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mercredi, avril 24, 2024

Pourquoi l’Algérie ne va pas beaucoup profiter d’un baril de pétrole à 68 dollars US

Sur les marchés mondiaux, c’est une véritable embellie que le baril de pétrole est en train de connaître ces jours-ci. Le prix du baril de pétrole a frôlé les 68 dollars US renouant ainsi avec l’optimisme après une année 2020 dés plus plus catastrophiques sur le plan financier pour l’industrie des hydrocarbures à cause des conséquences de la pandémie de la COVID-19. Malheureusement, à cause de la mauvaise gouvernance actuelle dont fait preuve le régime algérien, l’Algérie ne va beaucoup profiter de cette embellie financière qui risque de ne pas durer longtemps. Explications. 

D’abord, il faut comprendre et savoir pourquoi les prix du baril de pétrole ont remonté aussi positivement. C’est la conséquence directe de la réunion du Jeudi 4 mars, à savoir la réunion mensuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et de ses alliés russes, qui a surpris le marché et envoyé les prix au plus haut. Hier vendredi, les cours du brent, l’indicateur de référence, ont atteint 67 dollars (environ 56 euros) à Londres, une hausse de plus de 5 % en vingt-quatre heures. Pour la première fois, le pétrole retrouve les niveaux atteints avant les mesures de confinement de février et de mars 2020. Aux Etats-Unis, le WTI, la référence pour le pétrole américain est au plus haut depuis février 2019, à 64 dollars. La raison de cette nouvelle flambée des prix tient en grande partie à la décision des pays exportateurs de maintenir une politique stricte de quotas − et en particulier de l’Arabie Saoudite.

En clair, l’Arabie Saoudite et la Russie, les deux plus gros acteurs de l’accord OPEP+ ont maintenu leur consensus concernant la politique de quotas de réduction de la production pétrolière qui a été initiée depuis le 12 avril 2020 pour juguler la chute des prix du baril dans le sillage des ravages de la pandémie de la COVID-19 sur la consommation mondiale.

L’Arabie Saoudite et la Russie ont décidé ainsi de continuer à s’infliger des réductions de production continuer à remonter les cours. Cette stratégie qui a globalement fonctionné en 2020, en particulier depuis l’automne, a permis au baril de pétrole de connaître une remontée progressive au niveau des prix. Jeudi 4 mars dernier, l’Arabie Saoudite a accepté de  couper sa production de 1 million de barils par jour en plus de son quota. Grâce à cette décision, les prix ont été maintenus à la hausse.

L’Algérie va-t-elle tirer des bénéfices de cette embellie ? Malheureusement, pas beaucoup. Pour ne pas dire presque rien. Pourquoi ? Parce que la production pétrolière algérienne est devenue si faible et si dérisoire qu’elle ne peut permet nullement à notre pays d’exporter des quantités importantes de barils de pétrole pour encaisser des nouvelles recettes en devises. Comme il a été expliqué récemment par Algérie Part, la production pétrolière algérienne oscille entre 864 mille et 874 mille barils de pétrole par jour, un seuil historiquement bas, nous apprend aussi le bulletin de statistiques du mois de février 2021 du secrétariat général de l’OPEP. Avec le Congo et la Guinée Equatoriale, l’Algérie est devenue le 3e pays le plus faible de tous les membres de l’OPEP à l’exception du Vénézuela dont la production pétrolière a été totalement ébranlée par l’embargo américain.

Avec un tel niveau de production l’Algérie  ne peut guère se permettre d’exporter une quantité appréciable de barils de pétrole. Et pour cause, la forte consommation intérieure et nationale qui s’approprie de presque la moitié de la production pétrolière. En effet, depuis 2019, plus de 447 mille de barils de pétrole par jour sont dédiés à la consommation intérieure, à savoir le raffinage en carburants et produits pétroliers consommés par le marché intérieur. De tous les 14 pays membres de l’OPEP, l’Algérie est l’un des pays qui dispose de la plus forte consommation intérieure du pétrole brut.

Il faut savoir que l’Algérie consomme autant de carburants et de produits pétroliers, comme le bitume ou le goudron qu’un grand pays comme le Nigeria, peuplé par plus de 196 millions d’habitants, qui consomme plus de 469 mille barils de pétrole par jour. L’Algérie consomme trois fois plus de pétrole brut que l’Angola, un pays pétrolier de 30 millions d’habitants, dont la consommation intérieure se contente de 122 mille barils de pétrole par jour.

La Libye, l’autre important producteur de pétrole sur le continent africain, consacre, quant à lui, à sa consommation nationale à peine 214 mille barils de pétrole par jour.

Avec une consommation nationale aussi importante, l’Algérie ne lui reste qu’une petite partie pour les exportations. En 2019, l’Algérie exportait en moyenne 506 mille barils de pétrole par jour. Or, 2020, cette moyenne a beaucoup baissé à cause des bouleversements provoqués par la pandémie de la COVID-19 et la réduction drastique de la production quotidienne de pétrole conformément aux dispositions de l’Accord OPEP+ du 12 avril 2020.

Avec une production moyenne de  840 mille barils par jour, l’Algérie peut à peine exporter 400 mille et quelques de barils pour conserver la moitié de sa production dans le but de satisfaire sa consommation nationale qui a repris avec la levée progressive des mesures du confinement sanitaire. Avec une telle quantité de barils exportés, l’Algérie gagnera peu, très peu de devises et ne profitera pas de cette embellie. Seuls les gros producteurs mondiaux vont renflouer leurs caisses car pour gagner beaucoup d’argent dans les hydrocarbures, il faut être capable d’exporter beaucoup de barils de pétrole sur les marchés internationaux. Des pays comme l’Irak, le Koweit, les Emirats Arabe-Unis ou le Nigeria profiteront ainsi de cette embellie parce que leur production quotidienne est importante et dépasse chaque jour les 1,7 million, voire les 2 millions de barils de pétrole par jour. L’Algérie n’appartient plus à ce club.

Pourquoi une telle déchéance ? Parce que l’Algérie, contrairement aux autres pays pétroliers, a totalement négligé l’investissement production dans l’outil de production et du forage pétrolier. Elle a également abandonné l’investissement dans les efforts d’exploration et d’exploitation de nouveaux gisements pétroliers. Et comme les anciens gisements sont en train de se tarir et les réserves prouvées diminuent de plus en plus faute de découvertes de nouvelles importantes réserves, l’Algérie ne peut plus produire au delà d’un million de baril de pétrole par jour. Et cette production est en chute régulière d’une année à un autre. En 2019, à cause de l’instabilité politique, la Sonatrach n’a fait aucune avancée notable en matière de découvertes de nouveaux gisements et d’amélioration de la production des gisements en activité.

Et en 2020, la nouvelle direction générale de Sonatrach, a totalement saboté l’outil de production national en gelant totalement les investissements dans le forage et les travaux d’exploration ainsi que l’entretien des anciens gisements. Le résultat fut catastrophique puisque la production a encore chuté et elle peine à se redresser jusqu’à aujourd’hui encore en raison des multiples problèmes techniques rencontrés au niveau des plateformes pétrolières de Sonatrach dans les régions du sud du pays. Cette mauvaise politique et ses erreurs dramatiques dans la gouvernance du secteur le plus stratégique du pays a privé l’Algérie de profiter de cette inespérée embellie financière.

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7 تعليقات

  1. Malheureusement pour toi Semmar une mauvaise nouvelle : il est prévu d’ici peu un baril autour de 80 dollars…
    Je sais que tu aurais aimer un baril à 20 dollars…Cela t’aurais donner l’occasion d’écrire plus d’articles bidons et de mauvaises foi.
    Même les marochiens qui nous scrutent ( j’ai appris d’ailleurs en les lisant que leur armée etait une réference mondiale…) vont encore être déçu par la réalité des faits.

    Même avec un baril à 120 dollars sur 10 ans, Semmar trouverait des elements de catastrophisme…

  2. @ Dey Hussein 07/03/2021

    L’analyse qui est faite par Semmar se retrouve depuis des lustres sous la plume d’experts et d’économistes algériens et du monde entier. Le problème n’est pas Semmar. Le problème est, et je te le rappelle, que nos ventes de pétrole et du gaz sont les seules ressources qui permettent à notre pays de fonctionner.

    Ainsi, deviser sur « la mauvaise foi et l’information bidon » comme tu fais, apparaît quelque peu révoltant et indécent devant l’apathie actuelle de notre économie et les profonds malaises sociaux et identitaires qui en résultent.
    La réalité ne fait pas d’humour. Elle nous prouve que nous sommes encore et toujours tributaires des importations, principalement alimentaires. Et que nous ne produisons rien qui puisse contrebalancer le déficit commercial qui en résulte. Nous sommes fragiles.

    Il va falloir être persuasif pour expliquer au peuple algérien que les finances de l’Etat sont dans le rouge et qu’il sera nécessaire de faire des sacrifices afin d’affronter courageusement la situation difficile qui se présente….à Nous, les laissés pour compte, les condamnés à subir indéfiniment les errances de ces gouvernances d’incapables et de corrompus.

    Car ce qui arrive en ce moment à l’économie algérienne était prévisible: cela a été définie et démontré maintes fois. Et à chaque fois, nous étions des traîtres et autres marochiens… pour ne pas soutenir la politique officielle. Résultat: les petites gens ont de plus en plus de difficultés à se nourrir, à exister.

    Il y a un malaise social dans notre société doublé d’un malaise psychologique provoqué par le pouvoir. D’un coté un chômage de masse et un manque de perspectives se développent surtout parmi les jeunes (23 % de la population) et de l’autre les dirigeants, se sentant remis en cause et contestés, tombent dans la diversion et la manipulation: on monte en épingle l’ennemi de toujours et on ressort les revendications sur les excuses de fafa … alors que tout le monde sait que nous avons tout à perdre à déclencher la guerre et que d’autre part, tôt ou tard, les français ouvriront leurs archives et continueront à reconnaître leurs crimes.

    Le vrai sujet qui doit nous mobiliser est notre « économie », le reste est de la poudre aux yeux.

    Le problème du pétrole à un baril à 80 ou 120 dollars sur 10 ans n’est plus la question qui devrait se poser. Mais quel type d’économie et partant de société devons nous inventer et réaliser pour que notre pays s’intègre dans le monde du XXI siècle qui se dessine sous nos yeux. Cela demande à être positif et critique, quitte à remettre en cause les idées et poncifs officiels.

    On ne peut pas se réjouir de voir un peuple auquel on appartient par l’histoire et la culture qui souffre à cause de mauvaises gouvernances et de corruption. La parole (la liberté d’expression) permet la communication des idées, donnant ainsi aux êtres humains les moyens de travailler ensemble pour construire l’impossible.

  3. Cher Timour

    Il ne t’a pas échapper que 90% des articles de Semmar sont totalement subjectifs avec des sources improbables ( on a même eu une analyse reprise d’un pseudo spécialiste obscur du Maroc…c’est dire…) et une recherche effrénée du buzz et du catastrophisme…C’est dans ce sens que je disais que quelque soit le prix du baril il y aura toujours de sombres perspectives pour semmar…C’est une posture malhonnête et uniquement mûe par une soif de vengeance personnelle.
    Rien de constructif tout dans les incantations pour le chaos. Exactement sur un autre registre que la posture du makhnaz de Pedale6 le roitelet bouffi et ignare alias la serpillière à sionistes…

    Semmar c’est comme les manipulateurs du Hirak ( sangliers et salafistes) : c’est eux ou le chaos.
    Les algériens l’ont compris.

  4. Semmar prétend que l’Algérie a été un jour un grand pays pétrolier ou gazier….
    Ce qui est faux…quand des petits pays comme le Qatar ( moins de 3 millions d’habitants) , le Koweit ( 4 millions d’habitants) , Oman ( 5 millions) produisent 3 fois plus, c’est qu’ils ont plus de réserves et 10 fois moins d’habitants
    Même en Afrique, on est que le 4eme producteur derrière la Libye qui a plus de réserves de pétrole
    Par contre l’Algérie a toujours joué un rôle de facilitateur en sein de l’OPEP : elle est écouté par le plus grand producteur qu’est l’Arabie et par les non Opep comme les russes
    l’OPEP ne datent plus qu’un tiers du marché mondial
    Ceci dit, notre consommation interne est en augmentation exponentiel et pas seulement parce que le parc automobile à augmenté
    Le prix de l’essence est largement subventionné , cela encourage la surconsommation , mais surtout la contrebande aux frontières ( les 6)
    Affirmer que depuis les 20 dernières années l’Algérie n’a rien produit est une insulte ne serait de qu’à nos agriculteurs, nos ouvriers du bâtiment, nos cheminots, nos ouvriers ….
    Entre 2000
    Le PIB de l’Algérie en 2000 était seulement de 55 milliards de dollars ….il est en moyenne de 170-180 Milliards ( ex 2018)
    L’énergie représente 90 % de nos revenus d’exportations mais c’était le cas depuis toujours…

    En 2000, on était que 30 millions…on sera cette année 45 millions….15 millions de jeunes en plus…qu’il faut éduquer, soigner , loger, et créer des emplois….c’est un effort colossale qu’aucun pays au monde ne peut gagner

    Alors est ce qu’il y’a des pistes d’augmenter la production, les exportations, de créer des centaines de milliers de postes d’emploi ( il en fait des millions) ….le tourisme , l’industrie minière, encore l’agriculture ( mais plus saharienne) et s’ouvrir au marché africains frontaliers prometteur
    Que l’état arrête de subventionner à tout va pour acheter la paix sociale…l’état doit aider uniquement les plus démunies , Ceux qui roulent en voitures allemande ou berline française doivent payer l’essence, le gasoil, le gaz, l’eau, l’électricité au moins à leurs prix de revient…il y’aura moins de contrebande, moins de gâchis et on préservera nos réserves encore quelques années