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vendredi, avril 19, 2024

Qui a voulu empoisonner le Président tunisien Kaïs Saïed ?

Le Président tunisien Kaïs Saïed a échappé à une tentative d’empoisonnement qui aurait pu mettre fin à sa vie. L’information qui a circulé dans plusieurs médias tunisiens et maghrébins a été finalement confirmée officiellement par la Présidence Tunisienne ce mercredi 27 janvier en début de soirée.

L’Agence de presse officielle tunisienne la TAP a confirmé sur son site internet cette tentative d’empoisonnement dont a été victime le Président Kais Saied. Ce dernier a été ciblé par une lettre « contenant une substance douteuse » qui est parvenue au palais présidentiel ce Carthage aujourd’hui mercredi.

La TAP qui cite une source au sein de la Présidence tunisienne a affirmé également que des analyses sont en train d’être effectuées afin de déterminer la nature de la substance et son éventuelle toxicité. Une enquête a également été ouverte par les services de sécurité en Tunisie afin de faire toute la lumière sur cette affaire.

Selon plusieurs sources tunisiennes, la substance qui se trouvait dans le colis postal envoyé à la Présidence tunisienne est la Ricine qui est un poison hautement toxique, peu couteux et facile à préparer. Si elle est inhalée, la Ricine est beaucoup plus toxique qu’injectée ou ingérée, et quelques milligrammes suffisent à provoquer la mort.

Cette tentative d’empoisonnement intervient  dans un contexte très complexe et délicat en Tunisie plongée dans une profonde crise politique depuis plusieurs semaines.  Les jeunes Tunisiens et laissés-pour-compte ne décolèrent pas depuis plusieurs jours et organisent des manifestations qui sont durement réprimées par les forces de sécurité.

Les tunisiens semblent prisonniers dans le régime semi-parlementaire qu’a choisi la Tunisie il y a dix ans et cette instabilité chronique du pays a des répercussions sur la gestion du pays, où treize gouvernements se sont succédés depuis 2011. Le pays semble ainsi incapable de prendre les décisions difficiles nécessaires pour faire face à une crise économique persistante. Et depuis la démission chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, le mercredi 15 juillet 2020, la classe politique tunisienne continue de s’entre-déchirer autour de sempiternelles polémiques intestines reléguant le pays et ses problèmes au second plan.  Le 25 janvier dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité qu’il avait présidé, le Président tunisien a déclaré ouvertement qu’il  « voudrais informer le peuple tunisien que toutes mes initiatives de réforme ont été vaines, sapées par le système en place. Mais jusqu’à mon dernier souffle je protègerai la révolution » !

Cette déclaration sonne comme un profond aveu d’impuissance. Aujourd’hui, avec cette tentative d’empoisonnement ciblant le Président Kaïs Saïed, la Tunisie voisine risque de subir de nouvelles dangereuses tensions qui risquent de la déchirer dans un futur proche.

 

 

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