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mardi, avril 23, 2024

Scrutin du 12 juin : 20 jours de blabla, zéro solutions concrètes pour les problèmes de l’Algérie

La campagne électorale des législatives du 12 juin prend fin demain mardi après 20 jours d’activités au cours desquels les représentants de parti politique et de listes d’indépendants ont tenu meetings et rencontres de proximité. Mais au final, que peut-on retenir de cette campagne ? Beaucoup de blabla, zéro solutions concrètes pour les problèmes concrets de l’Algérie.

C’est un constat que la simple observation des activités de cette campagne électorale totalement superficielle peut le confirmer. Officiellement, les candidats aux sièges du futur Parlement algérien ont fait croire qu’ils ont des « programmes ». Mais lesquels ? En réalité, il s’agit de simples annonces sans aucun fil conducteur ni la moindre base solide.

Les discours des candidats à ces élections législatives anticipées sont uniquement axés sur sur les appels à exhorter les électeurs à participer en force à ce scrutin « crucial » pour la stabilité du pays et la relance du développement. Ok, mais que vont faire concrètement les 407 futurs députés pour relancer le développement en panne de l’Algérie ? A cette question, aucune formation politique ni un candidat indépendant ne daigne y répondre.

Au cours de ces 20 jours de campagne électorale, les Algériennes et Algériens ont eu droit à des constats. Que des constats que beaucoup de nos compatriotes connaissent par coeur puisqu’ils subissent amèrement le poids lourd du sous-développement de leur pays au quotidien. Prenons des exemples concrets.

La présidente du parti Tajamoue Amel El Jazaïr (TAJ), Fatima Zohra Zerouati, a considéré dimanche à Ain M’lila (65 km à l’Ouest d’Oum El Bouaghi) que la ville constitue « une planification qui tient compte des dimensions culturelles et sociales et de tous les moyens garantissant les conditions d’une vie décente ». Dans un meeting populaire animé à la salle omnisports de cette ville, dans le cadre de la campagne électorale des législatives du 12 juin courant, Mme Zerouati a estimé que « nous avons construit à la hâte parce qu’il y avait beaucoup de crises sans aucune vision prospective, ni planification visant à garantir une vie digne pour nos enfants ».

Après avoir déploré la réalisation de projets en l’absence du citoyen, de son représentant et de données réelles, l’intervenante a appelé à « construire les infrastructures dont le citoyen a besoin sur la base des données transmises par les représentants du peuple à l’Assemblée populaire nationale et dans les Assemblées populaires communales ». Le constat découle d’une évidence que tous les Algériens partagent. Nos villes sont arriérées et anarchiques. Mais quelle est la stratégie que propose le TAJ pour remédier à ces problèmes ? Comment de simples données transmises par des députés peuvent-elles améliorer le cadre de vie des citoyens ?

La construction de nouvelles infrastructures nécessitent des budgets publics immenses et considérables. Elle nécessite un savoir-faire local avec la participation d’entreprises nationales capables d’imaginer des espaces urbains modernes. Or, le secteur du BTP en Algérie est en quasi-faillite avec plus de 7500 entreprises du secteur du bâtiment sont dans une situation financière dramatique et ne peuvent plus payer leurs travailleurs.

Les données transmises par un député ne servent absolument à rien sur le plan économique. Les données sont suffisamment bien collectées par les walis et les administrations des collectivités locales. Mais les budgets nécessaires pour combler ces besoins locaux et moderniser nos régions manquent cruellement parce que l’Algérie est en récession économique. La Présidente du TAJ et ses collaborateurs n’ont pas suffisamment de lucidité de bon sens pour comprendre cette vérité et trompent ainsi les citoyens en leur faisant croire que des députés peuvent moderniser leurs quartiers. Du pur mensonge. Tant que les recettes fiscales de l’Etat algérien n’augmentent pas significativement, l’Algérie ne pourra plus financer des projets de modernisation de grande envergure. Mais le niveau intellectuel des partisans du TAJ est trop limité pour pouvoir expliquer cette vérité aux citoyens.

De son côté, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadhl Baâdji, a appelé dimanche à partir de Chlefl à mettre ’accent sur un certain nombre de revendications telles la réforme du système LMD, la révision de l’organisation des œuvres universitaires outre la nécessité d’éloigner l’école des luttes idéologiques, « seules conditions », a-t-il dit, pour réhabiliter la place de l’enseignant au sein de la société.

Très bien ! Mais quel est le mode d’emploi précis et concret de ces annonces ? Le patron du FLN ne le dit pas. Les oeuvres universitaires sont gratuites en Algérie, mais leurs prestations sont catastrophiques. C’est une vérité. Or, le problème de l’Algérie est, d’abord, la qualité de l’enseignement supérieur qui forme davantage des « chômeurs » diplômés que le marché du travail est incapable d’absorber faute de qualifications professionnelles et de perspectives économiques prometteuses. En clair, l’université algérienne forme des profils qui ne collent pas aux besoins de développement économique du pays et la croissance très faible du pays peine à créer des emplois. Beaucoup d’études sérieuses ont été réalisées dans ce domaine et ont dressé ce constater amer. Le problème de l’Algérie n’est donc pas les oeuvres universitaires, mais l’inadéquation de son système de formation avec les besoins réels et précis du marché du travail et les projets de développement du pays.

Mais le patron du FLN préfère faire du populisme au lieu de proposer de vraies solutions aux problèmes du pays. Il n’est pas le seul à se retrouver dans cette posture. Et les exemples sont légion. Finalement, cette campagne électorale n’a rien apporté de nouveau par rapport aux autres précédentes campagnes électorales connues en Algérie : tous les candidats appellent à voter, mais sans apporter la moindre solution sérieuses aux problèmes des électeurs. Rien n’a changé en Algérie. Ni les institutions ni la manière arriérée et populiste de faire de la politique.

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