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samedi, avril 20, 2024

Pourquoi l’Algérie ne peut plus compter sur ses revenus en devises des hydrocarbures d’ici 2023

 Nous estimons que les préoccupations sanitaires persisteront bien au-delà du déconfinement et qu’il faudra bien 2 à 3 ans avant que la « nouvelle norme » de l’activité économique et des transports ne renoue avec les niveaux pré-COVID-19 ». C’est avec ces termes que Carl DeMuth, Analyste senior du secteur de l’énergie, et Clint Comeaux, Gérant de portefeuille à Muzinich & Co, une célèbre société d’investissement indépendante basée à New York, centrée sur les clients institutionnels, spécialisée dans la gestion de crédit d’entreprises publiques et privées. 

Les deux analyses de ce cabinet américain réputé dans le monde pour la qualité de ses analyses et rapports de conjoncture ont expliqué le 11 mai dernier dans une note publiée par  Next Finance, portail spécialisé dans l’information e l’actualité financière, que « le monde fait face aujourd’hui à une surproduction de pétrole et les perspectives de la demande restent incertaines ». « Selon nous, deux éléments détermineront le retour des prix du pétrole brut à des niveaux qui garantissent le réinvestissement économique dans l’exploration et le développement de l’énergie. Premièrement, il faut que la demande revienne à des niveaux cohérents avec une économie qui fonctionne bien et deuxièmement, la production doit être abaissée à des niveaux adaptés à la nouvelle norme de la demande mondiale », ont expliqué encore ces deux experts.

D’après Carl DeMuth et Clint Comeaux, « la demande de pétrole brut est fortement pénalisée par les mesures de confinement et de distanciation sociale liées au COVID-19 ainsi que par la contraction économique qui en a résulté. Selon des estimations, la demande des passagers aériens a diminué de 90% en avril et la demande mondiale en pétrole brut a chuté de 30 millions de barils/jour ».

Par ailleurs, ces deux experts ont souligné enfin que la stabilisation de la production mondiale du pétrole tardera à voir le jour car  « l’ajustement de l’offre prendra du temps avant de refléter les conditions de la demande en raison de la nature fragmentée de la base de fournisseurs, des intérêts souverains divergents et des décisions prises par les différentes entreprises en fonction de leurs besoins de trésorerie ».

En clair, aucun consensus ne peut être trouvé facilement au sein des pays producteurs du pétrole à l’intérieur comme à l’extérieur de l’OPEP. Dans ce contexte, les prix resteront bas jusqu’à 2022, voire même 2023 à cause de ce désordre créée par l’impact de la pandémie du COVID-19. L’Algérie ne pourra donc pas compter sur des revenus conséquents de ses exportations des hydrocarbures. Elle doit s’adapter en toute urgence à ces nouvelles données au risque de subir de graves préjudices financiers.

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