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samedi, avril 20, 2024

Pourquoi un baril du pétrole frôlant les 200 dollars USD n’est pas une bonne nouvelle pour l’Algérie

Le pétrole n’en finit plus de flamber. De nombreux experts prévoient aujourd’hui le scénario d’un baril à 200, voire 300 dollars. Un choc pétrolier qui bousculerait le quotidien de tous les habitants de la terre. Et un baril aussi élevé n’est pas réellement une bonne nouvelle pour les Algériennes et Algériens. Explications. 

Une semaine, à peine, après le début de l’invasion russe en Ukraine, les prix de l’or noir s’affolent dans des proportions hallucinantes. Le baril de pétrole de la mer du Nord (Brent) est passé ce vendredi 4 mars au-dessus de la barre des 118 dollars. Un sommet qu’il n’avait plus atteint depuis l’été 2014. Le baril de WTI américain a, lui, atteint les 115 dollars, son plus haut niveau depuis 2008. La situation sur les marchés de l’or noir peut encore évoluer très rapidement. Alexandre Andlauer est l’un des meilleurs experts français des marchés pétroliers et analyste financier pour Kpler, une entreprise de Data Intelligence qui développe des solutions de transparence dans le domaine des matières premières comme le pétrole et le gaz naturel. Cet expert est intervenu à plusieurs reprises ces derniers jours dans les colonnes de plusieurs titres de la presse française pour mettre en garde contre un scénario d’un baril à… 200 dollars USD.

« Nous vivons indubitablement un choc pétrolier avec une modification brutale de l’offre. Les prix, qui étaient déjà très hauts avant le début du conflit ukrainien, s’emballent. Plus personne ne veut du pétrole de Russie. Le pétrole de l’Oural, qui est la référence du marché russe, s’échange aujourd’hui à 22 dollars en dessous des standards internationaux. Sur nos images satellites, on voit de moins en moins de tankers vides se diriger vers la Russie. Or, il faut savoir que sur les 10 millions de barils par jour produits en Russie, 6,5 sont dédiés à l’export », a expliqué Alexandre Andlauer lors d’une interview accordée au magazine français l’Expansion.

« Je ne vois pas comment on va pouvoir éviter un choc pétrolier », a décrypté encore une fois jeudi dernier Alexandre Andlauer lorsqu’il a été invité de Good Morning Business de BFM TV.  « Dans le marché actuel qui était déjà extrêmement tendu avec des stocks de pétrole très bas, une demande très forte et maintenant le deuxième plus grand producteur au monde qui va vraisemblablement baisser ses exportations dans une dizaine de jours car il y a de moins en moins d’acheteurs », a relaté le même expert d’après lequel le pétrole connaît aujourd’hui « un contexte qu’on n’a jamais vu, jamais connu ». « Cela me paraît évident qu’un baril à 150 dollars est un minimum, souligne toujours Alexandre Andlauer. Après jusqu’où ira-t-on? Est-ce que ce sera 170, 180 dollars? On sait que le marché raisonne aussi par excès mais il va falloir faire baisser la demande pétrolière pour rééquilibrer le marché ». Cela ne se passera pas à 120 dollars le baril, car il y a une demande encore relativement forte: tout le monde veut voyager et circuler après deux années de quasi-confinement, donc la sensibilité prix par rapport à la demande est relativement faible », analyse l’expert français.

Mais un baril de pétrole à des prix aussi élevés est-ce forcément une bonne nouvelle pour l’Algérie ? Pas vraiment car l’augmentation des prix du baril provoquent mécaniquement l’augmentation de tous les produits manufacturés ou alimentaires qui sont majoritairement importés par l’Algérie depuis l’étranger et en… devises.

Outre les répercussions sur les coûts du transport mondial aérien ou maritime, la hausse des prix du pétrole va également peser sur le prix des produits agricoles étant donné que le pétrole est un facteur de production important dans l’agriculture, plus particulièrement dans les pays industrialisés où l’agriculture est motorisée et fortement. Et ces pays sont les premiers fournisseurs de l’Algérie concernant les produits alimentaires les plus largement consommés par la population algérienne.

Les prix des produits agricoles vont beaucoup augmenter à cause aussi de la forte augmentation des prix en dollars de certains engrais indispensables à la production agricole. Le monde avait connu un scénario similaire en 2008 lorsque le baril du pétrole a enregistré des pics vertigineux s’affichant à 140 dollars.

A cette époque, les prix des engrais avaient augmenté de plus de 160 % au cours des deux premiers mois de 2008 par rapport à la même période en 2007, ce qui avait contribué à la hausse des coûts de production de biens agricoles.

Les prix du pétrole avaient approché les 130 dollars par baril en mai 2008, soit près du double du cours affiché l’année précédente. Cette hausse des prix de l’énergie s’était largement répercutée sur les coûts de fret qui avaient doublé en un an à partir de février 2006, et qui avaient, à leur tour, affecté le coût du transport des denrées alimentaires vers les pays importateurs comme l’Algérie d’autant que les ports étaient devenus plus encombrés et les routes commerciales plus longues.

Ainsi, les taux de fret des céréales et des graines oléagineuses avaient augmenté de 80% en un an, ce qui non seulement s’est répercuté sur les prix à la vente des produits agricoles. C’est le même scénario qui va se répéter cette année 2022  et les prix des prix agricoles vont connaître une envolée exceptionnelle.

Une différence de taille sépare l’époque de 2008 avec la conjoncture de cette année 2022. En 2008, la Sonatrach a réalisé 76 milliards de dollars de chiffre d’affaires permettant à l’Algérie d’être un pays aisé qui pouvait financer ses importations et affronter cette flambée des prix mondiaux des produits alimentaires, agricoles ou mêmes industriels. Aujourd’hui, en 2022, la Sonatrach engrange moins de 35 milliards de dollars USD de revenus provenant de ses exportations à cause de la faiblesse de la production nationale des hydrocarbures. Avec des ressources aussi faibles, il sera difficile pour l’Algérie de faire face à l’inflation mondiale de tous les produits de large consommation. C’est pour cette raison qu’en 2022, une crise économique aiguë va étouffer l’Algérie.

 

 

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10 تعليقات

  1. Article claire, limpide et qui montre l’évidence de l’impasse dans laquelle est l’Algérie aux mains de la junte. En plus les généraux sont coincés dans le choix de leurs 2 maîtres qui les protègent contre le Peuple Algérien : d’un côté il y a poutine et de l’autre il y a Macron !!! Si la junte choisit l’un l’autre va se venger sur eux!!!!

    Généraux criminels
    DRS terroristes

  2. Pourquoi un baril du pétrole frôlant les 200 dollars USD n’est pas une bonne nouvelle pour l’Algérie ?
    parce que cela signifie la perpétuation du système dictatorial au détriment du peuple.

    La fin du pétrole et du gaz, c’est la perspective d’un grand sacrifice du peuple, mais au bout le débarras de tous les parasites.

  3. C est surtout la vétusté des moyens des forages et d extraction qui ne permettent pas d améliorer la production et donc couvrir les frais des importations!Il règne une sorte d incurie au sein de la Sonatrach qui a souvent recours à des moyens de bord pour solutionner les grands problèmes!L attention toute des responsables est focalisée sur les gains avec une totale insouciance des moyens!Voilà où réside le problème à mon avis.Lors de la flambée des prix de 2008,Bouteflika s est permis des dépenses hors importations,les logements par exemple.

  4. Abdou a raison, plus le pétrole augmente, plus les matières premières flambent.
    Normalement cela devrait être une aubaine pour tous pays producteurs un temps soit peu développés, mais malheureusement le nôtre importe même les Cures -Dents, alors là majorité de la population est dépourvu de dents.
    Qui a dit que le pays n’avance pas ?

  5. Article bidon comme d’habitude
    Sonatrach a engrangé que 35 milliards de $ en 2021 car le prix moyen du pétrole était de moins 65 $ le baril ( 64,64 $)
    Si les prix atteignent un prix moyen de 2014 , les revenus seraient le double soit entre 65-70 Milliards de $
    Et si le prix atteignent 200 $… le double du double
    La facture de blé pourrait doubler comme celle des médicaments …la première de 2,5 milliards à 5 milliards…la facture de médicament de 1,2 milliard de $ à 3 milliards de $ etc ..
    Mais comme le disent les économistes, les pays exportateurs de pétrole et de gaz compenseraient ses augmentations par les dizaines de milliards de $ de revenus supplémentaires…ce qui ne sera pas possible pour les pays importateurs nets d’énergie comme l’Egypte et le pays du cannabis
    La facture des importations va exploser , les déficits extérieurs aussi, mais surtout les prix des produits importés exploser aussi..
    Cela aura des conséquences sur les prix de la totalité de l’économie : transport, industrie, services
    Les investisseurs étrangers se tournent vers les solutions de rechanges pour essayer de « remplacer » à moyen terme le gaz et le pétrole russe.
    Une, est d’investir en Algérie et de s’associer avec Sonatrach , car c’est question de proximité ( Arzew est à moins de 24 heures de l’Espagne et Skikda de la Sicile) , pratique ( Gazoduc et installations de liquéfactions ) et ce n’est pas l’Algérie qui osera un jour menacer ou attaquer militairement l’Europe
    Maintenant, que va faire le gouvernement actuel de cette manne tombée du ciel?
    Faire comme ses prédécesseurs , acheter sans compter des produits puis les subventionner ( agricoles, produits, semi produits, voitures, et de la Khourdla chinoise etc ) pour acheter la paix sociale , et toucher les commissions pour les nouveaux « élus »
    Ou saisir l’occasion pour exiger en contrepartie des investissements européen surtout dans l’énergie solaire et verte ( Hydrogène et électricité), un transfert de technologie avec des centaines d milliers d’emplois à la clef mais surtout diminuer notre consommation de gaz et de pétrole qui augmentent de 8 % par an

  6. Exiger, exiger, nous dit le suppot de la junte des nonagénaires.
    Les seuls qui seront contents avec un baril à 200 dollars,ce sont les banquiers occidentaux, et les péripatéticiennes et même les travs du bois, car nos viellards vont dépenser sans compter.
    In3al din Eli mayhabnach. Vive l’anjiri le pays de la tmenyechologie.
    Un pays appeler à disparaitre et ses habitants vont devenir des khamass du Maroc, grâce à notre bouwal et tebtoub le soukardji.
    Jamais un moudjahid n’aurais pris les armes contre la France, si c’était pour ce résultat.
    Car à se faire colonisé autant laisser faire avec ceux qui sont à un niveau au dessus des buveurs de pisses de chameau.
    Mais bon vive n’anjiri ,et surtout n’oublions pas le polisaghyoul et les palestichiens. Quant aux vrais Algériens, qu’ils crèvent la gueule ouverte selon la doctrine de cette race maudite.

  7. « En 2019, le Front monétaire international (FMI) estimait que l’Algérie avait besoin d’un baril à 116 dollars pour équilibrer son budget, les cours actuels sont nettement au-dessus du prix de référence retenu pour l’élaboration de la loi de finances 2022, qui est d’un baril à 45 dollars. »
    Pour résumer, le solde du trésor sera positif alors qu’il a été prévu à -18,1 % …avec un baril à 45 $
    On sera d’accord sur une chose, le gouvernement actuel, comme ses prédécesseurs n’y sont pour rien mais croyez moi, on pourra mieux négocier avec les investisseurs, les banquiers et les européens maintenant qu’il y’a quelques mois
    Les occidentaux n’ont pas d’amis mais des intérêts
    et surtout, Sonatrach, le poumon économique de l’Algérie disposera de plus de liquidités pour négocier avec les investisseur

  8. Celui ou celle qui est en capacité de prédire, en ce moment, ce qui nous attend dans les prochains jours et mois, et peut-être années, aura droit à une double ration de cachir.

    Notre allié Putin a mis la barre très haute en passant de la Géorgie, à la Tchétchénie, puis à la Syrie, et à l’Ukraine. ll a sans aucun doute rendu service à l’Humanité tout comme les Yankéens et autre Zarkozy-Blair en leur temps avec la Syrie et la Lybie. Mais là, pour l’Ukraine, on passe à la vitesse supérieure avec la menace d’employer l’arme nucléaire.

    En ce qui nous concerne, avec nos 43,5 millions d’habitants ayant une dépendance alimentaire importante vis à vis de l’étranger et n’ayant que les hydrocarbures pour toute « industrie », on peut dire que l’ami Putin n’a pas fait notre bonheur. Mais qu’importe ! On peut lire ici ou là des panégyriques à la gloire de Putin sur des sites renommés algériens. Certain d’entre nous, comme quelques grands intellectuels algériens, se définissent comme « Russe » et soutiennent l’anéantissement de la nation ukrainienne. On a oublié que nous avons été ukrainiens pendant 132 ans.

    Maintenant ceux qui rêvent d’investissements européens, la nouvelle donne économique qu’a fait naître cette politique de Putin risque d’avoir des désillusions sur leurs éventuelles possibilités.
    Ouvrons les yeux ! Il n’y a pas si longtemps —en temps de paix— nous manquions d’huile, de lait… Question : si les circuits commerciaux et industriels mondiaux se retrouvent complètement désorganisés ? Un baril à 200$ US, et alors ? On voit que parallèlement à cette augmentation les prix des matières premières augmentent et particulièrement l’alimentaire.

    200$ US signifierait le pactole que nous attendons ! Nous allons donc nous retrouver avec une belle cagnotte qui va nous permettre de créer des industries, de moderniser l’Algérie, d’investir dans les énergies renouvelables, de développer notre armement, … Sauf que l’économie mondiale risque de se retrouver désorganisée et particulièrement dans le domaine de l’alimentaire. Et à l’heure actuelle personne n’est en mesure d’anticiper une quelconque solution.

    Un petit coup d’œil sur le blé Euronext à échéance mai 2022 montrait que celui-ci flambait de 43,50 €/t, à 415,25 €/t. A cette info, ajoutons que les stocks mondiaux diminuent… à part cela tout va très bien pour nos futurs investissements.