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mercredi, avril 24, 2024

Enquête. Comment la Sonelgaz a transformé une « opportunité » de business avec la Libye en… un scandale de mauvaise gestion

En dépit des efforts consentis par la diplomatie Algérienne pour redorer son blason et se frayer un chemin dans les clivages des conflits régionaux, notamment le dossier Libyen qui demeure au cœur de sa stratégie de repositionnement géopolitique régional, un pavé a été jeté récemment dans la mare, à cause des duperies du sulfureux Chahar BOULAKHRAS PDG de SONELGAZ, qui a manqué de dextérité dans la prise en charge des sollicitations libyennes concernant le dossier de coopération pour l’augmentation des capacités des moyens de production électrique de la Libye.

L’histoire commence le 05 mars 2019, quand un protocole d’accord, liant Sonelgaz et General Electricity Company Of Lybia (GECOL), a été signé au Centre de formation de Ben Aknoun (CBA), respectivement par M. Mohamed ARKAB, PDG de SONELGAZ de l’époque et M. Abdelmadjid MOHAMMED-HAMZA, PDG de GECOL. Dans le cadre de la mise en œuvre opérationnelle de ce protocole d’accord, une délégation de techniciens et d’ingénieurs de la société de production de l’électricité SPE-SPA, filiale du groupe SONELGAZ a été sollicitée en Libye, en Octobre 2020, afin d’effectuer des opérations de maintenances et de diagnostiques au niveau des installations électriques appartenant à l’entreprise Libyenne d’électricité GECOL.

« Depuis, cette intervention, qui avait un caractère relationnel entre deux pays voisins, s’est développée une relation commerciale », a souligné M. Sabri LEZHARI, PDG de SPE/SPA, précisant que cette fois, la société d’électricité libyenne a sollicité SPE/SPA pour déployer ses équipes afin de réaliser des diagnostics au niveau de trois stations : Kohms, Zaouïa et Tripoli afin de préparer le pic de consommation estival.

Jusque-là tout va bien, avant l’entrée en lice de Mr. BOULAKHRAS lors du Forum économique Algero-libyen qui s’est déroulé le 29 Mai 2021 à Alger (hôtel Aurassi) avec la participation de près de 400 opérateurs des deux pays. Sans aucune expérience internationale, Mr. BOULAKHRAS a décidé unanimement de reprendre les reines de cet ambitieux dossier, jusque-là piloté par SPE et écraser tel un bulldozer, tous les initiateurs de cette coopération bilatérale. Etant un grand flambeur, Mr BOULAKHRAS s’est même permis, en ces temps de vaches maigres, de « privatiser » un avion pour la modique somme de 2,5 milliards de centimes pour faire un aller-retour à Tripoli, en date du 17 juin 2021, afin de participer à une réunion entre les deux entreprises homologues.

Lors de cette rencontre de haut niveau, GECOL a formulé à SONELGAZ une demande expresse de location de turbines de génération électrique qui font la force de SONELGAZ puisqu’elle avait acquis en 2013 une centaine de turbines à gaz mobiles 20MW des constructeurs Américains Pratt and Whitney Power System et General Elctric (PWPS-FT8 et GE-TM2500).

Mais au lieu de prendre le temps nécessaire pour développer ce premier dossier d’export, qui aurait pu propulser la SONELGAZ au rang d’un EPC international, BOULAKHRAS a précipité les événements, étant aveuglé par son ambition personnelle, et sans consulter, ni sa filiale de montage industriel ETTERKIB ni sa compagnie d’engineering CEEG, ni sa filiale de logistique TRANSMEX, ni même la compagnie Algérienne d’assurances de l’exportation CAGEX, voulant coïncider la conclusion de ce premier contrat international avec l’annonce du gouvernement de Aymen BENABDERRAHMANE.

Mr. BOULAKHRAS a, d’ailleurs, déclaré à son entourage proche qu’il serait récompensé par un portefeuille ministériel grâce notamment à ses appuis en haut lieu. Or, en vérité, l’amateurisme dont a fait preuve le PDG de SONELGAZ dans le traitement de ce dossier a fait capoter l’affaire et a créé un antécédent très grave dans les relations entre l’Algérie et le voisin Libyen. En effet, le prix de location en mode IPP des TG mobiles a été transmis dans la précipitation à GECOL, sans aucune analyse des couts ni des risques y afférents. Vu l’urgence, le prix d’une valeur de 26 millions de Dollars a été rapidement accepté par le coté libyen. Après consultation des filiales travaux du groupe Sonelgaz et des partenaires financiers, le prix a été pratiquement doublé à la grande surprise des clients Libyens qui ont crié au chantage et à la surenchère, de la bouche de leur chef du gouvernement Abdelhamid DBEIBEH.

Une autre raison et non des moindres, qui a aussi induit à l’augmentation exorbitante du prix de la prestation, est qu’au-lieu de confier les travaux de démontage et de remontage des équipements ( TG 20MW PWPS + Transformateurs BRUCH et EKOS) à la filiale du groupe ETTERKIB pour une meilleur maitrise des couts, Mr. BOULAKHRAS a préféré confier une partie des travaux à ses sponsors qui le gratifient généreusement, en obligeant Mr GHOUL, PDG de ETTERKIB à sous-traiter en mode gré à gré à une entreprise privée (maquillée en groupement), pour entamer le démontage des équipements se trouvant au niveau des postes transformateurs de BOUFARIK et de BENI-MERED dans la wilaya de BLIDA, après que cette opération leur a été refusé par les citoyens de la localité d’AMIZOUR dans la wilaya de BEJAIA.

Les turbines ont été retirées des centres de BLIDA ainsi que celle d’Oued-Souf, sans qu’aucun contrat ni bon de commande formel ne soit signé entre SONELGAZ et GECOL. Les turbines gisent actuellement au niveau de la centrale d’EL-HAMMA à Alger.

La fumisterie infantile ne s’arrête pas là car les fanfaronnades médiatiques autour du projet libyen de Sonelgaz ont poussé le maréchal HAFTAR à déclarer les frontière Algéro-libyenne comme zone militaire fermée afin d’empêcher le passage des équipements électriques en provenance de l’Algérie, dont le passage initial était prévu entre Debdeb et GH’DAMES, avant que GECOL accepte de supporter les frais d’un fret maritime.

Au lieu de faire prévaloir les intérêts suprêmes du pays et profiter de la relation exceptionnelle qu’entretient le ministre des affaires étrangères Ramtane LAMAMRA avec son homologue libyen pour essayer de trouver une sortie honorable à cette inconfortable situation, le PDG de Sonelgaz  n’a pas trouvé mieux que de mentir au ministre de Affaires étrangères en accusant le coté libyen de vouloir profiter de la situation pour obtenir un service gratuit de l’Algérie et contracter ensuite un autre marché avec des concurrents égyptiens.

Tout compte fait, il est évident que la seule et unique préoccupation de Mr BOULAKHRAS depuis son intronisation à la tête du groupe SONELGAZ est de travailler son image et ses propres intérêts et ceux de son proche entourage, sans trop se soucier du grand malaise que vit le groupe, à l’exemple du blocage d’énormes projets d’intérêt public dans lesquels l’Algérie a consenti des investissements publics colossaux telles que les centrales électriques de Djelfa, Hassi R’mel 1 et 2, Kaïs, Mostaganem, Boutlilis et Boufarik.

Le seul projet mis sous la loupe par le PDG est celui de la centrale de Oumache III dans la wilaya de BISKRA, d’où « il tire d’énormes profits pour assouvir ses goûts de luxe », accusent de nombreuses sources au sein de la direction générale de Sonelgaz.

Notons d’autre part que Mr BOULAKHRAS a pu en un temps record instaurer un véritable rouleau compresseur qui a écrasé tous ses détracteurs au sein de Sonelgaz. En témoigne la valse des PDG au niveau de la plus prestigieuse filiale du groupe, en charge de l’engineering CEEG (CHIKHAOUI, HAÏOUNE, MERRAHI et YANTREN), en moins de deux ans. Cette instabilité chronique n’est que la résultante révélatrice de cette frénésie vorace de pouvoir dont fait preuve l’actuel PDG de Sonelgaz.

D’autres PDG sont sur le banc des départs, à l’exemple de Mr Sabri LAZHARI PDG de la filiale de production SPE/SPA, qui était pressenti à un moment donné à la tête du groupe avant que l’ex-Premier ministre, Nourredine BEDOUI n’impose BOULAKHRAS, à la surprise même du ministre de l’énergie Mr Mohammed ARKAB et du premier syndicaliste du groupe Mr Achour TELLI, qui lui, avait nominé à ce poste son Poulin Mr Mourad ADJAL lequel occupe actuellement le poste de PDG de Société de distribution de l’électricité et de gaz (SADEG).

Plusieurs sources bien introduites au sein de Sonelgaz ont assuré que la plus grande force de frappe de Mr BOULAKHRAS reste sans doute, le franco-marocain Brahim BOUZGHOUDI, patron de Youkaïs Construction, qui jouit d’une bienveillance particulière et de recommandations spéciales auprès des PDG de toutes les filiales, et ce, afin de bénéficier des projets les plus juteux du moment, soit en mode gré à gré comme avec HYENCO ou en groupement comme avec ETTERKIB. Puis Mr BOUZGHOUDI profite de ce lobbying qui lui est favorable pour faire intégrer des entreprises étrangères qui payent le prix fort pour avoir un ticket d’entrée en Algérie et obtenir ainsi des contrats de SONELGAZ.

Afin de négocier leurs forfaits loin de la vigilance des services de sécurité, Chahar BOULAKHRAS et Mr BOUZGHOUDI se sont donnés rendez-vous aux Emirats Arabes-Unis en marge du congrès international du Pétrole qui s’est déroulé à Abu Dhabi du 15 au 18 Novembre 2021.

En dépit des scandales de corruption et de malversation qui entachent de plein fouet le groupe Sonelgaz, dont Algérie-Part avait déjà révélé au grand jour les agissements scabreux de l’actuel PDG du groupe public SONELGAZ depuis son intronisation, ni le ministre de l’énergie daigne intervenir pour stopper ce « massacre économique », ni les hautes autorités n’ont pris des mesures sérieuses à son encontre. A se demander qui le protège dans cette Algérie Nouvelle prônée par le Président Abdelmadjid TEBBOUNE !

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