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jeudi, avril 25, 2024

Rentrée scolaire et lutte contre la pandémie de la COVID-19 : Ces consignes de l’UNESCO que l’Algérie doit appliquer

La réouverture des écoles est totalement possible malgré le risque sanitaire lié au coronavirus COVID-19. Le débat a été l’été dernier par l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) qui a été créé par l’UNESCO en 1963 à Paris. La mission de cet organisme est de renforcer les capacités des pays. Il aide les États membres de l’UNESCO à gérer leur système éducatif, afin d’atteindre les objectifs de l’Éducation pour tous.

Malgré l’incertitude quant à la fin de la pandémie, nous devons commencer à planifier la réouverture des écoles dès maintenant », a déclaré Suzanne Grant Lewis, directrice de l’IIPE. Or, il faut juste anticiper cette ouverture pour permettre la continuité de l’instruction. Que faut-il faire concrètement ?

D’abord, »les parents, les enseignants et les communautés scolaires doivent être convaincus que le système scolaire peut protéger la santé physique et mentale des élèves, des enseignants et des autres personnels de l’éducation », a estimé la premier responsable de l’IIEPE. « Cela signifie qu’il faut se demander, par exemple, si la réouverture des écoles risque de propager le virus, si les écoles disposent des installations d’hygiène nécessaires, comment réduire la taille des classes pour tenir compte de la distanciation physique, et de quel soutien psychologique la communauté scolaire a besoin. La situation est différente dans chaque pays, et même à l’intérieur des pays, et les mesures de réouverture devront être adaptées au contexte », a expliqué la même responsable  de l’UNESCO.

Concrètement, l’IIPE de l’UNESCO a recommandé aux gouvernements de réduire les programmes d’études ou en réorganisant les examens.  La même instance a fait remarquer que les ministères de l’Éducation devraient s’assurer que les autorités sanitaires prennent en compte le calendrier scolaire lorsqu’elles décident des dates de réouverture des écoles.

Le principal critère de réouverture concerne la protection physique contre le coronavirus. A ce titre, l’IIPE de l’UNESCO suggère  aux autorités gouvernementales des divers pays à travers le monde de commencer par rouvrir les écoles qui se trouvent dans les zones les moins touchées par l’épidémie ou qui disposent des installations d’hygiène les plus adéquates. L’IIPE souligne à cet effet qu’une deuxième considération pratique est la disponibilité du personnel scolaire, en particulier des enseignants. « Le nombre d’enseignants et d’élèves dans les classes devra probablement changer, et il sera peut-être nécessaire de réorganiser la journée de classe », a relevé cet organisme d’après lequel il faut recourir à l’utilisation de techniques de cartographie scolaire pour étudier, par exemple, la scolarisation alternée.

Le défi pour les États est de déterminer quelles stratégies et quelles actions mettre en œuvre au niveau national et au niveau des écoles. Pour Mme Grant Lewis, la première question est de savoir « qui retourne à l’école en premier ? Certains pays pourraient opter pour une approche géographique, en prenant en compte l’accès à l’enseignement à distance : les écoles situées dans des zones où le niveau de pauvreté est plus élevé seraient les premières à rouvrir ». D’autres stratégies existent également. En Chine, la réouverture des écoles a commencé dans les zones les moins peuplées, avec la priorité pour les lycéens en fin de scolarité. Ailleurs, au Danemark et en Norvège, les élèves les plus jeunes sont revenus les premiers car il est plus difficile pour eux de suivre l’enseignement à distance.

« Lorsqu’il s’agit de rouvrir des écoles, l’approche consulter, coordonner et communiquer est essentielle », a déclaré Mme Grant Lewis. « Il faut instaurer un climat de confiance entre toutes les parties prenantes. La communication au sein de la communauté scolaire, et les campagnes de retour à l’école ciblant les enfants qui risquent le plus de décrocher, sont des moyens d’y parvenir ».

Les fermetures d’écoles sont susceptibles d’avoir aggravé les inégalités en matière d’éducation, compromettant la réalisation de l’Objectif de Développement Durable. « Tous les pays ont le devoir de veiller à ce qu’une interruption temporaire de la scolarité ne devienne pas permanente pour les enfants vulnérables. Le moment est venu de planifier et de préparer l’avenir immédiat de l’éducation », a prévenu enfin la directrice de l’IIPE. L’Algérie ne peut pas se permettre d’ignorer ces consignes prescrites par l’UNESCO car il y va de la santé de plus de 750 mille fonctionnaires de l’éducation nationale et de 9,5 millions d’élèves. Le gouvernement algérien a le devoir d’anticiper tous les risques inhérents à la rentrée scolaire pour garantir le maximum de protection sanitaire aux écoliers et aux enseignants. Or, pour le moment, malheureusement, aucun plan d’action contenant ces mesures préventives, n’a été encore dévoilé au grand public par le gouvernement algérien qui a décidé, pourtant, de réouvrir les écoles primaires dés le 21 octobre prochain.

 

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