ou pas, ça c’est un autre débat. Il s’adresse à des familles, à des pères de familles qui ont peur du chaos. Et c’est ce qui fait qu’il a obtenu une sorte de sursis, de crédit de la part de la vaste population rurale algérienne », a analysé ainsi l’écrivain algérien dont les propos n’ont pas manqué de susciter une vive polémique en Algérie notamment sur les réseaux sociaux. Certains militants du Hirak et de l’opposition algérienne ont estimé que Kamel Daoud verse dans la complaisance à l’égard du régime algérien d’autant plus qu’il semble avoir éludé la question des détenus d’opinion.

Et lorsque le journaliste Augustin Trapenard le relance sur l’affaire du journaliste arbitrairement emprisonné Khaled Drareni, Kamel Daoud a répondu ceci : « Ecoutez… Je me suis abstenu de me prononcer sur cette affaire pour des raisons très simples. Il y a tellement de radicalité.. il y a tellement d’aveuglement, de naïveté.. Il y a tellement aussi d’excès qu’on arrive plus à faire entendre le sens de la mesure. J’avais écrit un jour les propos d’une de mes traductrices en Norvège qui me disait que lorsque la vérité devient tonitruante, le conseil, la raison devient chuchotante ».

Il s’avère que Kamel Daoud s’est montré beaucoup plus direct lorsqu’il a parlé des opposants algériens et des militants favorables au changement démocratique. A ce sujet, il a affirmé sur France Inter qu’en face du régime algérien,  « il y a des militants qui sont sublimes, qui ont le droit d’être militants qui ont droit de défendre leurs idées mais qui ont perdu un petit peu la main sur le terrain, sur la réalité algérienne et qui ont été poussés à une sorte de radicalité qui les a discrédités vis-à-vis d’une grande partie de la population… Qui ne les déteste pas, mais qui ne comprend plus ce qu’il se passe ».

Ces mots ont été diversement interprétés en Algérie. Certains acquiescent, d’autres dénoncent une fuite en avant de l’écrivain algérien face à la dérive autoritaire du régime algérien. Quoi qu’il en soit, le débat est lancé  sur l’avenir du Hirak en Algérie.

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