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vendredi, avril 26, 2024

Petrofac, la compagnie pétrolière réhabilitée par le PDG de Sonatrach au coeur du méga-projet de Chakib Khelil à Alger

Le procès de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil et de l’ancien P-dg du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, a débuté hier lundi 31 janvier au Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Les accusés sont poursuivis pour des accusations liées à la corruption dans l’affaire du complexe gazier d’Arzew (Oran) et pour octroi d’indus privilèges, abus de fonction et conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation, conformément à la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

Sont également poursuivis dans cette affaire plusieurs anciens cadres du groupe Sonatrach et de nombreuses firmes étrangères activant dans le secteur énergétique. A noter que le Trésor public et le Groupe Sonatrach se sont constitués parties civiles. Six affaires liées à l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil ont été transférées par la Cour suprême au pôle pénal financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.

Dans trois d’entre elles, il est seul à être poursuivi, alors que dans les trois autres, il est mis en examen avec plusieurs personnalités, dont les ex-ministres des Travaux publics, Amar Ghoul, des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, Farid Bedjaoui.

Parmi les plus importantes affaires de corruption qui est traitée par le procès de Chakib Khelil, nous retrouvons le dossier lié à la société britannique Petrofac, qui avait obtenu, dans des conditions douteuses, un contrat de réalisation du GNL à Arzew, sur «instructions» de l’ex-ministre de l’Energie. Petrofac est une société britannique d’ingénierie, de technologies et de la réalisation de projets dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie. Grâce au soutien actif de Chakib Khelil, Petrofac a obtenu de nombreux projets en Algérie dans le secteur des hydrocarbures qui lui ont permis de brasser plusieurs milliards de dollars USD.

Pour cette affaire, l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a été déjà entendu par le magistrat conseiller de la 1re chambre près la Cour suprême, avant que l’affaire ne soit transférée à ses collègues du pôle financier.

Selon le dossier d’instruction numéro 0007/20 qui avait été confié des magistrats du pôle pénal financier près le tribunal de Sidi M’hamed, PETROFAC devait bénéficié d’un marché dépassant les 4 milliards de dollars pour la réalisation d’un train GNL (GL3Z) à Arzew. En effet, en juillet 2008, PETROFAC avait remporté cet important marché auprès de Sonatrach. Le marché  consistait à porter la capacité de production de GNL par Sonatrach jusqu’à 4,3 millions de tonnes/an et Petrofac avait fourni à l’époque  toutes les garanties pour l’atteinte de cette production (4.3 millions de tonnes/an), avec un prix n’excédant pas le prix de 55. 000 DA le coût EPC de GNL à la tonne.

Financé à 100% par Sonatrach, le nouveau train GNL a une capacité de production de plus de quatre (04) millions de tonnes de GNL/ an et il devait été réalisé dans un délai maximal de 50 mois par PETROFAC. Or, à la toute dernière minute, à la suite des pressions de Chakib Khelil, PETROFAC est écartée brutalement de ce marché qui avait fini par être attribué à la fin du mois de juillet 2008 au groupement formé par l’italien Saipem, filiale de Snamprogetti et le japonais Chiyoda. L’addition finale a dépassé les 4,5 milliards de dollars (277 milliards de dinars) pour la construction d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) à Arzew.

Une semaine auparavant, à savoir le 13 juillet 2008, ce contrat  avait été attribué au britannique Petrofac et à son partenaire indonésien IKPT. Officiellement, selon Sonatrach, ce contrat avait été annulé parce que Petrofac n’aurait pas pu offrir de garanties suffisantes quant à la possibilité de porter la capacité de production annuelle de 4 millions à à 4,3 millions de tonnes de GNL.

Ce contrat avait connu des rebondissements. La Sonatrach l’avait initialement attribué initialement à un groupement Repsol YPF/ Gas Natural SDG. Il a été annulé en septembre 2007 par la Sonatrach qui entendait ainsi sanctionner les trois années de retard pris par le projet. A cette occasion, le groupe pétrolier algérien a repris le contrôle de ce projet qui consiste à exploiter les champs de Gassi Touil, Rhourde Nouss et Hamra, dans l’Est du pays et à transporter le gaz vers le port d’Arzew (à l’Ouest).

Les auditions menées par la Justice algérienne concernant ce dossier GNL3 ont permis de constater que cette transaction avait été entachée de nombreuses violations qui ont permis au Groupe italien de remporter le marché au détriment d’autres compagnies.  L’ancien PDG de Sonatrach,Mohamed Meziane, jugé à distance, a nié les charges retenues contre lui, en imputant la responsabilité à l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khalil, à qui il reproche de privilégier le Groupe italien, au détriment de la société émiratie « Petrofac » qui avait présenté une meilleure offre.

Au moment où la Justice algérienne essaie de comprendre le rôle controversé de PETROFAC et de Saipem dans la conclusion de l’un des plus gros contrats dans l’histoire des hydrocarbures en Algérie, l’actuelle direction générale de Sonatrach conduite par Toufik Hakkar a mené sans aucune gêne le processus de réhabilitation de la compagnie britannique PETROFAC sans même pas attendre les conclusions définitives de l’instruction judiciaire.

Algérie Part avait publié récemment toute une longue enquête qui résume l’implication de PETROFAC dans plusieurs affaires qui soulèvent de très forts soupçons de corruption. Nous invitons nos lectrices et lecteurs à relire cette enquête en cliquant sur ce lien.

 

 

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1 تعليق

  1. Chakib Khelil, un marocain de nationalite americaine . On a bien ete obliger d’accepter le marocain Ben Bella, par la force du canon , comme Berzidan aprs l’independance! Il ya beaucoup de marocains dans l’administration et le pouvoir algerien ; je ne sais pas trop pourquoi il ya la guerre mediatique avec le Maroc . Qulequ’un pourras nous expliquer moi je n ‘ai aucune idee