20.9 C
Alger
vendredi, mars 29, 2024

Révélations. Le premier gros problème d’Air Algérie est son PDG… et son entourage

Après l’échec de la réunion du 7 mai et les révélations d’Algérie part qui ont, encore une fois, mis à nu le PDG d’Air Algérie, ce dernier a essayé de retourner la situation en sa faveur en organisant une nouvelle réunion le 14 mai en écartant toujours et encore le corps des PNC, stewards et hôtesses,  et les pilotes affiliés à l’UGTA.

Le PDG, fort du soutien du SG du syndicat UGTA Entreprise, le controversé et sulfureux Said Tiaouinine dont le mandat a expiré depuis longtemps, et du Syndicat autonome des pilotes SPLA, pensait qu’il allait réussir cette fois à faire valider son projet de réduire les salaires de 50% sans discussion ou dialogue sérieux. Mal lui en pris, car les syndicats, craignant  la réaction de leurs bases, l’ont lâché séance tenante. A l’exception de Said Tiaouinine, le faux SG, les représentants des autres syndicats (SNTMA et SPLA) ont émis des communiqués pour dénoncer la démarche confuse et hasardeuse du PDG Bakouche Allèche.

Pourtant cette fois-ci, et après avoir tenu compte de notre interrogation, il avait invité le Directeur Financier à cette réunion pour convaincre l’assistance en exposant verbalement un tableau sombre de la situation financière de l’entreprise, à l’aide de projections infondées  et en gonflant les charges. Nos sources sont formelles, la trésorerie de l’entreprise s’établissait à 43 Milliards DA au 31/12/2018 et en mars 2019, 24 Milliards DA, à savoir près de 240 millions de Dollars, ont été versés à l’entreprise au titre des subventions de service public. Même si les résultats  de l’exercice 2019 ne sont pas brillants, Air Algérie a pu enregistrer tout de même un chiffre d’affaires de 120 Milliards DA pour des charges aussi élevées que celles des années précédentes, la trésorerie à fin mars 2020 ne peut en aucun cas être inférieure à 55 Milliards DA, à savoir près de 500 millions de dollars, comme nous l’avions annoncé précédemment. Nous mettons au défi la Direction Générale de démontrer le contraire aux autorités et aux syndicats en présentant un état de la trésorerie certifié par le Commissaire aux Comptes.

La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi le PDG s’obstine à provoquer les travailleurs en cherchant à réduire les salaires alors qu’il a largement les moyens de faire face pendant 5 ou 6 mois à une masse salariale mensuelle qui est de l’ordre de 2,5 Milliards DA, l’équivalent de 25 millions de dollars. La masse  salariale d’Air Algérie représente uniquement 20 % de ses charges annuelles.

Le PDG d’Air Algérie cherche-t-il à montrer aux décideurs qu’il est un modèle de rigueur ou cherche-t-il à miner le terrain à son potentiel successeur lui qui est annoncé partant et bientôt limogé ?

Certaines sources proches de son entourage affirment qu’il veut rattraper sa bourde lorsqu’il a décidé de refuser de transporter les dons et achats des produits pharmaceutiques effectués par l’Algérie auprès de la Chine dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, obligeant ainsi le gouvernement à recourir aux avions militaires de l’ANP.

En effet, selon nos investigations, Bakhouche Allèche a trompé les autorités en affirmant que les avions gros porteurs d’Air Algérie (A330) n’étaient pas des avions cargo et qu’ils ne pouvaient donc pas assurer ce type de transport alors que toutes les compagnies du monde (Air France, Lufthansa, Tunis Air, Royal Air Maroc…..) ont utilisé leurs gros porteurs de passagers, en les réaménageant, pour transporter ce fret particulier. Des spécialistes  ont d’ailleurs assuré à Algérie Part que les avions d’Air Algérie ont une capacité de transporter des marchandises égale ou supérieure aux IL76 utilisés par l’armée algérienne à un coût bien inférieur grâce à des vols directs sans escales et une moindre consommation de carburant. Le PDG, soi-disant soucieux des équilibres financiers de la compagnie, a proposé d’affréter des avions en devises fortes alors qu’il dispose de 8 avions A330. Une proposition intrigante et étonnante.

D’un autre coté, au lieu de semer la zizanie au sein de la compagnie, Bakouche Allèche aurait été plus inspiré d’agir auprès des autorités pour obtenir l’accord de participer au transport des binationaux vers la France, notamment ceux dotés des billets d’Air Algérie. Air France en est à deux, jusqu’à trois vols jour au tarif de 40 000 Da l’aller simple par passager.

Au lieu de cela, l’actuel PDG d’Air Algérie  est plus préoccupé par l’écrasement de la corporation PNC. D’ailleurs, il vient de notifier le licenciement de 28 hôtesses et stewards à la veille de la célébration de l’Aid un vendredi. Le motif invoqué est la participation à un mouvement de grève illégal opéré le 17 février 2020.

Bakhouche Allèche est lui-même un ancien syndicaliste qui a recouru à des grèves de la faim et moult actions de protestation durant les années 90 quand il était simple pilote d’Air Algérie. Des années plus tard, lorsque l’ancien syndicaliste grimpe les échelons et devient premier patron d’Air Algérie, il est le premier qui abuse de son pouvoir pour écraser les plus faibles et s’octroyer tous les privilèges. Oui, tous les privilèges et voici la liste de toutes les irrégularités que nous avons recensé au cours de nos investigations :

  • Où était la légalité lorsque vous vous êtes fait payer pendant 17 mois en qualité de Commandant de Bord sans avoir effectué une seule heure de vol et sans disposer d’une licence de vol ? La légalité c’était d’être payé en qualité de Directeur Général sur résolution du Conseil d’Administration!
  • Où est la légalité quand vous percevez, vous et vos amis cadres dirigeants, une partie variable qui ne repose sur aucune évaluation de votre performance managériale ?
  • Où était la légalité lorsque vous avez attribué un contrat de gré à gré pour la construction du siège de la compagnie à une société dont l’activité réglementaire est la gestion d’établissements hôteliers ?
  • Où est la légalité lorsque vous fermez les yeux sur des fautes graves commises par des pilotes qui se traduisent par des dégâts matériels très coûteux, des retards et des pénalités qui se chiffrent en dizaine de milliers d’Euros;
  • Quelle est la légalité qui vous a permis de mettre à disposition gratuitement des heures d’avions au profit d’associations de soutien au 5ème mandat du Président déchu ?
  • Quelle est la légalité qui vous a permis de proroger les détachements de certains expatriés et pas pour d’autres (Chef d’agence Barcelone, Responsable administratif Paris,….) qui en sont à leur huitième année de travail à l’étranger ?

Comment un PDG peut-il redresser une compagnie aérienne avec de telles pratiques et en s’appuyant sur des personnages aussi incompétents et inquiétants que  ses Conseillers, Cadres Dirigeant et Chefs de Division qui passent beaucoup plus de leur temps à combiner qu’à réfléchir ! Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses futures publications.

dernières nouvelles
Actualités