Plus de 120 voyageurs algériens empêchés de quitter le territoire national et de monter à bord d’un vol de la Qatar Airways

On n’y comprend plus rien. Les aventures rocambolesques du feuilleton internationale de l’ouverture des frontières algériennes se poursuivent. Ce mercredi 2 juin, plus de 120 voyageurs algériens ont été empêchés par la Police aux Frontières (PAF) de l’aéroport international d’Alger de quitter le territoire national et de monter à bord d’un vol de Qatar Airways qui devait décoller d’Alger vers Doha à 15 H 30.

Les 120 passagers étaient tous titulaires d’un visa de travail, d’études ou d’installation au Qatar comme dans l’un des pays du Moyen-Orient où ces voyageurs algériens doivent s’établir en faisant escale à Doha. Dans un premier temps, ces voyageurs ont été autorisés à accéder à la salle d’embarquement le plus normalement possible conformément aux récentes mesures prises par le dispositif réglementaire régissant l’ouverture partielle des frontières aériennes du pays. Ce dispositif permet officiellement aux voyageurs algériens de quitter le pays s’ils se conforment aux conditions d’accueil fixées par les pays vers lesquels ils se rendent.

A la surprise générale, quelques minutes plus tard, des policiers font brusquement irruption dans la salle d’embarquement pour convoquer les 120 voyageurs titulaires de visas pour le Qatar ou d’autres pays du Golfe afin de les informer qu’ils n’ont pas le droit de monter à bord du vol de la Qatar Airways tant qu’ils ne justifient pas d’une autorisation de sortie du territoire national !

Les éléments de la PAF ont expliqué aux voyageurs choqués par ce rebondissement de dernière minute qu’ils ont reçu un « télégramme » leur intimant l’ordre de refouler tous les voyageurs détenteurs d’un simple visa et de n’autoriser le départ que les résidents algériens à l’étranger ou les voyageurs détenteurs d’une autre nationalité.

Le revirement est brutal et il a plongé dans la détresse plus de 120 voyageurs algériens qui pensaient jouir pleinement de leur droit de voyager comme il avait été affirmé dans les instructions communiquées le lundi 24 mai à l’ensemble des institutions chargées de superviser l’ouverture partielle des frontières aériennes du pays. Ces instructions affirment clairement que concernant « les modalités de sortie du territoire national, les passagers demeurent soumis aux seules conditions édictées par les autorités des pays d’accueil pour leur entrée sur leurs territoires ».

Ce mercredi 2 juin, c’est l’exact contraire qui s’est produit à l’aéroport international d’Alger. Un Premier-ministre qui donne des instructions et un ministère de l’Intérieur qui envoie des télégrammes à la PAF pour leur communiquer des instructions totalement opposées. Qui dirige réellement en Algérie ? Qui peut vraiment expliquer aux Algériens comment leur propre pays est en train de fonctionner ? Le refoulement de ces 120 voyageurs ce mercredi 2 juin constitue un dérapage sans précédent et il renseigne plus que jamais sur les contradictions internes minant le fonctionnement de l’Etat algérien. L’état actuel de l’Algérie fait peur, très peur.