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vendredi, avril 19, 2024

Said Djabelkheir au tribunal de Sidi M’hamed : « j’appelle à l’Ijtihad et non au Djihad ! »

L’islamologue et spécialiste du soufisme Said Djeblkheir a été traîné aujourd’hui jeudi 1er avril devant le tribunal de Sidi M’hamed à Alger pour qu’il s’explique à propos de plusieurs de ses écrits jugés blasphématoires et attentatoires à l’intégrité du Prophète Muhammed (QSSL). Plus de 20 avocats se sont solidarisés avec le penseur et intellectuel algérien. Ils se sont déplacés jusqu’au tribunal de Sidi M’hamed pour le défendre au cours de ce procès qui restera dans les annales de l’histoire judiciaire algérienne. 

Lors d’une pause observée par le juge de siège qui a suspendu momentanément les audiences, Maître Aouicha Bekhti, membre actif du comité de défense de Said Djabelkheir, a résumé les évènements de ce procès en une phrase choc : « On se croirait au 12e siècle ! Il nous manque Ibn Rochd pour compléter le tableau ! », s’est exclamée Aouicha Bekhti pour expliquer que ce procès est uniquement un débat contradictoire d’idées et de notions religieuses. Un débat qui n’a aucune relation directe ou indirecte avec le droit. « Ce n’est pas au juge de trancher sur la valeur ou le bien-fondé des idées. Said Djabelkheir est un intellectuel qui essaie de provoquer la société en la soumettant à des débats sur des interprétations religieuses. La vie des idées n’est régie par des tribunaux », a déploré ainsi Aouicha Bekhti qui clame haut et fort son indignation face à l’harcèlement judiciaire injustifié dont est victime Said Djabelkheir.

Ce dernier ne s’est pas faufilé devant les magistrats au tribunal de Sidi M’hamed. Il a répondu à toutes les accusations de la partie adverse qui lui reproche d’avoir « offensé les préceptes de l’islam ». « Monsieur le juge, j’appelle à l’ijtihad et non au Djihad », a expliqué ainsi sereinement Said Djablekheir lequel milite depuis des années pour renforcer l’effort de réflexion pour une interprétation moderne des textes fondateurs de l’Islam.

Saïd Djabelkheir, chercheur âgé de 53 ans, est accusé par sept avocats et un autre universitaire d’« offense aux préceptes de l’islam ». Il comparaît sans avoir été interrogé par le juge d’instruction, contrairement aux plaignants et leurs témoins qui ont été auditionnés début février. Diplômé en sciences islamiques, auteur de deux ouvrages traitant de la religion, Saïd Djabelkheir considère qu’il est « accusé par des personnes qui n’ont aucune compétence en matière de religion ». L’universitaire affirme, par ailleurs, qu’on lui reproche d’avoir rappelé que le sacrifice du mouton – tradition musulmane – a préexisté à l’avènement de l’Islam, et critiqué certaines pratiques comme le mariage précoce des jeunes filles dans certaines sociétés musulmanes.

Sur les réseaux sociaux, ses détracteurs lui reprochent d’avoir dénigré des versets du Coran et des piliers de l’islam comme le pèlerinage à La Mecque. Spécialiste du soufisme, un courant mystique et ésotérique de l’islam, il estime que ses propos ont été « intentionnellement mal interprétés dans le but de (lui) nuire ».

La loi algérienne punit de trois à cinq ans d’emprisonnement et/ou d’une amende « quiconque offense le Prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen ». Pour le moment, les audiences du procès se poursuivent encore au tribunal de Sidi M’hamed et les magistrats n’ont pas encore rendu leur verdict. Un verdict très attendu car il sera considéré comme le baromètre à la lumière duquel l’état des libertés des intellectuels en Algérie sera évaluée.

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3 تعليقات

  1. Ce con ne sait pas faire la difference entre intrepretation des principes sacree, fondamentaux d’une religion, le Djihad (combat) qui peut etre intellectuel, spirituel, physique, metaphysique avec soit, contre son propre « ego », contre une autre personne physique, idee’, ou personne moral, etc et puis El-Ijtihad (interpretation innovante, diligent, etc).

    Ramadan est par des millions de savants, Immam, erudis et des dizaines de milliards de musulmans dans cinq continents qui depuis plus de 1400 ans considerent Ramadan comme un des cinq pilliers de l’Islam. Et ce type croit comprenddre ce que des milliards n’ont pas compris et il se cache derriere l’innovation en disant que ramadan n’est pas un des cinq pilliers de l’Islam et qu’il est facultatif.

    Les services de securites assassins en Algerie comme en France, USA en ses temps ou ils doutent de leurs actions et commencent a comprendre que les chefs des services de securites en Algerie, France, USA ou europe peuvent finir leurs jours en prison pour terrorisme et crimes contre l’humanite’ alors ils essayent de faire diversion.

  2. Moi, ce qui m’échappe, dans le coran, Allah (SWT) ne supplie pas les gens de pratiquer la religion musulmane. Il donne la liberté à chacun de croire ou de ne pas croire. Même le Prophète Mohamed (SAAWS) s’est vu rappelé à l’ordre pour ses tentatives de forcer la main à un membre de sa famille. Alors, pourquoi certains zélateurs remettent en cause aujourd’hui cette liberté donnée par le créateur Allah (SWT) à tout un chacun ! Qui d’autre donc, les autorise ?
    S’agissant de certains points de divergence, de tout temps il y’a eu des débats (Ijtihad) sans avoir a risquer d’être trainé devant les tribunaux !